Behind Her Eyes, c’est clairement le genre de série qui te donne envie de te mêler de tes affaires. Surtout quand tu vois Louise, et les retombées.
[S’il te plaît assure toi d’avoir vu la série, avant de lire cet article !]
« Hon hon ! » font certaines mamans pour mettre en garde leur enfant à deux doigts d’accepter l’argent que Tantie donne, ou encore de redemander cette boisson gazeuse noire qui d’ordinaire leur est interdite. Et quand les mots sont insuffisants, viennent le pincement du genou ou encore la chiquenaude. C’est ainsi que certains petits garnements ont appris à l’insu de leur plein gré à rester à leur place, à éviter de se mêler des affaires des autres, etc. À force de l’observer s’immiscer, épisode par épisode, dans la vie des autres dans Behind Her Eyes et notamment Mon amie Adèle, le titre laid en français, ça se voit tout de suite que Louise n’a jamais écouté sa Maman ! Retour sur cette mini-série diffusée sur Netflix dont l’étonnant dénouement inattendu retourne le cerveau.
BEHIND HER EYES : UNE RENCONTRE QUI CHANGE TOUT
Assistante à mi-temps dans un cabinet de psychiatrie, Louise Barnsley mène une vie ultra-ordinaire.
Un soir, la vie de cette célibataire, maman d’un petit garçon, change quand elle fait la rencontre d’un beau gosse à la barbe de trois jours bien entretenue pour faire croire le contraire : David. Cette mini-histoire d’un soir aurait pu s’arrêter là si le monsieur en question n’était pas son futur amant/patron, dont la femme mi-douce, mi-folle, Adèle, deviendra la meilleure amie et/ou ennemie de Louise. L’assistante essaiera de la sauver d’elle-même jusqu’au péril de sa vie.
LOUISE, DIS-NOUS QUI EST QUI S’IL TE PLAÎT ?
Cheveux bouclés, grands yeux noirs, style passe-partout et débraillé sauf lorsqu’elle active le mode séduction, Louise (Simona Brown, vu notamment dans The Night Manager) est une jeune femme dont la vie ordinaire a encore moins d’intérêt que des élections présidentielles en Afrique subsaharienne auxquelles participe un président en quête d’un troisième mandat, après avoir marché sur la constitution.
Toute ressemblance avec des faits réels ou ayant existé n’est que pure coïncidence.
À priori, elle n’a rien de remarquable : sauf cette naïveté qui semble sans fin, surtout quand il s’agit de David !
Chemise col mao ou boutonné, portée le plus souvent sous une veste, David (Tom Bateman, Le Crime de l’Orient-Express) maîtrise parfaitement le je-m’habille-vite-fait-mais-quand-même-bien-pour-aller-au-boulot. C’est bien la seule chose qu’il maîtrise.
Parce que côté relation conjugale, celle qu’il entretient avec sa femme Adèle manque chaque jour de se terminer.
Avec sa peau couleur lait, sur laquelle « Attention fragile » semble tatoué à l’encre invisible, la richissime Adèle (Eve Hewson, Papillon) mène une vie de femme au foyer avec un époux qui contrôle davantage ses faits et gestes qu’il ne l’aime. Ses pensées tournent le plus souvent autour du suicide, de son passé d’ex-toxicomane et aussi de cet institut où elle était internée avec son meilleur ami avec qui elle partage un certain amour pour la projection astrale : un certain Rob, dont la disparition semble évidente jusqu’à cet incroyable dénouement.
UNE FIN QUI MET CHAOS !
Basée sur l’ouvrage le best-seller éponyme de Sarah Pinborough, la mini-série de six épisodes Behind Her Eyes se focalise sur l’histoire à priori sans intérêt d’une relation extra-conjugale. Du moins, c’est que tu devines/penses/vois jusqu’à l’épisode 4. Avant ça, la série était banale mais cela change à partir de ce fameux épisode où David est entre autres accusé de violences conjugales.
Drapé dans ses vêtements immaculés, la blanche Adèle incarne l’innocence même. C’est faux, faux et archi faux ! C’est là qu’il va falloir t’accrocher.
CONTRÔLE(S) D’IDENTITÉ
Adèle n’est plus Adèle mais Rob.
Enivré par ses précédentes projections réussies et grisé par l’opulence qu’il a goûtée du bout des lèvres, le machiavélique Rob décide de squatter définitivement le corps de son ex-meilleure amie. L’amour qu’il éprouve pour David l’a aussi poussé à le faire. Tel un club français qui ne fait que « rêver plus grand », Rob réalise un nouveau gros transfert. Il n’est plus Adèle mais Louise ! Trop fort, le gars !
Trop fort, c’est également l’expression qui vient à l’esprit pour qualifier le dénouement d’une série déséquilibrée mais dont la fin rattrape tout de justesse. Une fin qui met le téléspectateur chaos !
Un peu comme dans le thriller Us, où une famille noire fait la rencontre de ses doppelgängers, assoiffés de vengeance avec leur salopette rouge et leurs ciseaux.
(Spoiler alert !) Difficile, en effet, de ne pas faire le parallèle avec la scène finale dans Us, où Jason réalise que sa maman est différente, quand Adam fait remarquer à sa Maman, excitée future croisière, qu’elle « déteste l’eau ». À croire que la vérité sort de la bouche des petits garçons.
Louise, tu vois les retombées ? Tu aurais dû écouter ta maman lorsqu’elle faisait : « Hon, hon ! »