Face à une volonté manifeste francophile des civils à gérer le pouvoir d’État dans le sens des agendas françafricaines et atlantistes, les nouveaux (néo) coups d’État militaires dans l’espace CEDEAO semblent devenir l’ultime solution d’une décolonisation effective en Afrique dite francophone.
Les élites civiles ont lamentablement échoué sur toute la ligne
Dans la partie « francophone » de l’Afrique perdure un système dénommé « Françafrique ». Que revêt alors ce système ?
Selon le journal « L’OBS », la françafrique est un « néologisme inventé par l’ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, en 1995 pour désigner les ‘bonnes relations’ du continent africain avec la puissance colonisatrice. Mais en réalité, ce système a-t-il symbolisé de « bonnes relations » entre l’Afrique et la France ? En effet, les faits, mécanismes historiques et actuels présentent un tableau sombre de la fameuse françafrique.
« A partir du tournant des années soixante, un système a été mis en place pour continuer à opprimer les pays africains qui venaient d’accéder à leur indépendance vis-à-vis de la France. Ce système est constitué par des réseaux qui ont été développés et entretenus pour continuer comme avant. C’est la suite de la colonisation qui se poursuit sous d’autres modes. Or, le système de la colonisation était quand même bel et bien le système d’appropriation des richesses de l’Afrique par des étrangers. Et on a toujours continué, en s’alliant avec un certain nombre de responsables africains : ce sont les amis de la France… » synthétise François-Xavier Verschave dans son célèbre ouvrage « La Françafrique. Le plus long scandale de la République ».
En outre, selon les travaux scientifiques de l’association internationale « Survie », ce système gaulliste s’accompagnerait d’un processus de sélection des dirigeants africains et de soutiens apportés à des dictateurs, au moyen d’interventions militaires, de la guerre, d’éliminations de figures nationalistes et panafricanistes, de fraudes et exclusions électorales, de terrorisme préfabriqué etc., que ces actions soient avérées ou pas.
Des coups d’État « Pro souverainistes » pour une effective décolonisation africaine ?
Depuis déjà cinq ans à travers des séries intensives de mobilisations anti-françafricaines organisées par l’ensemble de la jeunesse souverainiste africaine, le vent de la décolonisation effective de l’Afrique a commencé par souffler. Les militaires l’ont compris. Et cette fois-ci, la France néocolonisatrice semble perdre progressivement le contrôle de son « pré carré ».
« Reprenant l’article 8 de la Constitution de la IVe République, l’article 12 de la Constitution de la Ve a attribué aux anciennes colonies de la France un statut de fausse indépendance, où les Affaires étrangères, la Défense, la Monnaie ainsi que l’Enseignement supérieur restaient entre les mains de Paris », relate l’ancien président Laurent Gbagbo dans le livre « Libre pour la vérité et la justice, coécrit avec François Mattei et paru en 2018. En effet, tout l’enjeu africain se joue dans ces mots de l’ex dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo. Et c’est aussi ce que semble comprendre les militaires à travers de nouveaux coups d’État contre les régimes françafricains : lutter pour la liberté et la souveraineté africaines. Qu’il soit civil ou militaire, les populations africaines se foutent désormais de la manière d’accession au pouvoir car l’essentiel pour elles demeure la restauration de la souveraineté africaine.
En définitive, ces coups d’État militaires en Guinée et aujourd’hui au Burkina Faso, s’ils demeuraient tous pro souverainistes à l’instar de celui malien du colonel Assimi Goïta, pourraient être la « meilleure voie » d’une décolonisation africaine retardée par les élites de la françafrique. Et par conséquent donner à l’Afrique sa liberté et sa souveraineté pour devenir un puissant bloc géopolitique autonome. Wait and see, disaient les anglais car « nos amis français » sont dans les parages et chercheront à saboter à leur habitude tout processus d’indépendance africaine.