Le parlement ghanéen a récemment voté un amendement permettant une rémunération des première et deuxième dames du pays. Le Ghana étant en pleine crise économique, la population s’oppose à cette initiative
Rémunération des première et deuxième dames
La femme d’un président devrait-elle recevoir un salaire ? Pour le président ghanéen Nana Akufo-Addo, la réponse est oui. Le chef d’Etat et son vice-président Mahamudu Bawumia ont décidé d’octroyer des salaires de la part de l’Etat à leurs épouses respectives. Elles recevront donc près de 40 000 euros sur une durée de quatre ans grâce à leur statut de première et deuxième dame du pays.
Cette décision intervient après que le gouvernement ait adopté une recommandation du comité des émoluments qui a été approuvée par le Parlement. Le nouvel arrangement rompt avec la pratique antérieure qui consistait à verser des allocations aux premières dames.
“Les conjoints devraient être indemnisés”
Pour ceux qui sont en faveur de l’initiative, il est question d’équité. Ils estiment en effet que les conjoints du président et du vice-président représentent le pays à la fois localement et à l’international. Pour eux, les époux et épouses devraient être indemnisés car une fois que leur femme ou mari est élu, ils arrêtent de travailler.
En ce qui concerne l’approbation de la décision, le ministre ghanéen de l’information, Kojo Oppong-Nkrumah, a évoqué une pratique déjà en cours depuis des années : “tous les conjoints survivants des chefs d’État, actuels et anciens, ont toujours reçu des salaires. Nana Konadu Agyeman Rawlings, Faustina Acheampong, Fulera Liman, etc. perçoivent toutes des salaires depuis l’époque du Président Kufuor”.
Il a également précisé que l’approbation de la rémunération des première et deuxième dames a été faite par le parlement précédent.
Polémique au sein de la population
Le vote de cet amendement ne fait évidemment pas l’unanimité auprès des ghanéens. Avec l’augmentation de la dette publique et des conséquences du Covid-19, le gouvernement ghanéen a imposé de nouveaux impôts qui, conjugués à la hausse des prix du carburant, ont causé la colère de la population.
Une polémique s’est alors créée autour de cette initiative qui intervient au mauvais moment. Pour beaucoup de ghanéens opposés à la proposition, il s’agit d’une nouvelle tentative de détournement des deniers biens publics par un gouvernement qui a promis de protéger les caisses de l’État.
De plus, dans la presse locale, les membres de l’opposition se succèdent pour dénoncer l’illégalité de cette mesure. Selon eux, seule une personne exerçant une fonction publique officielle peut prétendre être rémunérée par l’État. Ils envisagent de poursuivre le gouvernement devant les tribunaux.
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