Marième DIOP et La TERANGA: une passerelle entre l’Afrique et les Antilles

Pascal Archimède a rencontré Marième Diop, fondatrice de l’association La Teranga qui oeuvre pour renforcer les liens entre l’Afrique et les Antilles

Bonjour Marième, comment te définirais-tu en quelques mots?

Bonjour Pascal, je suis Marième Diop, une jeune femme de 44 ans, née à Paris, originaire du Sénégal par mon père et de la Guadeloupe par ma mère. Je suis conseillère en insertion professionnelle, coach en développement et scolaire indépendante. Je suis également la fondatrice de l’association la Teranga, qui vise à créer des ponts culturels et humains entre l’Afrique et la Caraïbe, tout en favorisant l’insertion professionnelle, le bien-être, et la transmission culturelle. Je suis reconnue pour mon parcours endurant et mon engagement à aider les autres.

Marième, peux-tu nous parler de tes origines guadeloupéennes et sénégalaises ?


Je suis fière d’être issue de deux riches cultures. Mon héritage guadeloupéen et sénégalais constitue un pilier de mon identité et nourrit mes initiatives. Cette double culture m’a inspirée dès mon adolescence à concevoir des projets reliant ces deux univers, comme l’association La Teranga, qui célèbre les valeurs de partage, d’unité et de solidarité enracinées dans ces traditions.

Du coup, où as-tu grandi et vécu ?


Je suis née à Paris est j’y ai vécu jusqu’à mes 9 ans, dans un environnement multiculturel, influencée par mes racines Sénégalaise et Guadeloupéenne. Ensuite je suis venue vivre en Guadeloupe avec ma mère et ma sœur. A 14 ans je retourne chez mon père et je reste en France jusqu’à mes 22 ans à peu près. Je retourne ensuite en Guadeloupe et en 2005 je dépose de manière définitive mes valises à Saint-Martin. Je suis de retour en Guadeloupe depuis 2017 suite au cyclone Irma.

Quel est ton parcours scolaire et professionnel ?


Indépendante dès mes 17 ans, et après l’obtention de mon BEP métier de la comptabilité, j’ai appris à me relever face aux défis en travaillant dans divers secteurs :  restauration, ménage, manutention, commerce, agent d’exploitation et service militaire… J’ai créé une conciergerie privée et d’entreprise à Saint-Martin. Je me suis formée tout en travaillant, en présentielle et en distancielle. J’ai fait une première formation me permettant d’obtenir le titre d’assistante secrétaire bilingue anglais et avoir le niveau BAC. J’ai ensuite validé mon titre de gestionnaire de projets événementiel (niveau BTS).  Aujourd’hui je me suis formée au coaching en développement personnel, sophrologue et obtenue mon titre de conseillère en insertion professionnelle dont j’exerce le métier. Je continue de m’enrichir et d’apprendre de nouvelles compétences tous les jours, à travers l’association, les rencontres, les projets…

Pourquoi as-tu choisi le nom La Teranga pour ton association ? Que signifie-t-il ?


Le mot « Teranga » signifie hospitalité en wolof, une valeur centrale de la culture sénégalaise. J’ai choisi ce nom pour incarner l’esprit d’accueil, de partage et de générosité qui est au cœur de mon projet associatif. C’est également une manière de reconnecter et de mettre en lumière les valeurs universelles partagées entre mes origines africaines et caribéennes.

Qu’est-ce qui t’a motivée à créer cette association?


C’est un projet que je nourris et mûris depuis l’âge de 17 ans. J’ai été motivée par le besoin de reconnecter mes deux cultures, de promouvoir l’éducation, la transmission et l’échange entre l’Afrique et la Caraïbe. Je souhaite aussi accompagner les jeunes et les adultes dans leur épanouissement professionnel et personnel, tout en honorant les valeurs de solidarité, d’unité et de partage.

Quelles activités ou actions propose La Teranga?


L’association propose de nombreuses initiatives :

  • Un pôle organisation d’ateliers permettant de découvrir la culture, les traditions, les langues, la cuisine, danse… de différents pays de la Caraïbe et de l’Afrique.
  • Un pôle organisation d’événement, nous essayons chaque année de créer des petits événements mais un gros par an, comme en 2023 la venue et la tournée de Sylvia SERBIN l’écrivaine du livre « Reines d’Afrique et Héroïnes de la Diaspora Noire ».
  • Un pôle insertion professionnelle en cours de construction, incluant l’accompagnement à l’entrepreneuriat et des immersions en entreprise dans la Caraïbe et en Afrique
  • Un pôle voyage, permettant des stages et des séjours thématiques en Afrique et dans la Caraïbe.
  • Une collaboration avec le magazine Étoile Africaine au Sénégal où nous écrivons des articles sur des personnes de la Caraïbe.
  • Une chaîne YouTube

Selon toi, Africains et Antillais forment-ils aujourd’hui un même peuple ?


Pour moi, Africains et Antillais partagent une histoire commune marquée par des expériences et des valeurs proches, mais aussi par un ancrage qui les unit. Si leurs contextes diffèrent parfois, leurs luttes et leurs richesses culturelles créent un sentiment d’appartenance à une même grande famille même s’il y a encore un énorme travail de rapprochement sincère à faire.

Quelles synergies ou ponts vois-tu entre ces deux cultures ?


Je vois des synergies évidentes dans les arts, la musique, la gastronomie, dans la manière de vivre et l’héritage spirituel. Je suis convaincue qu’un échange actif entre les cultures africaine et caribéenne peut générer de nouvelles formes de créativité, tout en permettant une meilleure compréhension mutuelle de leur histoire partagée.

Quels sont tes projets à venir, à titre personnel ou pour La Teranga ?


Je projette dans un premier temps de continuer à faire connaître l’association, développer des actions et activités. D’obtenir des fonds pour la continuité de vie de l’association. D’inclure des personnes à mobilités réduites. D’étendre l’association La Teranga au Sénégal, en ouvrant une antenne Inshalla. Et après on verra où le vent nous emmène…

Comment vois-tu l’avenir de l’association ?


J’imagine La Teranga comme un modèle d’échanges et de solidarité internationale, inspirant des générations à mieux se connaître et à coopérer. J’espère qu’elle deviendra une plateforme incontournable pour renforcer les liens entre les cultures afro-caribéennes et ouvrir la voie à une collaboration durable entre les continents.

Pascal Archimède
Pascal Archimède
Formateur indépendant en Anglais, Pascal Archimède est également Interviewer pour NOFI ainsi que l'auteur de "Histoire de l'Amérique Noire, des Plantations à la Culture Rap" ouvrage qui retrace l'histoire de la communauté Noire aux USA à travers les genres musicaux qu'elle a créés .

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