La France va mettre fin à sa mission antiterroriste de plusieurs années visant les islamistes dans la région du Sahel, en Afrique de l’Ouest, a annoncé jeudi le président français Emmanuel Macron.
La France annonce la fin de l’opération Barkhane
Le président français Emmanuel Macron a annoncé le 10 juin 2021 que l’opération prendrait bientôt fin et que les forces françaises se retireraient de manière progressive, en raison de l’incapacité de la France à travailler avec les gouvernements nationaux de la région du Sahel [1]. Cependant, la mission, connue sous le nom d’opération Barkhane, sera remplacée par un effort international, a déclaré Macron lors d’une conférence de presse avant le sommet du G7. Il a ajouté que des détails supplémentaires seraient annoncés « dans les semaines à venir« .
La France a actuellement 5 100 soldats dans la région, dans le cadre de l’opération Barkhane. Ceux-ci opérant à travers le Tchad, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso, selon le ministère français de la Défense.
Malgré les efforts déployés par l’ensemble des troupes présentes au Sahel, les forces islamistes continuent de provoquer l’instabilité dans la région, près d’une décennie après le premier déploiement des troupes françaises au Mali pour contenir leurs avancées. Pendant ce temps, en France, l’opération Barkhane est de plus en plus perçue comme une perte de ressources à long terme, sans fin claire en vue.
Macron a déclaré que la France allait désormais consulter ses partenaires américains et européens et engager une « transformation profonde » de la présence militaire française au Sahel.
« Cette transformation se traduira par un changement de modèle » avec un « nouveau cadre » qui signifie « la fin de Barkhane comme opération extérieure, pour permettre une opération de soutien et de coopération avec les armées des pays de la région [du Sahel] qui le demandent« , a déclaré le président (giflé).
Rappelons que de nombreuses critiques dénoncent l’opération Barkhane (et d’autres interventions françaises en Afrique), comme relevant de pratiques néocoloniales de la France dans ses anciennes colonies africaines.
Notons d’ailleurs que le Sahel est la principale source d’uranium de la France. Le Niger, voisin le plus proche du Mali, est le cinquième producteur d’uranium au monde. Les mines d’uranium appartenant à la société française Orano (anciennement Areva) au Niger sont situées à seulement deux cents kilomètres des bastions djihadistes au Mali. Comme la sécurité de la frontière entre le Mali et le Niger est supposée être faible, il y a une perception que la montée de l’État islamique dans la région menace ces mines d’uranium. Ne serait-ce pas là le véritable objectif de l’intervention française ? [2]
Notes et références
[1] « Emmanuel Macron annonce la fin de l’opération Barkhane au Sahel« , www.leparisien.fr, publié le 10 juin 2021
[2] « Présence française en Afrique, le ras-le-bol« , www.monde-diplomatique.fr, publié en mars 2020