NĂ©e Araminta Ross, Harriet Tubman vient au monde vers 1820 dans le comtĂ© de Dorchester dans le Maryland. Fille de Harriet Green et Benjamin Ross, eux mĂȘme esclaves, elle est Ă©levĂ©e dans des conditions difficiles dĂšs son plus jeune Ăąge
Elle est sĂ©rieusement blessĂ©e alors quâelle est ĂągĂ©e de 12 ans, lorsquâelle reçoit sur la tĂȘte un poids en mĂ©tal lourd (lancĂ© par un surveillant) destinĂ© Ă un autre esclave de la ferme quâelle avait entrepris dâaider. Elle gardera des sĂ©quelles de cette blessure le restant de sa vie.
Selon Tubman elle mĂȘme, elle Ă©tait souvent dĂ©crite dans son enfance comme « une de ces Ashantis ». Bien quâil soit possible que Tubman ait eu des ancĂȘtres ghanĂ©ens Ashantis, il nâexiste pas de preuve formelle de ce fait. Ce qui est certain, câest que tous ses grands-parents Ă©taient nĂ©s en Afrique. A 25 ans, elle Ă©pouse John Tubman, un noir amĂ©ricain libre. Cinq ans plus tard, apprenant quâelle et dâautres esclaves de la plantation sur laquelle elle vit risquent dâĂȘtre vendus, elle dĂ©cide de sâĂ©vader. Son mari refuse de la suivre. Elle se met en route et suit le pĂ©riple organisĂ© par « lâUnderground Railroad » (le « chemin de fer clandestin»), un rĂ©seau crĂ©Ă© pour aider les esclaves dĂ©sirant sâenfuir.
Son premier contact la dĂ©pose dans un wagon oĂč elle est recouverte par un sac et conduite Ă sa prochaine destination. Elle arrive en Pennsylvanie, puis sâinstalle Ă Philadelphie oĂč elle rencontre William Still, un Noir libre membre actif de « lâUnderground Railroad » Ă Philadelphie.
(Still interrogera de nombreux esclaves Ă©vadĂ©s, puis leurs rĂ©cits seront publiĂ©s sous forme de livre par la suite). Avec lâaide de Still et des membres de la sociĂ©tĂ© antiabolitionniste, elle apprend le fonctionnement de lâUnderground Railroad. En 1851, elle retourne dans lâEtat du Maryland oĂč se trouve la plantation dâoĂč elle sâest Ă©vadĂ©e et rĂ©ussit Ă faire Ă©vader sa sĆur et les deux enfants de celle-ci.
Elle y retourne une seconde fois pour faire Ă©vader son frĂšre et deux autres hommes. Elle emmĂšnera les membres de sa famille Ă St Cathartines dans lâOntario, au Canada. La ville de St Cathartines sera le QG de ses opĂ©rations jusquâen 1857. LĂ -bas, elle pratique diverses activitĂ©s qui lui permettent dâĂ©conomiser de lâargent pour financer ses activitĂ©s de « conductrice » dans le rĂ©seau de lâUnderground Rail RoadâŠLors de son troisiĂšme voyage, elle recherche son mari pour lâaider Ă fuir, mais dĂ©couvre quâil a Ă©pousĂ© une autre femme. Elle aide alors dâautres esclaves dĂ©sireux de retrouver la libertĂ© et les escorte vers le Nord.
Tubman continuera ses activitĂ©s de « passeuse » dâesclaves, et effectua environ 19 voyages au cours desquels elle fera Ă©vader plus de 300 esclaves. Elle utilisa diverses « techniques » lorsquâelle aidera les esclaves Ă sâĂ©chapper : somnifĂšre pour les bĂ©bĂ©s afin de les empĂȘcher de pleurer (les pleurs pouvaient faire repĂ©rer le groupe), fuite le samedi sachant que les avis avertissant de lâĂ©vasion dâesclaves ne pouvaient pas ĂȘtre insĂ©rĂ©s dans les journaux le lundi matin, ce qui permettait de gagner un peu de rĂ©pit. Tubman portait avec elle un fusil avec lequel elle menaçait les fugitifs qui Ă©taient trop fatiguĂ©s ou qui voulaient faire demi-tour. Elle savait quâun fugitif capturĂ© mettait en danger tout le processus dâĂ©vasion si le fugitif venait Ă passer aux aveux. « Vous serez libres ou morts » leur affirmait-elle.
En 1856, la « tĂȘte » dâHarriet Tubman Ă©tait mise Ă prix pour 40 000 dollars. Cette derniĂšre continua jusquâen 1860 ses voyages pour faire Ă©vader dâautres esclaves, y compris un au cours duquel elle fit Ă©vader ses parents qui avaient dĂ©passĂ© les 70 ans. Harriet Tubman fut surnommĂ©e « MoĂŻse » par les esclaves quâelle avait fait Ă©vader tant sa rĂ©putation de « libĂ©ratrice » Ă©tait impressionnante. Frederick Douglass, le cĂ©lĂšbre leader abolitionniste noir dĂ©clara Ă son propos :
« exceptĂ© John Brown, je ne connais personne qui ait volontairement connu plus de pĂ©rils et de difficultĂ©s quâelle pour venir en aide Ă notre peuple esclave. »
John Brown (cĂ©lĂšbre leader anti-esclavagiste blanc amĂ©ricain qui mourut pendu NDLR) dĂ©clara Ă son propos « quâelle Ă©tait lâune des personnes les plus braves de tout le continent ».
Devenue amie de tous les abolitionnistes les plus connus de son Ă©poque, Tubman prit part aux rĂ©unions des sociĂ©tĂ©s anti-esclavagistes. En se rendant Ă une de ces rĂ©unions en 1860, elle aida lors dâun incident dans lâEtat de New-York un esclave fugitif qui avait Ă©tĂ© capturĂ©.
Pendant la guerre de sĂ©cession, elle travailla pour lâarmĂ©e de lâUnion comme cuisiniĂšre, infirmiĂšre et mĂȘme espionne.
A la fin de la guerre, Harriet Tubman retourna Ă Auburn dans lâEtat de NY. Elle y Ă©pousa Nelson Davis et vĂ©cu dans une maison construite Ă South Street. En 1908, elle fit construire un endroit qui allait lui servir Ă accueillir les pauvres et les personnes ĂągĂ©es. Elle y travailla jusquâĂ sa mort survenue en 1913.