Le Ghanéen Kevin Okyere est le fondateur et le PDG de Springfield Group, un conglomérat énergétique valant plus d’un milliard de dollars. Il a aussi créé une fondation dédiée à l’éducation des jeunes de son pays et à la couverture de frais d’hospitalisation de ses compatriotes les plus modestes.
Les origines
Kevin Okyere est né en 1980 au Ghana dans une famille de 28 enfants. Il est le fils d’un riche entrepreneur d’ethnie ashanti. Malgré cette situation confortable, Kevin Okyere a très tôt montré des aptitudes et une volonté de commerçant débrouillard. A l’âge de onze ans seulement, il se rendait au stade de football proche de sa maison pour y vendre de l’eau glacée qu’il avait préparée chez lui. Ce plaisir à gagner sa vie l’a aussi amené, lors des vacances annuelles de sa famille en Grande-Bretagne, à choisir des emplois saisonniers dans le domaine du textile.
Les études
Cette première expérience à l’étranger sera suivie par une autre, aux Etats-Unis dans le cadre de ses études universitaires de comptabilité. Etudier aux Etats-Unis pour un Ghanéen est très souvent réservé aux familles aisées comme celle de Kevin Okyere. Sur place, le jeune homme ne s’est pourtant une nouvelle fois pas tourné les pouces. Il a multiplié les boulots, de vigile à aide pour handicapés en passant par la programmateur radio. Puis, son diplôme en poche, il a choisi de retourner dans son pays.
Le retour au Ghana
Avant son retour au Ghana, Okyere a refusé un poste bien payé dans une célèbre banque américaine. Pour quelles raisons? L’amour de son pays et de son continent? Sûrement. Une volonté de gagner encore beaucoup mieux sa vie? Aussi. Car comme l’a fait remarquer Okyere, il y a relativement peu d’opportunités entrepreneuriales aux Etats-Unis. Au Ghana, en revanche, elles sont légion. Kevin Okyere commence donc par se familiariser avec le milieu entrepreneurial local. Il le fait en travaillant dans l’entreprise de sa soeur pendant un an. Il lance ensuite, avec succès, sa première société dans le secteur des télécoms.
L’aventure Springfield
En 2006, deux ans après son retour, il décide de se lancer dans un tout autre domaine entrepreneurial. Un domaine qui lui permettrait de se dénouer des contraintes et du caractère aléatoire des télécoms. Il s’agira du stockage de produits pétroliers, puis de leur importation. C’est dans ces contextes que naquit Springfield Energy, sa société. Puis, Okyere brisa une nouvelle fois le plafond de verre qu’il ne pouvait surpasser dans le domaine des télécoms. De l’importation de produits pétroliers raffinés puis de la propriété de stations essence, il passe à l’exploration, l’extraction et d’exploitation de pétrole brut au Nigeria et au Ghana. C’est dans ce cadre qu’il a créé Springfield Exploration and Production Limited, une autre entreprise de son conglomérat, Springfield Group. Cette société est devenue fin 2019 la première société africaine à effectuer du forage en eaux profondes.
Lire aussi: Le Congo en passe de devenir le troisième producteur de pétrole d’Afrique
La Kevin Okyere Foundation et l’éducation
Grâce à un investissement de 72 millions de dollars, le travail acharné d’Okyere et celui de ses centaines d’employés, Springfield Group rapporte désormais chaque année plus d’un milliard de dollars. Ce succès, Okyere souhaite l’ériger en exemple, voire comme un achèvement qu’il est possible de dépasser, pour les autres Africains. Tous n’ont toutefois pas eu la chance, comme lui, d’être né dans une famille aisée et de pouvoir faire de longues études, notamment en Occident. Dans le cadre de la Kevin Okyere Foundation qu’il a créée, les frais de scolarité de plusieurs centaines d’enfants sont pris en charge. La Foundation récompense aussi les étudiants ghanéens les plus brillants en finançant leur éducation universitaire aux Etats-Unis.
La Kevin Okyere Foundation et la santé
Elle paie également les frais médicaux des patients les plus démunis dans le plus vaste hôpital public du pays, le Korle Bu Teaching Hospital. Au Ghana, les citoyens ont tous accès à une assurance maladie. Certains des citoyens les plus démunis ne peuvent toutefois pas payer les frais d’inscription. Les remboursements des frais médicaux sont parfois décalés de plusieurs mois. La Kevin Okyere Foundation comble ces lacunes. Elle s’est aussi associée avec un centre cardiothoracique pour financer les opérations du coeur qui ne sont souvent pas prises en charge par l’assurance maladie nationale. Espérons, comme l’intéressé le souhaite, que des naîtront des milliers d’autres Kevin Okyere pour fournir à l’Afrique l’éducation et la santé nécessaires à sa définitive émergence.
Cette femme va financer une des plus grandes centrales solaires d’Afrique