Les aides publiques au développement : des cadeaux empoisonnés

Pour identifier l’une des armes de la françafrique, symbole de l’oppression des peuples d’Afrique, il faut se pencher sur la question des aides publiques au développement. Ces APD français sont gérées par l’officine dénommée « Agence Française de Développement », en réalité agence française de « développement du sous-développement » en Afrique. 

Depuis plus de 60 ans, contrairement aux discours dominants, elle n’a jamais développé l’Afrique mais elle a rendu paresseuses et voleuses toutes les élites africaines francophiles au profit de la France. D’ailleurs les opposants politiciens, les sociétés civiles et les pouvoirs en place en Afrique s’accordent toujours à dissimuler à la connaissance des populations, le côté grandiose de l’APD qui constitue son arme fatale : la dette. D’après Serge Mikhaïlov, onzième directeur général de l’agence de presse russe TASS Sur les neuf milliards d’euros annuels d’aide publique au développement qu’octroie la France, trois cent millions d’euros seulement sont des dons, or les pays les plus pauvres et ceux du Sahel en particulier n’ont pas les moyens de s’endetter » .

‹‹Dette›› : l’importante partie de l’APD dissimulée aux populations

Vidéo de présentation de l’Agence Française de Développement

Il est important de rappeler une fois encore la parfaite entente ou collaboration sur la question des aides publiques au développement des politiciens, opposants et pouvoirs en place sans oublier les organisations de société civile africaine financées par les officines occidentales. Aucune de ces entités ne communique sur le côté « dette » de l’APD. Elles s’arrangent toujours à préserver l’intérêt de la France et de l’Occident en faisant croire aux populations africaines que les aides publiques au développement sont essentiellement une « aide » étrangère sans contrepartie.

Même si la somme d’argent allouée à titre de prêt est honteuse et humiliante pour l’Afrique, la question de l’utilité et l’inutilité de l’aide publique au développement est primordiale, de même la question de la dignité et de la responsabilité de l’Afrique. C’est en cela on se demande si l’aide publique au développement est un outil de développement ou un moyen pour la France ou autres puissances de maintenir l’Afrique sous leur domination. Nul doute. 

En outre, l’envoi des aides est aussi conditionné pour la plupart au choix d’une entreprise française ou du pays prétendument « donateur » pour la réalisation d’un projet. L’aide n’est pas, à cet effet, sans contreparties. À titre illustratif, la France a validé un projet de son aide publique au Niger après que les gouvernants de ce pays aient accepté le déploiement de l’armée française, à la mi-avril 2022.

D’abord la réalité inavouée de l’aide publique démontre que c’est un moyen au service des dirigeants, des fonctionnaires, ou experts africains véreux pour se faire fortune. Par ailleurs, on constate également que l’aide publique accordée par ces forces étrangères n’est qu’un moyen pour essentiellement mieux endetter les pays africains. Cependant l’impossibilité pour les Etats africains de rembourser permet aux supposés prêteurs, de contrôler presque tous les secteurs vitaux (matières premières, sociétés d’Etat…) de l’Afrique par leur libéralisation.

Il aurait suffi de trouver tous les justificatifs pour privatiser les sociétés publiques d’Etat. L’inutilité des aides publiques au développement s’explique aussi avec les nombreux éléphants blancs en Afrique tout comme la réalisation d’infrastructures ne répondant pas délibérément aux besoins d’autodétermination des populations africaines. 

L’enjeu géopolitique de l’‹‹aide publique au développement››

L’APD est destinée en priorité à des pays où l’Occident ou une quelconque puissance a besoin d’accroître son influence stratégique, politique, économique ; d’où l’Afrique comme un terrain de ces jeux d’influence. Toutefois, pour légitimer ces aides, en réalité dettes, auprès des populations, des coopérants subventionnés par ces aides publiques s’engagent dans des projets d’installation de forage d’eau ou la construction de latrines… Il suffirait aussi pour les gouvernements, la construction de quelques kilomètres de route (qui se dégradent en moins de cinq ans), des voies pavées de quelques mètres, de réparation de toitures d’écoles pour justifier l’utilité de l’APD.

Les rôles de l’APD décrits par François-Xavier Verschave 

aides publiques au développement
PROJETS DANS LE CADRE DU DÉPLOIEMENT DE L’INITIATIVE « CHOOSE AFRICA » EN CÔTE D’IVOIRE – AFD /2019

Tout comme le décrivait l’historien François-Xavier Verschave, les aides publiques au développement de la France ont en réalité entre autre plusieurs fonctions :

  • soutenir financièrement les régimes  »amis » de la France, et si possible étendre leur influence ;
  • favoriser le détournement des ressources africaines, en améliorant l’exploitation des matières premières (meilleurs outils de production, construction de voies d’accès, corruption des élites locales) : pétrole, uranium, manganèse, bois exotiques, or, cobalt, diamants, cacao, café, pétrole, banane, coton, etc. ;
  • aider à vendre un certain nombre de productions françaises réalisées par quelques grandes entreprises avec des marges confortables, parfois inouïes, bien souvent accompagnées de  »pots-de-vin » pour des partis politiques français. Ce sont par exemple les aides dites liées : leur octroi est conditionné au choix d’une entreprise française pour la réalisation du projet ;
  • servir à la promotion commerciale, à la défense de la Francophonie, au prestige de la France, aux bourses scolaires des enfants d’expatriés, ou encore au coût de la rétention et de l’expulsion des immigrés clandestins.

Notons que l’Afrique n’a pas besoin d’aide publique de dépendance mais plutôt d’être elle-même pour elle-même, et par la suite de coopérations honnêtes non financières qui l’affranchissent de la politique structurelle de mains tendues caractérisant sa politique diplomatique de mendicité institutionnelle. Elle donne l’impression d’une Afrique incapable et assistée. Si elle est un moyen pour les fameux donateurs de soutenir les dirigeants africains acquis à leur cause impérialiste et malthusienne, elle permet aussi d’influencer les pouvoirs publics bénéficiaires en les rendant ainsi fragiles.

L’État africain bénéficiaire étant ainsi fragilisé, perd surtout peu à peu sa souveraineté. Elle permet d’ailleurs de faire accroître cruellement la pauvreté avec des injustices sociales délibérément bien planifiées. Sankara en pratiquant la politique d’autodétermination alimentaire disait que l’aide alimentaire ou financière tue l’agriculture africaine. Sa politique se résumait en une seule phrase : « Comptons sur nous-mêmes ». Plus que jamais, l’histoire et les réalités de l’« aide » lui donnent raison.

Aides publiques au développement : sources de hautes corruptions

Et pourtant, des grandes fortunes d’Afrique dit-on, détenaient des milliards de dollars qui dépassaient la minable et honteuse APD. Quelle misère intellectuelle doublée de malhonnêteté et d’ignorance des enjeux stratégiques autour de cette question ! Au même moment, ces élites font saigner l’Afrique à travers également les fuites de capitaux, la sous-facturation des exportations et la surfacturation des importations. 

En outre, l’évasion fiscale des multinationales étrangères des mêmes pays donateurs, selon un rapport de l’Union Africaine sous la commission Mbeki, fait perdre à l’Afrique jusqu’à 60 milliards de dollars. Des chiffres qui dépassent de loin ceux de l’aide publique néolibéralisée. Selon la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, les flux des capitaux illicites qui sortent de l’Afrique représentent près de 80 milliards de dollars par an. Des flux qui dépassent de loin l’aide publique au développement et de même les investissements étrangers, l’autre porte d’entrée de l’ultra capitalisme.

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