Burkina Faso : Blaise Compaoré bientôt jugé pour l’assassinat de Thomas Sankara

L’ancien président burkinabé Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire, sera jugé par contumace pour l’assassinat de son compagnon d’armes et ancien chef de l’Etat, Thomas Sankara.

“L’heure de la justice a enfin sonné”

Trente-quatre ans après l’assassinat de Thomas Sankara lors du coup d’État de 1987, l’implication de son successeur Blaise Compaoré sera jugée devant un tribunal. Le dossier a été renvoyé mardi 13 avril devant le tribunal militaire de Ouagadougou après confirmation des charges contre les principaux accusés dont l’ex-président Blaise Compaoré, et son ex-chef d’État-Major, le général Gilbert Diendéré. Ils devraient être jugés avec douze autres personnes pour “attentat à la sûreté de l’État”, “complicité d’assassinat” et “recel de cadavre”. 

«Ce (mardi) matin nous avons assisté au délibéré de la chambre de contrôle de l’instruction, qui a renvoyé le dossier en jugement», a déclaré à l’AFP Guy Hervé Kam, un avocat de la partie civile. «Il s’agit essentiellement de Blaise Compaoré et de 13 autres, accusés d’attentat à la sûreté de l’État», «complicité d’assassinats» et «complicité de recel de cadavres». «L’heure de la justice a enfin sonné, un procès peut s’ouvrir. Il appartient donc au procureur militaire de programmer une date d’audience» a-t-il ajouté.

Des années d’enquête

La tombe de Thomas Sankara dans le cimetière de Ouagadougou.

Blaise Compaoré avait été poussé à la démission après un soulèvement populaire après 27 ans de pouvoir et s’était ensuite exilé en Côte d’Ivoire où il vit actuellement. En 2014, il avait été contraint de quitter la présidence en 48 heures. Devenu citoyen ivoirien, il ne sera pas extradé et sera donc jugé par contumace à savoir, en son absence.  

En 2016, un premier mandat d’arrêt international avait été lancé à l’encontre de l’ex-président par la justice militaire burkinabé puis annulé pour vice de forme car il aurait fallu demander les réquisitions du commissaire du gouvernement avant d’émettre le mandat . L’affaire sur l’assassinat de Thomas Sankara a été reconduite après la chute de Blaise Compaoré par le régime de transition démocratique. Depuis six ans, une centaine d’auditions ont été menées et sa dépouille exhumée pour des analyses ADN. En février 2020, une première reconstitution de son assassinat s’était déroulée sur les lieux du crime , au siège national de la Révolution (CNR) à Ouagadougou. 

Surnommé le “Che africain”, Thomas Sankara était un chef d’Etat adulé par les burkinabè pour son dessein politique qui promulguait une révolution démocratique et populaire. Il aspirait à assurer le développement de son pays en se reposant sur ses ressources et se détacher de l’emprise de son ancien colonisateur, la France.  

 

Sources

Le Monde

RFI

AFP

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