Top Boy, c’est enfin une série sur des dealers que tu pourras regarder sans chercher l’adresse du couturier du personnage principal, qui mène une double vie avec son amour de jeunesse.
Après six années d’interruption, la série explosive Top Boy est de retour depuis le 13 septembre dernier sur Netflix ! C’est à Drake, ton rappeur préféré qui aime étaler ses peines comme de la pâte à tartiner, que l’on doit ce retour. Voici trois bonnes raisons pour lesquelles tu devrais te poser devant.
(Attention, cet article contient des spoilers. Assure-toi d’avoir vu la série avant de commencer à lire, s’il te plaît ! )
« TOP BOY » OU DES RÊVES EN BÉTON
Appartements miteux, barres d’immeubles aux cinquante nuances de gris, caïds qui font la loi et voitures rutilantes qui circulent, c’est dans ce décor plus sombre qu’une chanson de Damso que ces habitants de l’est londonien vivent. Mieux vaut avoir des rêves en béton pour s’en sortir.
LE RETOUR DE DUSHANE
C’est là-bas que Dushane (Ashley Walters) revient après un exil forcé en Jamaïque. La dernière fois que tu l’as vu, il prenait ses jambes à son cou pour échapper aux tirs assassins d’albanais qu’ils avaient dérobés.
Cette fois-ci, c’est un certain Jamie (Micheal Ward), grand amateur de doudoune sans manches et protecteur de ses deux petits frères innocents, qui lui donne du fil à retordre avec sa bande rivale.
Pour revenir au somment, l’ancien boss va devoir s’allier à nouveau avec son pote Sully (Kane Robinson), vrai faux-calme qui pète les plombs à la moindre petite contrariété.
Si Top Boy est aussi intéressant à regarder c’est principalement à cause du rythme et de la simplicité de la narration.
RYTHM IS LOVE AND SIMPLICITY IS BAE
Un rendez-vous amoureux qui finit mal, avec une jolie jeune femme qui gît au sol, avant même d’avoir commencé mais aussi l’évasion d’un détenu complètement fou (interprété par le rappeur Dave) organisée en pleine journée et enfin la trahison d’un ami qui entraîne une descente de police, etc.
Ce ne sont quelques éléments qui mettent en avant le fait que le rythme soit un acteur principal de la série.
« TOP BOY » : L’ART DE LA SIMPLICITÉ
L’autre atout de ce TV show créé par Ronan Benett en 2011, c’est la simplicité.
En captant la vie de ces gens, parfois dans leur plus simple appareil, qui veulent s’en sortir coûte que coûte, mais également en mettant l’accent sur l’impossible cohabitation entre dealers avides et salariés aux poches vides, Benett réussit à prendre en photo une certaine réalité sans pour autant verser dans les clichés. Un peu à la manière d’un David Simon à qui on doit la « meilleure série de tous les temps » – d’après certains : The Wire. Ou comment la drogue s’est infiltrée dans tous les secteurs de la ville de Baltimore au point de détruire le tissu social.
NON, CE N’EST PAS GLAMOURISER LES DEALERS !
Ces beaux appartements new-yorkais où James St. Patrick se fond, grâce à ses costumes qui lui offrent une protection rapprochée dans Power, ces villas luxueuses et ces tonneaux remplis d’argent que tu (re)découvrais peut-être avec Pablo Escobar dans Narcos. Ou encore ces pistolets incrustés de diamants pour narcotrafiquant ignorant quoi faire de son immense fortune dans El Chapo, etc.
L’utilisation des accessoires de luxe participe à la « glamourisation » des dealers de drogue, encore plus à une époque où « tout le monde veut tout, très vite ». Le danger devant une série telle que Top Boy serait de tomber amoureux de ces dealers qui claquent le salaire de quelqu’un en soirée mais il n’y aucun risque ici !
D’une part à cause du décor post-campagne électorale, où aucune des promesses annoncées par le candidat durant son meeting n’a été réalisée. D’autre part, parce que l’accent est davantage mis sur le fond que sur la forme.
Voilà, tu sais maintenant pourquoi Top Boy est une série au sommet. Reste maintenant à te familiariser avec l’accent tranchant – idéal pour obtenir des échines de porc – de ses personnages pour qui la faim justifie les moyens.
https://www.nofi.media/2019/09/power-serie-fantome/67966