Aimé Césaire s’est éteint le 17 avril 2008 à Fort-de-France. L’homme politique, écrivain et poète français s’en est allé et c’est l’occasion pour Nofi de rendre hommage à ce fervent opposant à la colonisation, né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe (en Martinique), co-fondateur avec Léopold Sédar Senghor du mouvement littéraire de la Négritude.
Hommage à Aimé Césaire, chantre de la Négritude
En juin 2020, il aurait eu 100 ans. Issu d’une famille nombreuse, Aimé Césaire est d’origine afro-caribéenne. De père fonctionnaire et mère couturière, le natif de la Martinique était un élève très brillant. Il s’est d’abord distingué au Lycée Schoelcher de Fort-de-France, avant de débarquer en tant que boursier d’État au prestigieux lycée parisien Louis Le Grand.
« Je suis de la race de ceux qu’on opprime »
Comme on dit, une rencontre peut tout changer. A Paris, Césaire croise la route d’un autre génie en la personne du Sénégalais Léopold Sédar Senghor. C’est le début d’une grande histoire d’amour littéraire entre les deux hommes. Il faut dire qu’il découvre ses racines africaines qui lui forgent une conscience sur la situation coloniale. Du coup, lui, Senghor, le Guyanais Léon Gontron Damas, le Guadeloupéen Guy Tirolien et le Sénégalais Birrago Diop créent, en 1934, le journal L’Étudiant noir.
C’est par le biais de cette publication que le terme, devenu un mouvement littéraire ensuite, Négritude apparaîtra pour la première fois. « Ce concept, forgé par Aimé Césaire en réaction à l’oppression culturelle du système colonial français vise à rejeter d’une part le projet français d’assimilation culturelle et à promouvoir l’Afrique et sa culture, dévalorisées par le racisme issu de l’idéologie colonialiste. » « Construit contre l’idéologie coloniale française de l’époque, le projet de la Négritude est plus culturel que politique. Il s’agit, au-delà d’une vision partisane et raciale du monde, d’un humanisme actif et concret, à destination de tous les opprimés de la planète ».
Maire pendant 56 ans et député pendant 48 ans
Diplômé, Aimé Césaire poursuit ses études à la célèbre et reconnue École Normale Supérieure, en 1935. Il ne tarde pas à être propulsé rédacteur en chef du Cahier d’un Retour au Pays Natal.
Après ses brillantes études, l’homme aux 14 œuvres publiées, recueils, pièces de théâtre et essais passe six mois en Haïti. « Il écrit un essai historique sur Toussaint Louverture et consacrera une pièce de théâtre au roi Henri Christophe, héros de l’indépendance », souligne le site île en Île.
Il finira par se lancer en politique. Diffusant de la lumière partout où il passe, il est élu en 1945 maire de Fort-de-France, capitale de la Martinique. Puis, en 1946, l’écrivain est élu député à l’Assemblée nationale.
De plus, ses travaux sur la Négritude, ses actions en faveur de la lutte contre la colonisation et ses pièces remportent les suffrages de la communauté noire antillaise en particulier, et française en général.
A Paris, il fonde avec Alioune Diop et les Guadoulepéens Paul Niger et Guy Tirolien la Revue Présence Africaine. Cette publication devient ensuite une maison d’édition qui publiera entre autres les travaux du Sénégalais Cheikh Anta-Diop.
Lors de sa mort, le 17 avril 2008, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal demanda que l’illustre poète soit inhumé au Panthéon. Finalement, il a été enterré près de Fort-de-France.
Un spectacle à l’honneur de Césaire
Au mois de mars 2015, la Maison des jeunes et de la culture et les troupes de l’Orbénoë et des Choubachous ont proposé un spectacle théâtral à l’honneur d’Aimé Césaire intitulé « Fragments d’enfances ».
Une pièce de trois volets interprétée par des comédiens de 5 à 17 ans et par une adulte.
Elle portait sur la condition des très jeunes enfants esclaves dans une plantation de Caféiers au début du XIXe sur l’île de la Réunion.