Normal quâil y ait des amoureux du sport puisque lâamour est dans le sport. Il y a 20 ans, Gina Prince-Bythewood nous offrait un film puissant dâune simplicitĂ© touchante: l’histoire dâamour de deux adolescents des quartiers chics de Los Angeles sur fond de basketball. Une fiction qui deviendrait un classique : « Love and Basketball ».
Love and basketball, câest dâabord un casting au top et une super B.O ! S’y donnent la rĂ©plique le jeune et trĂšs sĂ©duisant Omar Epps (Juice, Docteur House); la ravissante beautĂ© brute Sanaa Lathan (The perfect guy, Happily ever after); le charismatique Dennis Haysbert. Sans oublier les dĂ©butantes Regina Hall, Gabrielle Union et le sublime mannequin Tyra Banks.
Synopsis
Los Angeles, dĂ©but des annĂ©es 1980. Quincy, fils unique de la star de la NBA Zeke McCall, emmĂ©nage dans une superbe villa, voisine de la maison oĂč vit Monica Wright. Le statut du pĂšre de ce nouveau voisin place directement le basket au cĆur de lâintrigue. Par ailleurs, Monica et Quincy sâaffrontent sous le panier dĂšs leurs premiers moments. TrĂšs vite, les deux tourtereaux, encore enfants, font une premiĂšre tentative de relation innocente et furtive qui, ils lâignorent Ă ce moment-lĂ , sera le point de dĂ©part dâune histoire dâamour renversante. Lâune des plus belles portĂ©es par la culture populaire ! Parce que le mythe fĂȘte ses 20 ans, retour sur les 5 temps forts qui font de Love and Basketball un incontournable.
La premiÚre fois de Monica :
Parce que le premier rapport sexuel est capital dans la vie dâune jeune femme et parce que cette premiĂšre fois marque celle de Monica et Quincy en tant que couple, la rĂ©alisatrice a travaillĂ© le symbolisme de cet instant dans les moindres dĂ©tails.
Les aficionados de culture amĂ©ricaine connaissent lâimportance du fameux Bal de promo. Une coutume peu rĂ©pandue Outre-Atlantique qui est une vĂ©ritable institution aux Ătats-Unis. Aucun teen movie digne de ce nom ne peut faire lâimpasse sur cette Ă©tape. Le bal de promo marque la fin du lycĂ©e, la fin dâune Ă©poque, la sĂ©paration et la concrĂ©tisation. Il marque la derniĂšre soirĂ©e avant les vacances d’Ă©tĂ© et les dĂ©parts aux quatre coins du pays pour lâuniversitĂ©. Câest souvent au cours de cette nuit spĂ©ciale que les tĂ©mĂ©raires, les abstinents forcĂ©s et les amoureux cherchent Ă conclure. Ici, on dĂ©couvre une Monica Wright au summum de sa fĂ©minitĂ© en jeune vierge tout de blanc vĂȘtue. Il sâagit de la premiĂšre catharsis du rĂ©cit car on a tellement attendu que les deux players se retrouvent enfin ! Pour ce moment, il nây avait pas meilleur choix pour la musique que lâindĂ©modable This Womanâs Work de Maxwell :
Les « pyjamas partys » de Quincy et Monica :
Monica grandit comme une adolescente ermite, garçon manquĂ© et passionnĂ©e du ballon. Contrairement Ă sa grande sĆur Lena (Regina Hall), elle ne sâintĂ©resse ni aux garçons ni aux autres jeunes de son Ăąge. Lui, est devenu un beau jeune homme, trĂšs populaire et hĂ©ritier du talent de son paternel pour le basket. Monica et Quincy nâĂ©voluent donc plus dans le mĂȘme univers. Entre-temps, chez lui, l’ambiance se dĂ©grade entre ses parents. Les disputes incessantes le poussent Ă fuir les cris pour se rĂ©fugier⊠dans la chambre de Monica ! Un rituel platonique, rodĂ© et tacite que les deux ex et futurs partenaires accomplissent tout en sâignorant. Lâaction est froide mais pleine de tendresse car, la couche de Quincy est dĂ©jĂ prĂȘte et il nâa quâĂ discrĂštement frapper Ă la fenĂȘtre pour entrer se coucherâŠ
La violente dispute entre Mr et Mrs McCall:
Parce quâun peu de drame est la touche indispensable aux meilleurs films, on note le parallĂšle entre la relation de Quincy et Monica et celle des parents de Quincy. Zeke McCall a Ă©pousĂ© jeune sa moitiĂ© et vĂ©cu une belle carriĂšre au sein de la NBA. Lâargent, la cĂ©lĂ©britĂ©, lâinfluence et⊠les femmes. Il a Ă©tĂ© infidĂšle et le scandale a Ă©clatĂ©, mettant Ă mal un couple dĂ©jĂ fragilisĂ© par les absences rĂ©pĂ©tĂ©es de monsieur. Il a cru bon, en toute lĂąchetĂ©, de compenser ses manquements dâĂ©poux Ă coups de billets et de bijoux. Trop honteux pour reconnaĂźtre ses torts, il lui reproche de profiter de ces avantages et voit immĂ©diatement sâabattre sur lui son courroux.
Quitte ou double : le un contre un de Quincy et Monica
Lâintrigue Ă©tant construite autour du basket, le duel Ă©tait inĂ©vitable ! Quincy et Monica, les amoureux bĂ©gayants, embrassent naturellement leur histoire aprĂšs cette premiĂšre nuit dâamour. Ensemble, ils intĂšgrent la fac et montent en cĂŽte dans le championnat universitaire. Les emplois du temps, les entraĂźnements, les enjeux, commencent alors Ă peser sur leur relation. Et ils finissent par les sĂ©parer. La mort dans lâĂąme, Monica poursuit sa carriĂšre en Europe et Quincy, Ă cause dâune erreur de discernement, part quelque peu Ă la dĂ©rive et se fiance. PoussĂ©e par lâimpulsion de sa famille, la rĂ©servĂ©e McCall dĂ©cide de se battre pour lâĂȘtre aimĂ©. Câest donc sur le terrain que va se jouer le destin de Quincy et Monica !
Premier baiser chronométré
Le dĂ©but du commencement ! Celui du film, et celui de lâhistoire dâamour de nos deux hĂ©ros. Ă la fin de lâenfance, des dizaines de rebonds plus tard, ils dĂ©cident de faire un essai. Quincy prend les devants et propose le fameux premier baiser Ă Monica. Aucun prĂ©liminaire, les deux petits sont comme aimantĂ©s lâun vers lâautre. Lâamour vache comme prĂ©mice Ă la tendresse aprĂšs quâil lâait faite tomber de son vĂ©lo; elle accepte nĂ©anmoins quâil pose ses lĂšvres sur les siennes. AprĂšs bien-sĂ»r quâils aient convenu de la durĂ©e minimale dâun baiser. Innocent, Ă©mouvant et tellement mignon ! Par ce geste dĂ©butait la saga Wright-McCall!
Lâhistoire est belle parce quâĂ la fois incongrue et dâune irrĂ©ductible fatalitĂ©. Entre ruptures et incertitudes. Entre Ă©tudes, choix professionnels et Ă©volutions, toujours sur fond de basketball ! La suite, vous la connaissez forcĂ©ment ! Un Happy End Ă©videmment, qui fait de ce film un incontournable de la culture populaire afro-amĂ©ricaine. Gina Prince-Bythewood a rĂ©ussi Ă construire une histoire dâamour pure et Ă©ternelle qui, contrairement aux films de lâĂ©poque, ne sâembarrasse pas de problĂ©matiques sociales ou sociĂ©tales. LâĂ©volution des personnages et de lâhistoire nâest jamais contrariĂ©e par un cruel rappel Ă la rĂ©alitĂ© des Noirs dans les ghettos amĂ©ricains. La rĂ©alisatrice a fait le choix de placer le rĂ©cit dans un milieu favorisĂ© dont la rĂ©ussite et lâexcellence sont partie intĂ©grante, crĂ©ant ainsi une pĂ©pite de cinĂ©ma, dans ce que le septiĂšme art a de plus magique et sans pendant aucun tragique !
Le saviez-vous ?
L’Ă©quipe a songĂ© Ă remettre le couvert avec une suite en 2014…. heureusement, ils n’ont finalement pas pris le risque. En 2011, Sanaa Hamri a tout de mĂȘme rĂ©pondu au classique avec le film Love and Game qui portait Ă l’affiche Queen Latifah et Common.
Love and Basketball a 20 ans cette annĂ©e ! Quel meilleur hommage que de le visionner une…1000Ăšme fois ?