« TWIST À BAMAKO » : AU MALI, STÉPHANE BAK PENSE À SON AMOUR, SA BIEN-AIMÉE

Dans « Twist à Bamako », le cœur de Stéphane Bak bat pour le Mali, fraîchement indépendant, et son amour, sa bien-aimée.

[Assure-toi d’avoir vu le film avant de lire cet article, s’il te plaît. ]

« Je pense à toi mon amour, ma bien-aimée / Ne m’abandonne pas mon amour, ma chérie. » chantent Amadou et Mariam dans « Je pense à toi » ; l’une des plus belles balades romantico-dramatiques de l’histoire des love stories !

Ces mots, plongés dans un amour qui unit les deux chanteurs, privés de la vue, l’humoriste adolescent devenu acteur Stéphane Bak aurait pu lui aussi les dire à sa moitié qu’il a rencontrée : « Twist à Bamako ». Gros plan sur ce drame qui se déroule au Mali, dans les années 60, sur fond d’indépendance.

AU MALI, UN IDÉALISTE QUI SAMBA LA RÉVOLUTION

« TWIST À BAMAKO » : AU MALI, STÉPHANE BAK PENSE À SON AMOUR, SA BIEN-AIMÉE
La Révolution, c’est par là.©️Tous droits réservés

Fils de Lassana Touré (Issaka Sawadogo ; vu dans Samba, aux côtés d’Omar Sy), un socialiste dont la richesse lui permet de se faire entendre auprès de ses épouses et surtout de sa communauté, Samba (Stéphane Bak, Roads) mène ses journées entre révolution et passion.

Oui, le jeune homme à peine moustachu s’éclate aussi bien dans des villages où il diffuse ses idées socialistes, que sur des pistes de danse où ses amis et lui font admirer leurs pas de twist.

Et puis un jour, la route rectiligne croise de Samba croise celle zigzagante de la magnifique Lara (Alicia Da Luz Gomes).

La jeune femme fuit vers Bamako pour échapper à un mariage forcé avec un époux plus doux que son frère à elle ; aveuglé par « l’honneur de la famille ». L’histoire d’amour entre les deux jeunes gens est interrompue de temps en temps, souvent par les soubresauts qui animent ce Mali fraîchement indépendant.

STÉPHANE IS BAK

Stéphane Bak, « plus jeune humoriste de France », qui a commencé à 13 ½ sur les plateaux de Canalplus, est de retour !  Et, ça fait du bien de le voir enchaîner des rôles au cinéma après The French Dispatch de l’inclassable Wes Anderson.

« TWIST À BAMAKO » : AU MALI, STÉPHANE BAK PENSE À SON AMOUR, SA BIEN-AIMÉE
Petit clin d’oeil à la Côte d’Ivoire dans la Famille Tenebaum; filmé réalisé lui aussi par Anderson.©️Tous droits réservés

Cette fois-ci, il enfile la tenue vert militaire d’un rêveur, un utopique qui n’a d’abord d’yeux que pour le Mali libre, puis pour la belle Lara.

« TWIST À BAMAKO » : AU MALI, STÉPHANE BAK PENSE À SON AMOUR, SA BIEN-AIMÉE
Lara est une femme afroeusement belle.©️Tous droits réservés

Pour son premier rôle au cinéma, la cap-verdienne se révèle.

Ses traits plus fins que du papier millimétré lui permettent de jouer, au millimètre près, le rôle de cette femme forte de caractère qui n’a pas peur de défier des rigoristes, des croyants illuminés par leur propre bêtise.

Au milieu du couple passionné, défilent pêle-mêle Lassana, le père de Samba donc, le petit frère Badian (Bakary Diombera, Braqueurs), qui tient plus à son afro qu’à ses études, mais aussi la petite sœur inoffensive Bintou Komaté (Miveck Packa) et sa maman (Coumba Sarr). Et également, le jeune protecteur de Samba un certain Namori (Diouc Koma, Aya de Yopougon), etc.

« TWIST À BAMAKO » : AU MALI, STÉPHANE BAK PENSE À SON AMOUR, SA BIEN-AIMÉE
Des jeunes rêveurs qui bombent le torse.©️Tous droits réservés

Tout ce beau monde s’est retrouvé au Sénégal, pour tourner sous la direction du réalisateur français Robert Guédiguian qui voulait que les deux personnages soient « tous les deux très beaux », a expliqué Stéphane Bak dans les colonnes de Libération. Dommage que ce ne soit que leur beauté qui l’emporte finalement sur l’histoire elle-même.

MALI, MON AMOUR, MON BIEN-AIMÉ

« TWIST À BAMAKO » : AU MALI, STÉPHANE BAK PENSE À SON AMOUR, SA BIEN-AIMÉE
À la vie, à l’amour.©️Tous droits réservés

Les 190 centimètres de l’ancien sniper du Grand Journal se promènent avec conviction et nonchalance dans ce Mali des années 60. Plus précisément 1962. Pour rappel, le pays a obtenu son indépendance le 22 septembre 1960. Et, c’est feu Modibo Keïta qui le dirige alors ! Aujourd’hui, le pays est gouverné par la junte militaire et le colonel Assimi Goïta ; en froid avec le pays colonisateur : la France.

L’actuelle situation instable, avec des exactions qui auraient été commises, fait doucement écho à celle du film.

Dans Twist à Bamako, le pays que tu vois sous tes yeux est jeune et donc encore à la portée des mains dures de penseurs du dimanche. Ceux qui sont convaincus par exemple que « La place de la femme est à la cuisine ! » et non la Quizzine ; ce jeu de culture générale Made In Côte d’Ivoire.

Ceux qui progressivement font régner la terreur de peur que des idées venues d’ailleurs, d’Europe, corrompent une jeunesse militante le jour et dansante à la nuit tombée. Quand des baffles diffusent des titres yéyé, que des couples se forment et se déforment au rythme de cette musique entraînante.

En voulant notamment montrer que « la raison et la sensualité ne s’opposent pas », comme il l’expliquait dans les colonnes du Monde, Guédiguian aura surtout réussi à joueur sur la nostalgie poussant même le « vice » avec ce photographe qui immortalise tout tel un Malick Sidibé.

Au final, ce long-métrage de 2 heures et 9 minutes à la fin tragique n’est qu’un divertissement pour adultes nostalgiques d’un temps passé mais encore omniprésent dans leur esprit ou dans des albums aux photos jaunies, vieillies par le temps qui trainent dans de vieux cartons poussiéreux. Twist à Bamako laisse sur sa faim.

C’est « bête » parce que ces deux amants ont tellement « mangé l’amour », durant tout le film ou presque, que tu serais tenté de leur dire : « Donnez-nous un peu ! ».

Mais bon ligaments croisés tu connais…« Je pense à toi mon amour, ma bien-aimée / Ne m’abandonne pas mon amour, ma chérie. »

News

Inscrivez vous à notre Newsletter

Pour ne rien rater de l'actualité Nofi ![sibwp_form id=3]

You may also like