Elizabeth II ne sera bientôt plus la reine de la Barbade

La Barbade abandonne la reine Elizabeth II comme chef d’État et devient le premier pays en 30 ans à abandonner un monarque.

Elizabeth II ne sera bientôt plus la reine de la Barbade

Le gouverneur général de la Barbade, Dame Sandra Prunella Mason, a annoncé mardi 15 septembre que la nation des Caraïbes abandonnerait la reine Elizabeth II à la tête de l’État et deviendrait une république d’ici le 30 novembre 2021, date qui marquera le 55e anniversaire de l’indépendance du pays de l’Empire britannique. Mme. Mason a déclaré dans un discours préparé par le Premier ministre Mia Mottley :

« Ayant atteint l’indépendance il y a plus d’un demi-siècle, notre pays ne peut avoir aucun doute sur sa capacité d’auto-gouvernance. Le temps est venu de laisser complètement derrière nous notre passé colonial. Les Barbadiens veulent un chef d’État barbadien. C’est la déclaration de confiance ultime dans ce que nous sommes et ce que nous sommes capables d’accomplir. Ainsi, la Barbade franchira la prochaine étape logique vers la pleine souveraineté et deviendra une république au moment où nous célébrerons notre 55e anniversaire d’indépendance ». [1]

Son Excellence l’honorable, Dame Sandra Mason, Gouverneur général de la Barbade.

Quatre-vingt Anglais ont amené dix Africains à la Barbade en 1627. Les élites britanniques ont établi des plantations de canne à sucre et ont forcé les Africains de l’Ouest à travailler la terre sur la colonie de 166 miles carrés dans le sud-est des Caraïbes. La population d’esclaves a augmenté jusqu’à ce que les Africains soient plus nombreux que les Blancs sur l’île. Les efforts de résistance ont rapidement été annulés par les troupes britanniques. En 1834, les esclaves ont été émancipés, bien que le peuple de la Barbade, encouragé par la montée du leader jamaïcain Marcus Garvey, ait lutté pour son indépendance de l’Empire britannique jusqu’en 1966.

Le rôle de la reine en tant que chef d’État de la nation caribéenne est considéré comme presque entièrement cérémoniel et symbolique, car elle n’est pas impliquée dans les affaires politiques quotidiennes. La Barbade est officiellement une démocratie parlementaire sous une monarchie constitutionnelle. Selon le site web royal :

« En tant que ‘monarque constitutionnelle’ de la Barbade, la Reine n’est pas impliquée dans les affaires courantes du gouvernement de la Barbade. Toutefois, elle est en contact régulier avec le gouverneur général – son représentant sur place – qui la tient informée de toute nouvelle ou évolution importante ». [2]

Le premier ministre de la Barbade est nommé par le gouverneur général, qui est nommé par la reine. La reine reste reconnue comme chef d’État dans plus d’une douzaine de nations précédemment colonisées par l’Empire britannique. De nombreux Barbadiens considèrent le monarque comme un symbole du colonialisme et ont depuis longtemps demandé sa destitution.

La Barbade sera le premier pays en près de 30 ans à révoquer un monarque. L’île Maurice, pays d’Afrique de l’Est, a été le dernier pays à le faire, en 1992. La Jamaïque a également exprimé son intention de devenir une république. Le Guyana, Trinidad et Tobago et la Dominique, toutes trois d’anciennes colonies britanniques, sont devenues des républiques après avoir obtenu leur indépendance.

Notes et références

[1] « Opening of Parliament and the Throne Speech« , pmo.gov.bb, publié le 15 septembre 2020.

[2] « The Queen’s role« , royal.uk/barbados,

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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