Retrait du Mali de la CEDEAO et du CFA : L’heure de l’émancipation malienne

Dans le dossier malien, la CEDEAO a honteusement montré qu’elle n’est pas au service des populations ouest-africaines. Sa soumission aux agendas politiques français a rendu – presque – impossible toute saine appartenance des pays en lutte pour une effective indépendance. Qu’est-ce qui retiendra encore le Mali dans ces hostiles organisations aux ordres de l’État néocolonial français ?

Avant que le président du Niger, Mohamed Bazoum ne se renie à jamais, il avait évoqué l’illégalité des sanctions de la CEDEAO à l’encontre d’un pays membre. En effet, contrairement aux volontés de Macron de sanctionner le peuple malien, Bazoum affirmait que « Les mesures de fermeture des frontières et tout le reste, Monsieur le Président (Macron, ndlr), ça n’existe pas dans le Traité de la Cédéao. Voilà pourquoi, nous Niger, nous n’avons pas préconisé cela…« . Il avait tenu ce discours le 09 juillet 2021 au palais de l’Élysée avant les sanctions prises en janvier 2022.

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Mohamed Bazoum, président de la république du Niger

Mais Bazoum va se renier et renier les principes de la CEDEAO quelques mois après sa déclaration. Il va devenir maladroitement un relai des agendas français dans l’espace ouest-africain. N’est-ce pas ce manque de courage que les peuples africains ont toujours dénoncé de la part des dirigeants africains ?

Oui, ce reniement de principes – qu’ils sont censés respecter –, s’est manifesté quelques cinq mois seulement après que le président français Macron ait demandé de fortes sanctions contre le valeureux peuple malien. Le seul tort du peuple de Modibo Kéita, selon la sournoiserie françafricaine, est de vouloir affirmer la souveraineté de son État et sa dignité devant la soumission normalisée à la France.

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Qu’il soit très clair. Les sanctions draconiennes de la CEDEAO contre le Mali vise à faire souffrir le peuple malien. Outre, il vise à créer les conditions anti sociales de renversement des dirigeants maliens de la transition. Ces sanctions menées par la CEDEAO contre le Mali s’apparentent à celles utilisées par les USA pour procéder aux changements de régimes en leur faveur. Dans le cas malien, ce qui est visé, c’est l’arrivée au pouvoir de vassaux au profit de la France.

Et pourtant, la CEDEAO devrait être une organisation qui vise à unifier les peuples d’Afrique de l’ouest, pas à les opposer et à leur imposer des conditions de souffrances voulues par de forces étrangères.

Par ailleurs, en empêchant illégalement le Mali de disposer de ses avoirs logés à la BCEAO (banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest), les sanctions de la CEDEAO nous révèlent à nouveau – au besoin – que la monnaie est un puissant outil de souveraineté au cœur du pouvoir politique et même géopolitique. Et comme le rappelle justement un adage, « qui contrôle la monnaie d’un pays contrôle la politique générale de ce pays« . Effectivement, le contrôle sur la monnaie par autrui détermine la souffrance ou le bonheur du peuple utilisateur. La France, propriétaire du franc des colonies françaises d’Afrique (FCFA), utilise le levier monétaire, dans ce cas, pour déstabiliser le gouvernement présidé par Assimi Goïta, et pour faire souffrir le peuple malien.​

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En outre, la France est désespérée de voir l’Or du Mali et autres précieuses richesses lui filer entre les doigts à cause d’une politique souverainiste du régime de la transition malienne.

Les prémices du très possible retrait du Mali de la CEDEAO

À l’heure où le pouvoir malien s’aligne sur la voie de la souveraineté, de la liberté et de l’autodétermination, il lui devient impérieux de se responsabiliser davantage comme il sait le faire déjà sur d’autres fonts. Cette responsabilité à se prendre en charge devrait inévitablement valoir le retrait du Mali des organisations – CEDEAO, UEMOA et FCFA – alignées sur les agendas politiques français.

À cet effet évidemment, des milliers de maliens et d’autres africains se sont mobilisés à la place de l’indépendance à Bamako pour demander le retrait de leur pays de l’organisation sous-régionale. C’était le vendredi 01 avril 2022. Ces manifestants répondaient ainsi à l’appel de plusieurs organisations de la société civile malienne. Ils ont loyalement prononcé des slogans hostiles à la France et à la Cedeao.

« Nous demandons l’arrêt immédiat des missions de la CEDEAO dans notre pays, le retrait pur et simple du Mali de la CEDEAO, la création d’une monnaie nationale symbole de souveraineté, la fermeture puis la nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali, le non renouvellement sous aucun prétexte du mandat de la Minusma (Mission onusienne au Mali) et la révision intelligente de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger »

a indiqué Mahamad O. Dembelé, un porte-parole des manifestants. Le peuple malien n’ignore point l’ennemi de son indépendance. Ainsi, Dembelé a, en outre, souligné qu’

« il est aujourd’hui inconcevable que notre pays puisse continuer à payer pour son combat contre l’impérialisme, le néo-colonialisme français à travers des institutions sous régionales qui malheureusement ne répondent plus aux normes préétablies par les initiateurs« .

En outre, des marcheurs ont fait le trajet Dakar-Bamako, 1.362 km, à pied pour venir apporter leur soutien aux autorités de la transition et le peuple malien « qui ont décidé de prendre en main leurs propres destinées, en demandant à la France et à ses partenaires européens de retirer leurs troupes du Mali« . Ces marcheurs ont été reçu par le premier ministre malien Choguel Maïga, et aussi le président Assimi Goïta. Pour eux, « le Mali n’est pas seul dans cette épreuve voulue et entretenue par certains organisations ouest-africaines. On peut le sentir partout au Sénégal où la population est plus que convaincue que Maliens et Sénégalais ne sont que les organes d’un même corps« .

Les autorités maliennes se sont abstenues de se prononcer sur ces déclarations du peuple malien. Mais connaissant les orientations politiques du Mali depuis l’avènement du régime souverainiste de la transition, l’on peut miser sur un éventuel retrait du Mali de toutes ces instances régionales trop fières de porter les agendas politiques français. Le Mali pourrait aussi par la suite, créer une communauté avec les peuples africains libres…

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En outre, la France est désespérée de voir l’Or du Mali et autres précieuses richesses lui filer entre les doigts à cause d’une politique souverainiste du régime de la transition malienne. Les prémices du très possible retrait du Mali de la CEDEAO À l’heure où le pouvoir malien s’aligne sur la voie de la souveraineté, de la liberté et de l’autodétermination, il lui devient impérieux de se responsabiliser davantage comme il sait le faire déjà sur d’autres fonts. Cette responsabilité à se prendre en charge devrait inévitablement valoir le retrait du Mali des organisations – CEDEAO, UEMOA et FCFA – alignées sur les agendas politiques français. À cet effet évidemment, des milliers de maliens et d’autres africains se sont mobilisés à la place de l’indépendance à Bamako pour demander le retrait de leur pays de l’organisation sous-régionale. C’était le vendredi 01 avril 2022. Ces manifestants répondaient ainsi à l’appel de plusieurs organisations de la société civile malienne. Ils ont loyalement prononcé des slogans hostiles à la France et à la Cedeao.  » Nous demandons l’arrêt immédiat des missions de la CEDEAO dans notre pays, le retrait pur et simple du Mali de la CEDEAO, la création d’une monnaie nationale symbole de souveraineté, la fermeture puis la nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali, le non renouvellement sous aucun prétexte du mandat de la Minusma (Mission onusienne au Mali) et la révision intelligente de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger  » , a indiqué Mahamad O Dembelé, un porte-parole des manifestants. Le peuple malien n’ignore point l’ennemi de son indépendance. Ainsi, Dembelé a, en outre, souligné qu’  » il est aujourd’hui inconcevable que notre pays puisse continuer à payer pour son combat contre l’impérialisme, le néo-colonialisme français à travers des institutions sous régionales qui malheureusement ne répondent plus aux normes préétablies par les initiateurs « . En outre, des marcheurs ont fait le trajet Dakar-Bamako, 1.362 km, à pied pour venir apporter leur soutien aux autorités de la transition et le peuple malien « qui ont décidé de prendre en main leurs propres destinées, en demandant à la France et à ses partenaires européens de retirer leurs troupes du Mali ». Ces marcheurs ont été reçu par le premier ministre malien Choguel Maïga, et aussi le président Assimi Goïta. Pour eux, « le Mali n’est pas seul dans cette épreuve voulue et entretenue par certains organisations ouest-africaines. On peut le sentir partout au Sénégal où la population est plus que convaincue que Maliens et Sénégalais ne sont que les organes d’un même corps » Les autorités maliennes se sont abstenues de se prononcer sur ces déclarations du peuple malien. Mais connaissant les orientations politiques du Mali depuis l’avènement du régime souverainiste de la transition, l’on peut miser sur un éventuel retrait du Mali de toutes ces instances régionales trop fières de porter les agendas politiques français. Le Mali pourrait aussi par la suite, créer une communauté avec les peuples africains libres…

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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