Le tribunal judiciaire de Paris a opté pour la Relaxe d’Assa Traoré dans son procès en diffamation intenté par des gendarmes. Dans une tribune publiée sur Facebook, elle les accusait d’avoir » tué » son frère Adama Traoré.
Relaxe d’Assa Traoré
La justice a tranché. Le tribunal judiciaire de Paris a relaxé Assa Traoré, jeudi 1 er juillet, dans l’affaire de diffamation qui l’opposait à trois gendarmes qu’elle accuse d’avoir tué son frère en juillet 2016, après son interpellation à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise). Le tribunal a cité la “bonne foi” de la jeune femme de 36 ans, devenue le visage de la lutte contre les violences plicières.
« C’est une très belle victoire pour la famille Traoré et une belle avancée dans le combat pour la justice de mon frère », s’est réjouie auprès de l’AFP Assa Traoré. « Je peux dire que les gendarmes sont responsables de la mort de mon petit frère », a-t-elle ajouté.
Trois ans après le décès de son petit frère Adama Traoré, la mère de trois enfants publiait en juillet 2019 une tribune intitulée « J’accuse ». Dans une référence à la formule d’Emile Zola, elle citait les noms des gendarmes impliqués dans la mort d’Adama. Dans une anaphore, elle les accusait “ d’avoir tué (son) frère Adama Traoré en l’écrasant avec le poids de leurs corps “, “ de ne pas (l’) avoir secouru “ et “ d’avoir refusé de (le) démenotter en affirmant qu’il simulait “. Les gendarmes, qui n’avaient pas apprécié que leurs identités soient révélées, avaient déposé plainte pour diffamation contre la militante.
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“Critères de bonne foi”
« J’assume cette lettre. Si la justice française à laquelle j’étais censée faire confiance avait fait le travail nécessaire, peut-être qu’à ce moment-là, je n’aurais pas eu envie d’écrire cette lettre », s’était-elle défendue lors du procès début mai. Les deux jours d’audience avaient été l’occasion pour Assa Traoré et le collectif “ Vérité et justice pour Adama “, créé à la suite de sa mort, de débattre des causes du décès.
Dans sa décision, le tribunal considère que les « propos présentent bien un caractère diffamatoire » mais que « les critères de la bonne foi dont se prévaut la prévenue sont réunis ». Il a en effet estimé que le sujet traité par “ les propos litigieux “ est “ d’intérêt général “, puisqu’il touche “ à la question du fonctionnement des institutions et des services publics “.
Les avocats des gendarmes mis en cause dans la tribune, eux, ont qualifié la décision de “ déception “ qui » relève d’une totale incompréhension « . Ils ont déclaré faire appel de cette décision.
Sources
AFP
L’Obs