Retrait de barkhane du Mali : Un repli stratégique sur les autres pays pour mieux encercler le Sahel ?

Les populations ont dignement et souverainement chassé l’armée française d’occupation du Mali. C’est à cette suite que la France et ses alliés ont convoqué leurs relais dirigeants africains pour décider à leur tour du retrait de Barkhane du Mali. Mais il semble à tout point de vue que ce serait un simple effet d’annonce ou un repli stratégique sur les autres pays de la sous-région ouest-africaine pour mieux encercler cette immense réserve de richesses — en tout genre – dénommé ‹‹ Sahel ››.

Retrait de barkhane du Mali : L’importante précision du contexte

Retrait de barkhane du Mali

La France veut faire croire aux esprits fébriles que c’est elle qui a décidé en amont et par sa propre volonté du retrait de ses importants dispositifs militaires et soldats. Pas vrai.

En effet, les populations africaines, maliennes dans ce cas précis ont toujours à raison estimé que la présence militaire française (occidentale dans un cadre large, Takuba) en Afrique est le signe d’une recolonisation armée jusqu’aux dents de l’Afrique. Légitimement pour les populations, la France n’était pas militairement en Afrique pour combattre le terrorisme, d’ailleurs qu’elles estiment être créé par cette même France pour des objectifs économiques et stratégiques. Plus de neuf ans après, cette compréhension avant-gardiste des populations sur ce militarisme français de l’Afrique s’est révélée vraie. La France n’a pas pu — volontairement — endiguer ce terrorisme qu’elle prétendait combattre. Pire, sa présence militaire a fait avancer considérablement le terrorisme dans toute la sous-région. Des communautés qui vivaient en harmonie et en complémentarité ont été manipulées pour s’entretuer. Des milliers d’Africains sont assassinés au quotidien. Des déplacés en cascade pour essayer de fuir les exactions.

De ce fait, les populations ont décidé de se mobiliser énergiquement contre l’occupation militaire. Des manifestations de blocage des convois militaires français se sont déroulées à plusieurs reprises dans certains pays comme le Mali ou le Niger. ‹‹ plusieurs manifestants accusaient les soldats français de transporter des armes pour les groupes djihadistes qui terrorisent depuis des années plusieurs pays du Sahel et sont combattus sur le terrain par l’armée française dans le cadre de l’opération Barkhane ››, rapporte TV5 Monde.

‹‹ Le convoi de près d’une centaine de véhicules avait déjà été bloqué au Burkina pendant plus d’une semaine à la suite de manifestations anti-françaises. Après des négociations avec les organisateurs de ces manifestations, il avait pu reprendre sa route pour le Niger où il est arrivé vendredi ››, relatait TV5 Monde. « Le convoi s’est arrêté hier soir à Téra. Ce matin, quand ils ont voulu reprendre leur progression vers Niamey (à 200 km de là, ndlr), ils ont été arrêtés par un millier de manifestants et un groupe violent parmi eux a tenté de s’emparer des camions », a détaillé le porte-parole de l’état-major français, le colonel Pascal Ianni. « Les forces de sécurité nigériennes étaient sur place et ont réussi à maintenir les manifestants à distance du convoi avec des gaz lacrymogènes », a-t-il expliqué. Mais après un moment de calme, « vers 10 h 30, la tension est remontée chez le millier de manifestants. Les gendarmes nigériens et le soldat français ont effectué des tirs de sommation », a poursuivi le porte-parole.

Retrait de barkhane du Mali

 Au demeurant, la France donne l’impression qu’elle a volontairement quitté le Mali. La réalité est qu’elle a été chassée du Mali par les populations.

Des effets d’annonce de la France pour gagner du temps

Dans le communiqué final relayé par les médias occidentaux à l’issue du 6e sommet UA-UE de ce 16-17 février 2002, il est précisé sans visiblement consulter la partie malienne, que barkhane et takuba ont encore six mois pour se retirer définitivement du Mali. Mais pourquoi 6 mois et non quelques trois ou quatre semaines au plus ? Il semblerait que la France voulait gagner du temps pour faire chanter les autorités maliennes et déstabiliser le Mali par la suite. L’antécédent encore trop frais dans les mémoires collectives est l’annonce spectaculaire de la fin du FCFA.

Retrait de barkhane du Mali

En effet, le journal Le Monde affirmait que ‹‹ Le franc CFA a reçu son coup de grâce samedi 21 décembre (2019, ndlr), près de 60 ans après les indépendances africaines. Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont annoncé à Abidjan la disparition du Franc de la Communauté financière africaine ››. Il était même prévu lors de cette annonce que la nouvelle monnaie dénommée ‹‹ ECO ›› sera en circulation dès 2020. Nous sommes en 2022, mais une nouvelle monnaie n’est plus imminente à l’agenda. Ce serait le même effet d’annonce pour le retrait de Barkhane du Mali annoncé par la France afin de gagner du temps pour ses objectifs inavoués…

L’inévitable punition du Mali par la France en guise de ‹‹ leçon ››

L’histoire enseigne que chaque fois où se manifeste la volonté d’émancipation du ‹‹ rendu colonisé ››, la France par réactivité a toujours organisé des plans de sabotage des efforts du valeureux colonisé, et au pire des cas activer son assassinat. Cette France impérialiste a toujours perçu la volonté d’émancipation des Noirs comme un affront et une humiliation. De Haïti à la Guinée de Sékou Touré passant par le Ghana de Kwame Nkrumah, l’humiliation et la chasse à l’homme ont été organisées par la France pour décourager toute autre velléité d’indépendance Noire.

« Nous devions déstabiliser Sékou Touré, le rendre vulnérable, impopulaire et faciliter la prise du pouvoir par l’opposition. (…) Une opération de cette envergure comporte plusieurs phases : le recueil et l’analyse des renseignements, l’élaboration d’un plan d’action à partir de ces renseignements, l’étude et la mise en place des moyens logistiques, l’adoption de mesures pour la réalisation du plan. (…) Avec l’aide d’exilés guinéens réfugiés au Sénégal, nous avons aussi organisé des maquis d’opposition dans le Fouta-Djalon. L’encadrement était assuré par des experts français en opérations clandestines. Nous avons armé et entraîné ces opposants guinéens, dont beaucoup étaient des Peuls, pour qu’ils développent un climat d’insécurité en Guinée et, si possible, qu’ils renversent Sékou Touré. (…) Parmi ces actions de déstabilisation, je peux citer l’opération “Persil”, par exemple, qui a consisté à introduire dans le pays une grande quantité de faux billets de banque guinéens dans le but de déséquilibrer l’économie », confirmait Maurice Robert, « Ministre » de l’Afrique. Entretiens avec Alain Renault, Seuil, Paris, 2004.

Les autorités maliennes de la transition doivent se préparer aux représailles de la France et de ses alliés les temps à venir. Outre, les populations africaines doivent constamment aussi assurer la veille pour soutenir par tous les moyens le Mali et les autres pays ayant emprunté la voie de l’autodétermination africaine.

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