La Kényane Beth Koigi transforme l’air en eau potable

La Kényane Beth Koigi a imaginé un système qui recueille l’humidité de l’air et la transforme en une eau potable et bon marché.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.media

Le problème de l’eau potable au Kenya

On estime à 19 millions le nombre de Kényans n’ayant pas accès à l’eau potable, soit 41% de la population. Cette situation est préjudiciable à la santé des populations du pays. 40% des personnes se rendant à l’hôpital pour y être traités le sont à cause de problèmes liés à l’eau, à l’hygiène et à l’insalubrité. Ces derniers sont à l’origine de maladies comme le choléra et la fièvre typhoïde. Dans les hôpitaux mêmes, l’eau potable fait souvent défaut. Il en résulte des infections contractées sur place, notamment par des femmes enceintes qui peuvent les transmettre, parfois fatalement, à leurs enfants.

L’absence d’eau potable au Kenya est d’autant plus problématique que son territoire est à 80% touché par l’aridité. Cette situation entraîne les déplacements de communautés à la recherche d’eau où ils entrent dans des conflits parfois sanglants avec les populations locales.

Beth Koigi

Ce problème d’eau potable, Beth Koigi l’a bien connu, notamment à l’université. Comme C’est aussi à cette époque qu’elle a conçu son premier filtre à eau pour un projet universitaire qu’elle devait réaliser.Ne pouvant s’en offrir un, elle l’a créé elle-même. Elle en a ensuite fabriqué des centaines d’autres pour des familles défavorisées. Dans ce cadre, elle est principalement entré en contact avec des femmes. Ce sont le plus souvent elles, au Kenya, qui sont chargées de collecter l’eau pour leurs familles.

Après avoir remporté une bourse en 2014, Beth Koigi a commercialisé son produit, distribuant des milliers de filtres, notamment dans des régions rurales.

Transformer l’air en eau

C’est au contact de ces dernières qu’elle a compris que ses filtres ne seraient pas utiles pour garantir à tous l’accès à de l’eau potable. Beaucoup d’entre elles résident dans des régions arides où l’eau est par définition peu accessible. Beth Koigi a alors imaginé une autre manière d’apporter de l’eau potable aux populations en ayant besoin.

Durant un programme de quatre mois à la Silicon Valley en 2016, Beth Koigi rencontre Anastasia Kaschenko, une scientifique environnementale  et Clare Sewell, une avocate anglaise. Ensemble, elles ont créé Majik Water, une société dont Koigi est la PDG.

Majik Water utilise des générateurs avec des matériaux comme du gel de silice qui captent l’eau présente dans l’air. Celui-ci est chauffé pour libérer la vapeur de l’eau, qui est ensuite filtrée.  Comme le rappelle Koigi, « il y a six fois plus d’eau dans l’air que dans toutes les rivières du monde ». Beth Koigi, en proposant  des grandes quantités d’eau à un prix compétitif peut permettre à l’Afrique de régler un de ses problèmes les plus urgents, celui de l’accès à l’eau potable, sans lequel il ne pourra pas survivre et faire face aux autres défis qui l’attendent.

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