L’école panafricaine Ecolojah, fondée à Ouidah, au Bénin par la bienfaisante famille Jah, a brûlé le 24 avril dernier. Un incendie accidentel qui remet en question le sort des dizaines d’enfants qui sont scolarisés. La famille a lancé une cagnotte pour la reconstruction.
Ecolojah fait partie du programme panafricain du couple Jah. Elle abritait jusqu’alors près d’une centaine d’élèves depuis sa construction, couvrant tout le cycle élémentaire. Fondé sur les principes du respect de l’environnement et de préservation de la nature, l’établissement était entièrement fait de matériaux méticuleusement sélectionnés et travaillés.
Une initiative écologique avant que le concept ne devienne mode qui, pourtant, s’est retourné contre eux lors d’un malencontreux accident survenu le 24 avril dernier. En effet, il est coutume que les cultivateurs brûlent la terre pour la labourer. Cette nuit-là, accrues par les vents décidés qui précèdent la saison des pluies, les flammes ont ravagé la bâtisse, détruisant absolument tout ce qui s’y trouvait. heureusement, on ne déplore aucune perte humaine. Cependant, la fin de l’année et le mauvais temps approchant, les élèves sont actuellement dans l’incapacité de poursuivre les cours. Par ailleurs, parmi ces écoliers figurent des orphelins qui n’ont de familier que ce havre de culture et de connaissance. Aussi, la situation est urgente.
La famille Jah, référence du Back to Africa
Bien connue des milieux militants à travers le monde, la famille Jah est une référence en matière de retour aux sources. Le couple de guadeloupéens a été parmi les premiers de l’histoire contemporaine à se rapatrier sur le continent, à Ouidah, terre symbolique du Bénin, au milieu des années 1990. Si on parle aujourd’hui d’expatriation, les Jah ont saisi très tôt que le retour sur le continent n’en n’était pas une mais au contraire, la façon la plus naturelle de vivre son africanité. Plusieurs siècles auparavant, d’innombrables hommes, femmes et enfants ont franchi la porte du non-retour, à bord des navires négriers. Le Jah eux ont bravé le parcours en sens-inverse pour prendre résidence dans la forêt protégée de Pahou.
Ils ne rentraient pas seulement pour fonder leur famille et vivre en paix; ils rentraient également et surtout, déterminés à oeuvrer pour le développement sain du continent, pour faire leur part. Ainsi, le couple d’abord puis, les enfants, élevés dans cet esprit communautaire, ont déployé un programme complet allant de l’éducation à l’autonomie alimentaire. Y figurent ainsi Ecolojah, le Centre d’Eveil et de Stimulation pour enfants, en somme, l’école panafricaine au sein de laquelle sont enseignés les basiques de l’histoire noire et des fondateurs de la pensée; et le Centre d’expérimentation et de valorisant de l’Agro-écologie des Sciences et des Techniques Endogènes.
Les Jah ont replacé le curseur sur la véritable définition de la philanthropie, qui implique de poser des actions bénéfiques à l’ensemble de la communauté, sans profit individualiste. Ils forment des générations d’enfants africains forts de leur identité et de leur importance. Il est donc un devoir de soutenir la pérennité de leur projet. Une cagnotte a été lancée afin de lever des fonds pour rebâtir l’école. Un appel est également lancé à la générosité des détenteurs de livres, afin de reconstituer la bibliothèque interne: