A 33 ans, Isabelle Yacoubou a écrit une belle page de l’histoire du basketball en France. Originaire du Bénin, l’internationale, qui commence une carrière impressionnante au sortir de l’enfance, fait partie des «braqueuses». Des femmes, déterminées et brillantes sur les parquets qui ont fait rayonner la France plusieurs années durant. Engagée, celle que l’on surnomme Shaqoubou, épouse et mère de deux enfants, a toujours pris position pour la visibilité et l’égalité des femmes dans le sport de haut niveau. Entretien.
Le rêve d’Isabelle
As-tu toujours perçu le sport comme une carrière professionnelle viable ?
J’en rêvais. Mes parents ne sont pas du tout sportifs, et il n’y a aucun professionnel dans ma famille donc quand je disais que je voulais en faire mon métier, on ne me prenait pas vraiment au sérieux. Quand j’ai commencé, tout le monde me disait que j’avais du potentiel, que je pouvais y arriver, du coup je me suis mise à rêver à ça mais je ne savais pas ce que ça impliquait d’embrasser cette carrière.
Qu’est-ce qui t’as finalement permis d’y accéder ?
Durant mon parcours j’ai eu la chance de tomber sur ceux qu’on appelle les « Anges gardiens ». Une structure fondée par la présidente de l’association des anciennes basketteuses du Bénin, qui a été la première basketteuse du pays, Celestine Adjanohoun. C’est elle qui m’a détectée et proposé d’aller jouer aux États-Unis, en NBA. C’était mon rêve ! C’est comme ça qu’elle a été voir mes parents pour négocier.
Le dilemme d’Isabelle
Sportive depuis l’enfance, avais-tu tout de suite fait le choix du basket ?
J’ai commencé par l’athlétisme. J’ai pratiqué triple saut, le saut en longueur, le javelot, le disque avant d’arriver aux poids. C’est avec le lancer de poids que j’ai représenté le Bénin lors de deux championnats du monde. Après ça j’ai fait du sprint. J’étais très performante jeune mais en prenant de l’âge, je me suis auto-éliminée de beaucoup de disciplines.
Finalement, qu’est-ce qui t’as décidé à ne pas poursuivre avec le lancer de poids ?
J’étais partie pour un championnat du monde d’athlétisme au Canada. J’y ai rencontré des entraîneurs de l’université d’Alabama qui m’ont proposé d’intégrer l’université. J’avais 17 ans. En parallèle, j’avais également envoyé ma candidature à Tarbes, pour le basket. Les deux portes se sont ouvertes au même moment, du coup il fallait choisir. Bien que les États-Unis m’aient vraiment attirés, avec ma mère on a plutôt opté pour la France. La barrière de la langue n’existait pas et c’était plus proche pour rentrer en périodes de vacances.
Une fois les choses devenues sérieuses, tes parents se sont-ils sérieusement impliqués ?
J’ai perdu mon père avant de venir en France, et ma mère n’était pas vraiment pour. Pour elle, faire du basket n’était pas quelque chose de très féminin. Déjà que j’étais grande-on est tous grands dans la famille- elle pensait je ne trouverais pas de mari. Les stéréotypes africains (rires). Elle me disait que ce n’était pas un vrai métier, d’autant qu’au Bénin il n’y avait pas de sportifs qui gagnaient leur vie uniquement grâce à ça.
Le choix d’Isabelle
« Je n’aurais pas pu renoncer à l’équipe de France. »
Quitter ton pays et ta famille a-t-il été un facteur bloquant ?
J’ai toujours aimé partir. J’avais 11 ans la première fois, avec l’athlétisme, et j’ai pris goût à rencontrer des athlètes internationaux, à cette ambiance conviviale même si l’on pratiquait des disciplines individuelles.
Comment se passe ton arrivée en France ?
J’arrive en 2003 et c’était loin de ce que j’avais imaginé. C’était très rigoureux, en plus de l’école, les cours finissaient à 16h et à 16h30 on avait entraînement. C’était tous les jours comme ça, plus les matchs les week-end. Au bout de 2 mois, ils ont voulu que je m’entraîne avec les pros. Aussi, 3 à 4 fois par semaines, j’avais l’entraînement des cadets de 16h30 à 18h et j’enchaînais avec celui des pros de 18h à 20h. Je passais ma vie à la salle, ce qui a faillit compromettre mes études, mais je me suis quand même rattrapée pour avoir mon bac et pouvoir vivre mon rêve qui était de faire du basket mon métier. Pour une fois j’ai flanché, je me suis demandée si c’était vraiment ce que je voulais faire de ma vie. Je n’avais pas de famille en France, ça commençait à me peser. Deux ou trois fois j’ai appelée ma mère pour lui dire que je rentrais. C’était vraiment dur. Les week-end, les autres filles rentraient chez elles et moi je me retrouvais dans des foyers pour jeunes travailleurs. J’étais seule. Il faut croire que ça forge le mental, puisque tout ça m’aura finalement donné raison de ne rien lâcher.
Passer d’un sport individuel à un sport collectif a-t-il été compliqué ?
Oui je pense que oui. Naturellement, j’aime partager, j’aime la convivialité, c’est d’ailleurs peut-être pour ça que j’ai préféré le basket à l’athlétisme. On n’est pas tous pareils et moi j’ai ce caractère-là qui fait que j’en veux toujours plus mais, avec le temps j’ai compris que tout le monde n’a pas besoin d’être comme moi pour y arriver. A l’époque ça me frustrait énormément.
Ton ange-gardien te propose une carrière en NBA, pourtant, tu choisis l’Equipe de France. Pourquoi ?
La NBA est ce que chaque joueur a envie de s’approprier. En revanche, dans mon cas, j’ai reçu une proposition qui a fait une grande différence. A mes 18 ans, le président de la fédération française de basket me propose la nationalité pour pouvoir jouer avec l’équipe de France. Moi, petite béninoise, j’ai évidemment sauté sur l’occasion de rejoindre l’équipe nationale, celle qui joue toutes les grandes compétitions. En faisant ce choix, j’acceptais de conjuguer les saisons en club, qui duraient neuf mois, plus l’équipe de France et en plus de ça, comme j’avais été draftée par l’équipe d’Atlanta, une présence en WNBA. A l’époque ça faisait trop, donc j’ai dû renoncer à la WNBA. Il fallait choisir et je n’aurais pas pu renoncer à l’équipe de France, qui m’avait beaucoup apporté. J’ai fait partie d’une génération qui gagnait beaucoup, «les braqueuses », donc le choix était vite fait. Aujourd’hui, quand je vois toutes les médailles qu’on a remportées, je n’ai pas de regrets.
Hommes/Femmes dans le basketball professionnel : une lutte pour l’égalité
« Je suis la seule basketteuse de l’équipe de France à avoir ramené mon fils en stage ».
Les carrières des basketteuses et des basketteurs évoluent-elles de la même façon ?
Moi je n’ai pas fait l’INSEP, contrairement à toutes les filles qui y ont été formées, avec les garçons. Cependant, de leur côté comme du nôtre, on a eu en France une génération dorée. Après je pense que nous, les filles, ramenons beaucoup plus de résultats que les garçons, mais ce n’est pas valorisé de la même façon. Je me souviens, en 2009, quand on a été sacrées championnes d’Europe, à notre retour en France, personne ne nous a accueillies, rien n’était prévu. Personne ne s’attendait à ce qu’on gagne et, même après ça, le basket féminin n’intéressait pas les gens, jusqu’aux Jeux olympiques où là on gagne notre médaille d’argent. C’est clair que si ça avait été les garçons, tout le monde l’aurait su. Est-ce que c’est moins vendeur ? Je ne sais pas. Je ne sais pas si c’est de notre fait, mais je ne crois pas. On est présentes sur le terrain comme les garçons, c’est aussi notre métier, on gagne des titres, comme eux, mais je crois que ça relève plus de la responsabilité des médias non ?
Vos homonymes masculins s’intéressent-ils à vos performances ?
Au sein de notre génération, oui. La plupart sont mes grands frères, Florent Piétrus, Boris Diaw, Tony Parker… Il y a beaucoup d’échanges entre nous.
Le sponsoring est-il aussi important d’un sexe à l’autre ?
Ce n’est pas la même part (rires). Je crois qu’aujourd’hui, même les footballeuses ont démontré que les filles ont autant de mérite que les garçons sur un terrain. Ça va en s’améliorant. La France fait partie des nations incontournables dans le basket. Chaque été, lors des championnats d’Europe, une médaille est ramenée, donc on commence à s’installer dans les têtes. Mais je trouve que ce n’est toujours pas assez. Une fille ne peut pas se contenter d’une carrière de basketteuse pour vivre. Il lui faut absolument préparer l’après. On sacrifie beaucoup, la vie de famille par exemple, parce qu’on a envie d’en fonder une mais c’est sans la garantie qu’on sera à l’abri à la fin de notre carrière.
Qu’en est-il de la rémunération ?
On était une génération dorée mais les salaires ne suivaient pas. Nous, on s’est battues en interne. Au départ, on nous faisait descendre dans des hôtels deux étoiles, pas du tout haut-de-gamme alors qu’eux avaient de bien meilleures conditions et le droit d’aller en stage avec leurs familles et enfants. Tout était pris en charge. Pour nous non. Parce qu’on a commencé à gagner, on a commencé à demander à ne plus être deux par chambre, on a pu l’obtenir et c’est resté pour les jeunes mais il a fallu batailler. Rien n’était acquis. Je suis la seule basketteuse de l’équipe de France à avoir ramené mon fils en stage. Un seul stage sur une année olympique, en 2016.
Penses-tu que cela soit dû aux institutions qui sont très masculines ?
Bien sûr ! Ils ne peuvent pas comprendre ces choses-là. Je dis aux filles qui ont mon âge qu’il est de notre responsabilité, de par ce qu’on a vécu, de ne pas se taire. Aujourd’hui, on commence à suivre des formations pour intégrer ces institutions. Je fais partie d’un groupe de la FIBA qui a choisi des ambassadrices européennes pour les former afin que plus de femmes intègrent les fédérations nationales, pour pouvoir décider parce que c’est quand même notre sport. Je suis très impliquée, parce que c’est important.
Le désir de maternité : le combat d’Isabelle
« Ils pensent qu’avoir nos familles auprès de nous peut nos distraire (…) »
La maladie dans le sport professionnel est-elle plus dangereuse pour la carrière d’une femme ?
J’ai vécu ces situations de blessure et de choix de grossesse donc je sais à quel point c’est compliqué. On n’a aucune assurance de revenir. Aujourd’hui, en France, on est passé à un statut professionnel donc une joueuse a les mêmes droits qu’une autre travailleuse, mais ce n’est pas le cas à l’étranger, où j’ai passé la majeure partie de ma carrière. Je suis tombée enceinte alors que j’étais sous contrat pour deux ans. J’ai perdu ma place. Rien ne nous protège de ça, il n’y a pas de congé maternité dans le sport. Ici, on est y arrivé mais c’est le seul championnat concerné. C’est ce qui explique aussi que les salaires, une fois toutes les charges sociales déduites, soient très bas en France. Donc ça n’attire pas les meilleurs, forcément.
Comment les clubs s’organisent-ils afin que vous puissiez gérer vos familles ?
Au niveau logistique ce n’est pas évident. Lorsqu’un garçon est en couple et blessé, il n’a pas à s’occuper des courses ou de la cuisine. La femme a sa maison à gérer en plus. C’est un autre métier dont on ne parle pas, et ce n’est pas valorisé. Il n’y a pas de prise en charge des familles pour les femmes. J’ai gentiment fait comprendre à l’équipe de France que j’étais une maman et que pour ma sérénité, j’avais besoin que mon fils soit présent. Ça été très bien accueilli, finalement mais la première fois que je l’ai dit c’était hors de question. Il a fallu expliquer, motiver les raisons. En venir à menacer pour pouvoir obtenir les choses, on en est encore là. Ils pensent qu’avoir nos familles auprès de nous peut nos distraire mais comment fait-on tous les jours lorsqu’on est en club ? On vit chez nous, avec nos familles et ça ne nous empêche pas de travailler.
En est-il de même ailleurs en Europe et aux Etats-Unis ?
Aux Etats-Unis, les enfants des joueuses font partie de l’équipe. C’est une mentalité qu’on n’a pas chez nous, où on pense que pour que la femme soit concentrée il faut l’isoler de tout. Alors que non, bien au contraire. On est des femmes, on est capables de faire plein de choses en même temps. Etre maman et sportive de haut niveau n’est absolument pas incompatible. En Italie, j’avais réussi à négocier pour que mon fis m’accompagne en déplacement, avec une baby-sitter. Mon club a vu que l’expérience était positive. Des mamans détendues et heureuses de ne pas avoir à s’inquiéter pour leurs enfants, le résultat s’en ressent également sur le terrain.
« A l’origine, le corps humain n’est pas fait pour supporter le sport à cette intensité (…) »
Comment as-tu combiné ton désir de maternité et ta profession ?
Je voulais être maman à 25 ans. Ça ne s’est pas fait. En approchant de la trentaine, je me suis dit que j’allais me lancer. Je savais aussi qu’arrêter ma carrière à ce moment-là était compliqué car, c’était la période durant laquelle j’avais les plus grosses propositions. Je savais aussi que j’adopterai. J’ai grandi avec l’idée que quand on est bien, on peut aider d’autres personnes à être mieux. Ma mère a toujours fait ça et je ne me voyais pas vivre ma vie sans donner la chance à une autre personne. Ça a tourné dans ma tête lorsque j’étais en Turquie et puis je me suis dit qu’il était temps. J’ai donc adopté un petit garçon.
Ta situation a-t-elle plutôt favorisé ou compliqué la démarche d’adoption ?
On m’a posé des questions sur la façon dont j’allais pouvoir gérer ces deux activités. Je ne suis pas là tout le temps mais quand je suis présente, ce sont des moments de qualité que je lui offre et je travaille aussi pour lui offrir un meilleur avenir. Du côté de ma famille, il y a aussi eu beaucoup de questions. Ils m’ont demandé si j’avais des problèmes de santé ou une incapacité à concevoir. C’était juste un choix. Après, ma mère a été hyper fière de moi.
Quels ont ensuite été les enjeux pour ta grossesse ?
Ce n’était pas prévu. J’avais 32 ans. Je me suis dit que si ça devait arriver ça arriverait. Beaucoup de mes consoeurs ont souffert pour concevoir. On use nos corps, on se blesse, on prend des médicaments. A l’origine, le corps humain n’est pas fait pour supporter le sport à cette intensité donc on fait forcément des dégâts. J’avais un nouveau compagnon suite à mon divorce ; à la fin de ma saison et un mois après mon retour du Bénin, je tombe enceinte, sous pilule. Je me suis posée la question deux secondes puis j’ai décidé de garder mon bébé. Je venais de re-signer un contrat de deux ans et ça a été la partie la plus difficile : comment l’annonce à mon club ? Je voulais être transparente et le dire au président de la Familia Schio (Italie) sans perdre de temps. Je le lui ai dit à deux semaines de grossesse.
« Mon corps ne me répondait plus (…) »
Comment cette annonce a-t-elle été reçue ?
Officieusement très bien (rires). Après, pour le club évidemment c’était compliqué car ils avaient conçu le jeu autour de moi depuis les quatre dernières années. Je leur avait demandé de rester discrets, pour les débuts du moins, mais ils n’ont pas respectée ma décision et ont balancé dans le journal une recherche de remplaçante presque aussitôt. Ils ont joué au mieux de leurs intérêts, ils n’ont pas été protecteurs. C’est la vie.
Comment se passe le retour sur les parquets ?
C’est toujours en cours. C’est très dur. Je pesais 105 kilos et j’en ai pris plus de 30 pendant ma grossesse. Les perdre s’avère très compliqué, surtout que j’avais pour objectif de reprendre les matchs tout de suite après l’accouchement. On repart de zéro, il faut se réapproprier son corps. Je ne sais pas si ça aurait été différent de porter cette grossesse plus tôt mais c’était un saut dans la vieillesse. Littéralement. Mon corps ne me répondait plus, quand j’ai voulu reprendre, rien n’était à sa place, tous les automatismes avaient disparu. J’ai dû revoir mes aspirations à la baisse et ça c’est très dur. Quand on est habitué à être toujours dans la compétition, dans l’exigence, dans la performance, devoir se dire qu’on doit attendre moins de soi-même c’est très difficile.
Etes-vous accompagnées dans ce processus ?
Non. Heureusement, je suis bien entourée. Il faut prendre ses dispositions et j’ai appris à me connaître donc je savais pouvoir passer ce cap toute seule.
Ambassadrice du basket béninois : la désillusion d’Isabelle
Avais-tu le désir de participer au développement du basket professionnel au Bénin ?
Je voulais y développer beaucoup de projets autour du basket. Malheureusement, aujourd’hui c’est le statu quo, on ne m’a pas ouvert les portes et ça m’a un peu découragée. Les institutions, les sociétés que l’on rencontre et avec lesquelles ça se passe très bien, qui s’engagent et ne respectent finalement pas leur engagement. C’est épuisant. J’ai donc mis tout ça en stand-by parce que j’y perds énormément d’énergie et d’argent et je ne sens pas que je construis quelque chose.
As-tu tenté de te rapprocher d’autres basketteurs d’origine béninoise pour faire aboutir ton projet ?
J’organisais des camps chaque année. J’ai invité Ian Mahinmi une année. Il ne voulait pas du tout le faire au départ et ne se voyait pas investir au Bénin. Finalement, il accepté de participer à une édition et au bout de deux semaines, les portes se sont ouvertes pour lui. Parce que c’est un homme, parce que c’est un joueur de NBA et tout ce qu’on ne demandait même pas lui a été offert gratuitement. Du coup, il en organise depuis deux ans. Cette différence de traitement m’a énormément frustrée. J’organise toujours des petits tournois quand je rentre chaque année mais de mon côté. J’essaye de continuer de célébrer le basket mais j’avoue que les grands projets que j’avais au départ tels que l’académie, ne sont plus d’actualité pour l’instant.
Préparer la fin de carrière : les aspirations d’Isabelle
A quel âge s’arrête une carrière de basketteuse ?
Il n’y a pas d’âge mais pour les femmes, généralement, ça va jusqu’à 35 ans, si on n’a pas de problème. Ça dépend du corps et de l’envie. Tant qu’on se sent capable d’assumer encore ce niveau, on continue.
A l’époque, tu n’as pas embrassée une carrière en WNBA, qu’en est-il aujourd’hui ?
J’ai énormément de mal à me projeter. Je suis quelqu’un qui vit beaucoup au présent donc m’imaginer une autre vie au-delà de l’Atlantique est compliqué. Mais je ne me ferme aucune porte. Je sais que j’ai des atouts, je parle plusieurs langues, j’ai une capacité de communication certaine donc on verra.
Existe-t-il une Isabelle business pour l’après basket ?
Je suis très frileuse. Après tous les sacrifices que j’ai fait pour avoir ce que j’ai aujourd’hui, en termes de patrimoine, ça ne permet pas encore de me reposer sur mes lauriers et de voir venir. J’ai très peur des investissements parce que c’est toujours risqué. J’ai du mal à faire confiance. L’immobilier est la seule chose qui m’intéresse. J’ai longtemps réfléchi. J’étais à deux doigts d’ouvrir une chaîne de salles de sport au Bénin, j’ai pensé aussi à des restaurants mais je ne suis pas présente sur place et je pense qu’aujourd’hui pour monter un business en Afrique il faut être présent. Même avec des gens de confiance. Ça m’a coupée dans mon élan. Pour ce qui est de l’Europe, je ne sais pas encore.
Si tu n’avais pas été basketteuse, quel métier aurais-tu voulu exercer ?
Je voulais être médecin. Cardiologue. Je voulais opérer des cœurs, c’est très précis, je ne sais pas pourquoi.
Les petits péchés d’isabelle
« Je dirais qu’il est plus facile d’être grande en 2020. »
Qu’aimes-tu faire quand tu es en dehors des terrains ?
Du shopping (rires). J’adore les sacs, en particulier les Louis Vuitton. J’adore aussi manger, tout ce qui est gastronomique est une passion. Je m’accorde le droit de manger, je m’autorise le droit de vivre (rires). Évidemment, tout ça avec modération.
Les sportives sont-elles aussi coquettes ? Quelle est ta routine beauté ?
J’ai toujours fait la distinction entre la joueuse et la femme. Par exemple, l’été je ne porte pas de jogging, c’est hors de question. Je ne suis pas très maquillage mais je suis très lingerie. C’est mon péché mignon. Je dépense des fortunes dans ça. Ça ne se voit pas mais c’est ma manière à moi d’être féminine.
Est-ce plus difficile d’être coquette quand on est plus grande que la norme ?
M’habiller est très compliqué c’est sûr. Pour les jeans par exemple, c’est du sur-mesure. Je chausse du 44 donc c’est compliqué pour une femme. Aujourd’hui il y a des adresses mais plus jeune c’était difficile, sauf aux États-Unis. Je dirais qu’il est plus facile d’être grande en 2020. J’ai une sœur qui est styliste donc ça me dépanne aussi.
As-tu des inspirations dans la vie ?
Serena Williams. J’aime beaucoup l’athlète qu’elle est, l’exemple de ténacité qu’elle démontre tous les jours. Il faut l’assumer, si on ressent qu’on est la meilleure, qu’on le pense vraiment alors il faut le dire. Il y a tellement de femmes fortes dans ce monde et si ne serait-ce que la moitié d’entre elles se révélaient, on serait devant.
Bientôt de nouveaux entretiens dans notre rubrique « I love this game » #ILTG dédiée aux joueurs professionnels et amoureux du basket!