Sidney Poitier est le premier Noir à avoir été distingué par un Oscar. Référence cinématographique pour ses paires de couleur et exemple de détermination pour les afro-américains, dans des Etats[-]Unis par le racisme.
Cinéma : Sidney Poitier ou sublimer la réalité du racisme
Sidney Poitier naît le 20 février 1927 à Coconut Grove, un quartier de Miami, au cours d’un voyage que fait sa mère. Ses parents, Reginald James Poitier et Evelyn Outten sont d’origine haïtienne mais de nationalité bahaméenne. Ils rentrent aux Bahamas avec leur fils, après sa naissance. C’est donc dans l’archipel de l’île Cat (Bahamas), que Sidney grandit. Il est titulaire de la double-nationalité (américaine et bahaméenne), ce qui lui conférera plus tard un statut particulier.
Naissance d’un acteur
Il passe son enfance dans la ferme de son père, planteur de tomates. Pourtant, Sidney développe dans sa jeunesse une propension à la délinquance, il est donc envoyé aux Etat-Unis, chez son frère aîné. Passionné de cinéma, il enchaîne les petits boulots pour survivre et fait un passage éclair dans l’armée américaine. Après ça, il intègre l’American Negro Theatre, à l’âge de quinze ans. Il y travaille comme machiniste afin de payer ses cours. En 1946, à Broadway, il joue dans une pièce dont le casting est entièrement composé de comédiens noirs, Lysistrata. Cette œuvre lui permet de lancer sa carrière. En effet, quelques temps plus tard il décroche un rôle dans « La porte s’ouvre » de Joseph L. Mankiewicz. Sydney Poitier, par son art, participe à la lutte contre le racisme. Car il interprète des rôles réalistes, confrontant les Blancs aux difficultés que leur système oppose aux Noirs américains. Dans sa soif d’égalité, il a la volonté de n’incarner que des rôles portant un message et dénonçant la situation. En 1955, il offre l’une de ses meilleures performances dans le rôle de Gregory W. Miller, dans « Graine de violence ».
Consécration et évolution
En 1958, il est pressenti pour l’Oscar du meilleur acteur dans « La chaîne », mais il ne l’obtiendra qu’en 1964, pour son interprétation dans le « Lys des champs » de Ralph Nelson. Il est le premier noir à recevoir un Oscar.
Toutefois, Sidney se retrouve dans une position inconfortable : bien que militant pour les Noirs, certains de ses paires sont lassés et voient en lui l’acteur qui incarne « le bon nègre ». De l’autre côté, les Blancs sont irrités pas les lourdes problématiques abordées dans ses rôles et mal à l’aise d’être ainsi confrontés à leur comportements négrophobes. Aussi, Sidney donne un tournant à sa carrière et passe derrière la caméra en tant que réalisateur. Il demeure acteur mais partage désormais l’affiche et réalise des longs-métrages plus éloignés des questions raciales. Il aura réalisé 7 films au total, en parallèle de sa carrière d’acteur.
Sidney milite pour les droits civiques, ce qui lui vaudra plus tard d’être nommé Chevalier-Commandeur de l’ordre britannique et fait « Sir ». Etant également de nationalité bahaméenne, état appartenant au Commonwealth, Sidney Poitier a droit aux plus hautes distinctions britanniques et américaines. En 2009, Barack Obama l’honore de la médaille de la Liberté, summum des titres civils américains. Il sera aussi ambassadeur des Bahamas au Japon et auprès de l’UNESCO. Il est aujourd’hui âgé de 88 ans et continue de se consacré à son pays d’origine, les Bahamas.
Vie sentimentale
En avril 1950, Sidney Poitier épouse la danseuse Juanita Hardy avec qui il a eu quatre filles. Ils divorcent en 1965. Sidney fréquente une actrice et chanteuse, Diahann Caroll, avant de rencontrer Johanna Shimkus, qu’il prend en secondes noces en 1976 et avec qui il a eu deux filles, dont Sydney Tamiia Poitier qui évolue en tant qu’actrice depuis 1998.