Les 17 et 19 juin 2020, une résolution a été proposée puis adoptée au Parlement Européen pour reconnaître la Traite Transatlantique comme un ‘Crime contre l’Humanité’.
Cet événement a évidemment eu lieu dans le contexte des manifestations internationales contre le racisme et les violences policières faisant suite à la mort de George Floyd. C’est ce que montre la phrase ‘Les vies des Noirs comptent’ par lequel débute le texte de onze pages soumis sur proposition du Réunionnais Younous Omarjee. Ce député européen La France Insoumise a notamment déclaré dans l’hémicycle le 17 juin 2020:
« Nous devons voir que cet événement renvoie à des siècles de domination des Noirs aux Etats-Unis et d’inégalité des conditions en Europe. Gardons à l’esprit que notre histoire européenne a toujours oscillé, comme une pendule, entre la barbarie et la civilisation. Que c’est en Europe, malgré la raison, malgré les Lumières, que les pires théories de hiérarchisation des races sont nées pour justifier les conquêtes, pour justifier l’esclavage, pour justifier la colonisation et pour justifier l’Holocauste. »
La loi a été adoptée avec 493 voix ‘pour’, 104 ‘contre’ et 67 abstentions. L’une des voix ‘contre’ a été celle de Maxette Grisoni-Pirbakas, une députée européenne (Rassemblement National) d’origine guadeloupéenne. Selon Rody Tolassy, délégué départemental du Rassemblement National en Guadeloupe, le vote de Grisoni-Pirbakas qui serait victime d’une campagne de calomnie sur les réseaux sociaux, n’était pas de son ressort, mais de celui du Président de son groupe.
La résolution symbolique passée demande en outre que le 2 décembre soit désigné ‘Journée européenne de commémoration de l’abolition de la traite des esclaves’ et encourage les États de l’Union Européenne à « inscrire l’histoire des personnes noires et des personnes de couleur dans leurs programmes scolaires ».