Pourquoi l’aviation française a-t-elle bombardé le Tchad ?
Entre le 3 et le 6 février, l’armée française a bombardé une colonne de rebelles tchadiens qui avaient quitté leur base arrière en Libye et s’enfonçaient en territoire tchadien [1]. Ce sont des Mirage 2000 rattachés à l’opération française Barkhane qui ont bombardé au Tchad pendant plusieurs jours, un groupe rebelle armé, venu du sud de la Libye à bord d’une cinquantaine de pick-up. Selon Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française depuis 2017 :
« Il s’agissait d’une colonne d’une cinquantaine de pick-up venus de la Libye pour prendre le pouvoir à N’Djamena par la force. » [2]
L’ancienne puissance coloniale avait alors expliqué avoir agi à la demande du président Idriss Deby Itno, pour éviter une « déstabilisation » du Tchad. Si la France est intervenue militairement au Tchad, c’est pour éviter un « coup d’État » menaçant le président Deby, avait déclaré Jean-Yves Le Drian, devant l’Assemblée nationale française :
« Il y a eu une attaque d’un groupe rebelle venu du Sud libyen, qui voulait déstabiliser le Tchad et prendre le pouvoir par les armes à N’djamena ; le président Deby nous a demandé par écrit une intervention pour éviter ce coup d’État et protéger son propre pays. » [2]
Même si les autorités tchadiennes se sont félicitées de la coopération entre les deux armées et de la «neutralisation» des rebelles, les explications de la France sont peu convaincantes, mais loin d’être étonnantes. Surtout, que ça n’est pas un secret qu’Idriss Deby, le président du Tchad, depuis le est un parieur français. Il semblerait que la France fasse tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir ses positions faibles en Afrique francophone.
Notes et références
[1] « Que fait l’armée française au Tchad ?« , liberation.fr, publié le
[2] « La France défend l’opération menée contre des rebelles au Tchad« , bbc.com, publié le 13 février 2019