Kiya est une des épouses principales d’Akhénaton, Pharaon d’Egypte vers 1355-1377 avant notre ère. Bien moins historiquement documentée que Nefertiti, l’épouse principale du Pharaon, l’histoire très lacunaire de Kiya est typique de personnages de l’antiquité africaine dont la reconstruction n’est possible qu’à partir de maigres témoignages archéologiques et épigraphiques.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.media
Origines
Le nom de Kiya est rare dans l’onomastique égyptienne. On a rapporté qu’il pourrait être le diminutif d’un nom égyptien une variante du nom du singe en langue égyptienne ou encore la contraction d’un nom étranger. La dernière hypothèse la rapprocherait de la mystérieuse Tadukhepa, fille de Tushratta, l’empereur de Mitanni et mariée à Amenhotep III, père d’Akhénaton. Ce dernier, en tant qu’héritier du trône de son père aurait aussi hérité de son harem. Si cette hypothèse est fort probable et que Tadukhepa a effectivement du changer son nom une fois arrivée dans le harem égyptien, rien ne prouve qu’il s’agisse de Kiya, tant il n’y a d’arguments permettant de la considérer comme autre chose qu’une égyptienne native. En outre, l’identification avec Tadukhepa a aussi été faite pour Nefertiti sans que davantage d’éléments ne puissent être fournis pour elle que pour Kiya outre que son nom rare. Il a toutefois également été noté que les noms des femmes royales de l’époque (Tiyi, Tuya, Tiaa) avaient une structure phonologique ressemblante.
Vie de Kiya
Kiya n’apparaît pas dans la documentation égyptienne lorsde la période du règne d’Akhénaton à Thèbes. Elle n’y émerge qu’après le déplacement de sa capitale à Akhetaton. Kiya y est notamment nommée par Akhénaton ‘l’épouse du roi de Haute et de Basse Egypte, grandement aimée par lui. Elle n’est toutefois pas présentée comme ‘grande épouse royale’, ce titre étant réservé à Nefertiti. Le titre de Kiya reste toutefois exceptionnel pour une simple concubine et de nombreux chercheurs se sont interrogés sur les raisons de cette attribution et sur les nombreuses représentation d’une femme portant une perruque à tresses et de larges boucle d’oreilles, que les spécialistes ont associé à Kiya.
La ‘disparition’
Il a été postulé que Kiya aurait fourni l’héritier mâle d’Akhénaton, Toutankhamon, et aurait été honorée pour cela. Une scène dans une tombe royale d’Amarna montre en effet Akhenaton et Nefertiti en deuil à côté, dans une autre scène d’une autre femme présentant un enfant probablement mâle à d’autres personnages en deuil. On a supposé que Kiya était morte à cette occasion en accouchant de Toutankhamon. Toutefois, des études génétiques récentes ont montré que Toutankhamon est le fils d’Akhenaton et d’une de ses soeurs, que n’est probablement pas Kiya, puisqu’elle ne porte pas les titres de fille du roi ou de soeur du roi. Elle disparaît en tous cas de la littérature égyptienne peu avant la fin du règne d’Akhénaton et un sarcophage et deux reliefs lui étant originellement consacrés sont attribués à d’autres membres de la famille royale. Plus qu’une mort, la disparition de Kiya des textes serait due à une disgrâce au sein de la cour d’Akhenaton. A-t-elle été motivée par une rivalité marquée avec une autre épouse comme Nefertiti? On ne peut malheureusement pas répondre à cette question, en l’état actuel de nos connaissances, sans passer de la science à la fiction.
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