Le sang africain dans la royauté occidentale est présent dans plusieurs pays européen du XVIème siècle. C’est le cas de Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, la première reine d’Angleterre d’ascendance africaine.
Charlotte de Mecklembourg-Strelitz: sang noir dans la famille royale british
La Reine Charlotte, née Duchesse Sophia Charlotte de Mecklembourg-Strelitz le 19 mai 1744, est morte le 17 novembre 1818. Elle fut la reine consort de George III du Royaume-Uni (1738–1820), avec lequel elle eut 15 enfants dont les futurs rois, George IV et Guillaume IV, ainsi qu’Edward, père de la future reine Victoria . Elle fut donc la grand-mère de la reine Victoria, et l’arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de l’actuelle reine du Royaume-Uni, Élisabeth II.
En tant que reine consort, Charlotte était connue pour son implication dans les arts et la botanique. Elle a fondé les célèbres jardins botaniques de Kew en 1759 et est également devenue une amie proche de Johann Christian Bach et de Wolfgang Amadeus Mozart, qui ont tous deux joué à la cour de George III et de Charlotte.
Charlotte a également eu une grande influence sur la mode de son époque. Elle était connue pour son style élégant et a popularisé le port de coiffures à la grecque, souvent ornées de plumes et de bijoux. Elle a également encouragé la mode des robes légères et a introduit des tissus exotiques tels que la mousseline de soie dans la mode anglaise.
Des origines troubles
Comme le disait ses contemporains, Charlotte Mecklembourg-Strelitz avait des traits négroïdes, car elle descendait directement de Margarita de Castro y Sousa, une branche noire de la Chambre royale portugaise. Les historiens ont également suggéré que le père de Charlotte pourrait être un aristocrate africain, bien qu’il n’y ait pas de preuve définitive pour étayer cette théorie.
Les traits négroïdes de la reine avait certainement une signification politique, puisque les artistes de cette époque étaient appelés à camoufler, voire même effacer des caractéristiques indésirables dans un visage. Sir Allan Ramsay était l’artiste responsable de la majorité des peintures de la Reine et ses représentations de sa majesté étaient les plus africaines de tous ses portraits.
Un portrait politique
Ramsay était un intellectuel anti-esclavagiste de son époque. Il épousa également la nièce de Lord Mansfield, le juge anglais, dont la décision de 1772 était la première d’une longue série qui a finalement mis un terme à l’esclavage dans l’Empire britannique. Il est à noter aussi qu’au moment où sir Ramsay fut mandaté pour faire son premier portrait de la reine, il était déjà, par le mariage, l’oncle de Dido Elizabeth Lindsay, la grande nièce noire, de lord Mansfield.
Les traits négroïdes de Charlotte ont été largement documentés par ses contemporains et ont été représentés dans de nombreuses peintures de l’époque. Cependant, la signification politique de ces caractéristiques reste un sujet de débat. Certains historiens ont suggéré que la représentation de Charlotte avec des traits négroïdes aurait pu être utilisée pour promouvoir l’abolition de l’esclavage, tandis que d’autres ont affirmé que cela reflétait simplement les tendances artistiques de l’époque.
Ainsi, en jetant un coup d’œil rapide à la prise de conscience sociale et le militantisme politique à ce niveau de la société anglaise, il serait surprenant que la physionomie négroïde de la Reine n’eut pas d’importance pour le mouvement abolitionniste.
Quoi qu’il en soit, Charlotte de Mecklembourg-Strelitz a laissé une marque indélébile dans l’histoire britannique en tant que membre influent de la famille royale. Sa descendance s’étend sur plusieurs générations, incluant la reine Victoria, qui est devenue l’un des monarques les plus célèbres et les plus aimés de l’histoire britannique.