Patrick Allen, le gouverneur-général du Royaume-Uni en Jamaïque a déclaré qu’il renoncerait au port du symbole chrétien représentant Saint Michel sous la forme d’un ange à la peau blanche en train de fouler au pied un ‘dragon’ représenté comme un homme à la peau noire.
En 2019, une polémique enflait au Ghana au sujet de la présence, dans une église locale, d’une représentation de Saint Michel terrassant un dragon. Dans l’iconographie occidentale, ce terme est fréquemment représenté. Saint Michel y est typiquement représenté sous la forme d’un homme blanc possédant des ailes. Il y foule au pied le dragon, représentant Satan. Ce dernier prend parfois la forme d’un animal composite où d’une bête à forme humaine. Dans la représentation commandée par l’église de Tepa au Ghana, le dragon/démon était représenté non seulement comme un personnage anthropomorphe à la peau non-blanche, mais comme à la peau marron foncé, exactement comme le commun des Ghanéens et des Noirs africains.
Cette iconographie particulière semble remonter à une tradition britannique de représentation du saint. Avec Saint Georges, Saint Michel sont les deux saints patrons de l’Ordre de Saint Michel et de Saint Georges, auquel appartenaient historiquement les représentants du pouvoir britannique dans son empire colonial. Aujourd’hui appartiennent à cet Ordre les représentants de la monarchie du Royaume-Uni dans ses anciens territoires britanniques qui portent le titre de ‘gouverneur général’.
Comme la statue commandée par l’église de Tepa, l’insigne de l’Ordre de Saint Michel et de Saint Georges est décoré d’une représentation de Saint Michel sous les traits d’un homme blanc terrassant le démon prenant la forme d’un homme à la couleur de peau similaire à celle d’un Noir.
Dans le contexte antiraciste global ayant suivi la mort de George Floyd, Patrick Allen, le gouverneur général du Royaume-Uni en Jamaïque a expliqué vendredi 26 juin 2020 qu’il ne porterait plus cet insigne. Faisant écho à des plaintes de certains citoyens, Allen a annoncé avoir écrit au chancelier de l’Ordre de Saint Michel et de Saint Georges en lui recommandant de changer cette représentation du saint afin qu’elle « reflète une image inclusive de l’humanité partagée par tous les peuples ».
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