Présence Africaine est une mythique revue culturelle, politique et littéraire trimestriel panafricaine, publiée à Paris et fondé par Alioune Diop en 1947. En 1949, le magazine s’est développé pour se diriger vers l’édition et acquérir une librairie rue des Écoles dans le Quartier Latin de la capitale française. Présence Africaine a eu une grande influence sur le mouvement panafricaniste, la lutte pour la décolonisation des anciennes colonies françaises et la naissance du mouvement de la Négritude.
Présence Africaine, 70 ans d’histoire Noire et fière !!!
C’est en novembre 1947 que la revue sort son premier numéro, sous l’impulsion d’Alioune Diop, professeur de philosophie d’origine sénégalaise, et par une dream team d’intellectuels, d’écrivains et de spécialistes des sciences sociales africaines, européennes ou encore américaines. Parmi eux comptaient d’illustre personnalités noires telles qu’Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Alioune Sarr, Richard Wright. Mais des personnalités blanches telles qu’Albert Camus, André Gide ou Jean-Paul Sartre participèrent à l’aventure. Présence africaine, la revue culturelle du monde noire s’était engagées dans la luttes politico-culturelle noire qu’est le panafricanisme.
Avec l’arrivée d’Aimé Césaire et de Léopold Sédar Senghor en PA (de la revue L’Étudiant noir de Césaire), la revue est devenue la voix prééminente du mouvement de la Négritude.
En 1956, Alioune Diop et Présence Africaine ont organisé à Paris le 1er Congrès international des écrivains et artistes noirs, auquel ont participé Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Jacques Rabemananjara, Cheikh Anta Diop, Richard Wright, Franz Fanon et Jean Price-Mars, et pour lequel Pablo Picasso a conçu une affiche.
Bien qu’il y ait toujours eu des résumés en anglais et des articles occasionnels en anglais dans le magazine, la langue principale est le français depuis sa création. Entre 1955 et janvier 1961, le magazine a également publié une édition anglaise (également intitulée Présence Africaine), qui comptait 60 numéros.
Les Éditions Présence Africaine a été la première maison d’édition à publier la plupart des écrivains africains francophones les plus connus du XXe siècle, notamment la littérature de Mongo Beti, Ken Bugul, Birago Diop, Djibril Tamsir Niane, Williams Sassine, Ousmane Sembène, Léopold Sédar Senghor, ainsi que les œuvres philosophiques de Cheikh Anta Diop, entre autres. Les Éditions Présence Africaine ont également été les premières à publier des traductions françaises d’auteurs anglophones tels que Chinua Achebe, Wole Soyinka, Ngugi wa Thiong’o, et les leaders panafricanistes Kwame Nkrumah et Julius Nyerere.
Alioune Diop reste éditeur jusqu’à sa mort en 1980, date à laquelle sa femme Christiane Yandé Diop prend la relève. Le 50e anniversaire de Présence Africaine a été célébré à l’UNESCO à Paris en 1997, en présence de Daniel Maximin et Wole Soyinka, entre autres.
Fin 2007, Présence Africaine avait publié 173 numéros et ses Éditions Présence Africaine avaient publié plus de 400 ouvrages, dont 322 sont encore en cours d’impression. Le Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire, publié pour la première fois en 1955, reste son ouvrage le plus vendu. En outre, de nouvelles œuvres africaines sont publiées, par des romanciers comme Hamidou Dia ou Dieudonné Gnammankou et des historiens comme Aboucrary Moussa Lam.
L’article d’Aimé Césaire annonciateur du concept de Négritude