Samedi 8 juin, dans le secteur de Raz El Ma, dans la région de Tombouctou (Mali), les forces françaises de l’Opération Barkhane ont mené un raid sur un véhicule suspect et tué trois civils.
Mali: 3 civils tués par des militaires de l’opération Barkhane à Tombouctou
L’affaire a été révélée sur les réseaux sociaux grâce aux journalistes locaux et à la colère et la demande de justice de la communauté Touarègue. Les Kel Razzaf Ichirifene (communauté touarègue) ont diffusé dimanche un communiqué ainsi qu’une vidéo dans laquelle s’exprime leur chef, M. Mohamed Ali AG Mattahel, devant un pick-up Toyota calciné. Selon ce responsable, une mission « de renseignement » composée de sept camions et trois véhicules légers Barkhane a ouvert le feu samedi sur ce 4×4 dans le secteur de Raz El Ma (région à l’ouest de Tombouctou) et provoqué la mort de trois personnes : Ahamad AG Assadek, le conducteur, et ses passagers Hamama AG Hamaty et Ali AG Abdallah.
Les noms des victimes et la photo du véhicule.
1. Ahmad Ag Assadek 48ans (père)
2. Hamama Ag Hamati 19ans (chauffeur)
3. Ali ag Abdallah (mineur) 12ans pic.twitter.com/6Nhc4s8CGM— Walid Le Berbère (@Walid_Leberbere) June 10, 2019
L’armée française a enfin annoncé mardi avoir tué samedi dernier de façon involontaire trois personnes. Selon un communiqué de l’état-major des armées, la force Barkhane a été « confronté à un véhicule suspect qui a refusé de se soumettre à un contrôle » dans un secteur où sont présents « des groupes armés terroristes ».
Les militaires français ont ensuite répliqué par « plusieurs tirs de sommation », mais le véhicule, un pick-up, n’a pas « obtempéré » et s’est dirigé « vers les militaires français ». C’est alors que les Français ont procédé à un tir qui a provoqué, « de façon non intentionnelle », l’explosion du pick-up et un incendie.
Dans un communiqué, l’état-major a également précisé ce mercredi que les trois occupants décédés étaient deux adultes et un adolescent et qu’il « a été procédé à leur inhumation conformément au droit international et dans le respect des coutumes locales. » « Une enquête est en cours afin de faire toute la lumière sur les faits », conclut le communiqué.
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