La conférence Conf’AKH, qui se tiendra à Paris le 19 avril 2025, explore le lien entre spiritualité africaine et éducation comme fondement d’un avenir durable pour l’Afrique et sa diaspora. Une journée de réflexion, de transmission et d’engagement portée par des intellectuels panafricains majeurs.
Conférence Conf’AKH : penser depuis l’Afrique, penser pour demain

Il est des rendez-vous que l’on ne rate pas. Des haltes essentielles dans le flux désordonné de nos existences connectées, où l’on peut encore respirer, réfléchir, écouter. La conférence Conf’AKH, qui se tiendra à Paris le 19 avril 2025, est de ceux-là. Un moment rare, presque politique dans sa posture, où spiritualité africaine et éducation diasporique ne sont pas des thèmes folkloriques posés en vitrine, mais les piliers d’une pensée en mouvement, d’un continent en quête de réappropriation de soi.
Penser depuis l’Afrique, penser pour demain
La conférence s’annonce ambitieuse, mais c’est un mot faible. Car ce que propose Conf’AKH, ce n’est pas un simple colloque universitaire, ni une foire identitaire. C’est un espace de réflexion, un carrefour d’intelligences, une tentative — parmi les plus sérieuses — de réconcilier les savoirs africains avec les exigences du présent.
Le thème de cette édition :
« La spiritualité et l’importance de l’éducation pour l’avenir de l’Afrique et sa diaspora »
Dans cette double articulation, il y a toute une philosophie. Une vision, même : celle qui refuse la fragmentation entre l’âme et l’esprit, entre les livres et la mémoire, entre la rue de Charonne à Paris et les villages-mères de la vallée du Nil.
Un casting de voix puissantes
Pour porter cette réflexion, Conf’AKH réunit des figures incontournables de la scène intellectuelle afro-descendante francophone :
- Dr B. Yabara, historien érudit, dont les travaux sur les royaumes africains anciens ont déjà nourri plusieurs générations d’étudiants et de militants.
- Dr D. Olou, dont l’approche sociopolitique du continent interroge la condition africaine moderne dans un monde postcolonial toujours inégal.
- N.Y.S.Y.M.B Lascony, penseur infatigable, spécialiste des logiques géopolitiques et financières autour du projet panafricain.
- Narmer, gardien des traditions, qui interroge notre époque à travers les prismes symboliques des savoirs ancestraux.
- Enfin, le maître de conférence C. Kamtchueng, à la fois médiateur, passeur de sens, et architecte discret de cette rencontre d’un nouveau genre.
Spiritualité : science du lien
En Afrique, la spiritualité n’est pas une chapelle. C’est une cosmologie, une science de l’interdépendance. Un système de pensée où l’univers visible et invisible dialoguent sans cesse. Là où l’Occident a séparé foi et raison, l’Afrique ancienne les a entremêlées dans une trame unique.
Conf’AKH revendique cette filiation. Loin des dogmes, la conférence propose d’interroger ce que les sagesses africaines ont encore à dire dans un monde saturé d’algorithmes et de crises climatiques. Il s’agira de redonner un sens à l’invisible, d’analyser l’impact de la spiritualité dans l’éducation, dans l’organisation des sociétés, dans la manière même de penser l’humain.
Car qui sommes-nous sans nos ancêtres ? Sans nos rites ? Sans nos récits fondateurs ? À l’ère de l’amnésie programmée, spiritualité rime ici avec résistance.
Éducation : désapprendre pour mieux apprendre
Mais il ne s’agit pas d’un retour nostalgique. Conf’AKH pense l’Afrique dans sa globalité, dans sa contemporanéité. C’est là qu’intervient l’autre versant du thème : l’éducation. Non pas dans son acception scolaire ou technocratique, mais comme processus permanent d’émancipation, comme puissance d’auto-définition.
Quels savoirs transmettre à nos enfants ? Que signifie être “instruit” en contexte postcolonial ? Comment repenser la pédagogie pour que l’Afrique ne soit plus simplement le récepteur d’un savoir eurocentré mais son propre producteur de sens ?
Loin d’un plaidoyer victimisant, Conf’AKH veut activer les leviers d’une autonomie intellectuelle. L’éducation comme outil de pouvoir. L’éducation comme manière d’aimer. L’éducation comme art de survivre à l’oubli.
Au-delà du hashtag : une communauté en chair et en os
L’un des mérites les plus frappants de cette conférence, c’est sa capacité à matérialiser la communauté. Trop souvent, les débats autour de l’Afrique se figent dans les timelines, les stories, les formats éphémères. Conf’AKH veut ramener les corps dans l’équation. Les regards. Les silences. Les désaccords aussi.
Au-delà des conférences, la journée prévoit des stands, un buffet, des échanges informels, un tirage au sort. En un mot : une ambiance, comme on dit à Abidjan, à Dakar, à Fort-de-France. Une manière de faire société.
Une Afrique qui pense, qui parle, qui propose
Dans un monde où l’Afrique reste trop souvent un sujet plutôt qu’un acteur, Conf’AKH est un espace de repositionnement. Il ne s’agit pas ici de se plaindre, ni de séduire l’Occident. Il s’agit de construire, de transmettre, de prendre la parole sans permission.
Et c’est cela qui fait la force de ce rendez-vous : il est à la fois ancré dans les traditions les plus anciennes, et ouvert sur les problématiques les plus actuelles : migrations, économie, colonialisme mental, réinvention des modèles éducatifs…
Le mot de la fin ? Un début
Le 19 avril, au 177 rue de Charonne, il ne s’agira pas de consommer un événement, mais d’entrer dans un cycle. Une continuité. Un travail de mémoire et d’avenir. Le prix du billet (35 euros) n’est pas seulement celui d’un accès à une conférence. C’est l’investissement dans une autre manière de penser la vie, l’histoire, l’Afrique.
Et si le futur du continent se jouait aussi dans des salles modestes, entre un débat sur le savoir-vivre et une pause attiéké-yassa ?
Et si c’était dans ces moments que s’écrivait, discrètement, une autre Histoire ?
📍 Conférence Conf’AKH
🗓️ Samedi 19 avril 2025
📌 177 rue de Charonne, 75011 Paris
🕒 De 10h à 18h
🎟️ Billetterie : HelloAsso
📲 Instagram : @confakh.contact