La Force publique est crée en 1885 par Camille-Aimé Coquilhat, missionnaire belge, ancien membre de l’AIA et sur ordre du roi Léopold II, désormais propriétaire de l’Etat indépendant du Congo (EIC).
La « Force Publique », institution coloniale belgo-congolaise
La Force publique (FP) sert : de police nationale et de répression contre les locaux récalcitrants. Ses agents sont également chargés de contrôler la production des stocks d’ivoire et de caoutchouc par la population, et de punir en cas de productivité insuffisante : coups de fouets, viols, kidnapping de femmes et d’enfants pour contraindre les maris à travailler plus dur, assassinats, incendies dans les villages, amputation de mains…Elle se compose de : mercenaires belges et africains, d’officiers belges détachés, d’étrangers occidentaux et de congolais : esclaves libérés en échange de quatre ans de service ; de congolais kidnappés adultes ou enfants élevés par des missionnaires catholiques tyranniques. La force Katangaise (combattants du Katanga), fait également partie de la Force Publique. Toutefois, la ségrégation est et demeurera de mise. L’uniforme est le même en revanche, les belges sont mieux armés. Les troufions indigènes sont disciplinés grâce à la chicotte (version plus rigide du fouet).Des quotas de recrutements sont fixés par district : en cas de sous-effectif, les chefs de village doivent livrer des hommes au roi.
La FP continue d’exister après la reprise du Congo par la Belgique en 1908. Ses hommes servent de fantassins durant la Première et la Seconde guerre mondiale (environ 15 000 hommes). Les congolais servent généralement de porteurs d’armes, beaucoup meurent d’épuisement. Ils mènent des guerres de territoire en Afrique, pour le compte de la patrie.
A partir de 1958 : les soldats congolais peuvent prétendre à des grades importants. Les candidatures volontaires affluent.
En 1959 : la Force publique devient la gendarmerie puis, l’armée nationale congolaise (ANC) après l’indépendance du Congo le 30 juin 1960. Pour feindre de respecter la toute nouvelle souveraineté du pays, la direction de l’armée est cédée à des locaux. Après l’indépendance : les soldats se rebellent contrent leurs supérieurs blancs et attaquent des bases militaires. Certains officiers rentrent en Europe, Bruxelles envoie des hommes assurer la sécurité de ses ressortissants encore sur place. Cette violation de territoire débouche sur une crise.
L’avènement de Mobutu Sesse Seko : le premier président du Congo libre, Patrice Emery Lumumba, nomme l’ancien sergent-major de al Force Publique, Joseph Mobutu, à la tête de l’ANC. La guerre contre les vestiges de près de cent ans de colonisation belge favorise son ascension. Protégé de Lumumba, il le trahira en 1965 pour s’emparer du pouvoir jusqu’en 1997.