Il y a un an, le 14 mars 2018, le monde était endeuillé suite à l’assassinat de Marielle Franco. Alors que l’enquête n’avançait pas depuis l’année dernière, deux policiers ont été arrêtés mardi 12 mars 2019.
Le 14 mars 2018, Marielle Franco, militante du PSOL (Parti Socialisme et Liberté), conseillère municipale de Rio, engagée dans la lutte contre la corruption et pour le droit des minorités était froidement exécutée. Avec elle, le conducteur de la voiture dans laquelle elle se trouvait a également trouvé la mort. Très vite, les soupçons se tournent vers la Police militaire dont Marielle Franco dénonçait les exactions dans les quartiers populaires de Rio.
Marielle Franco, victime d’un système
Depuis un an, les soutiens de Marielle Franco désespéraient de voir l’enquête aboutir. Pourtant, deux jours avant l’anniversaire de la disparition de la militante, deux policiers ont été arrêtés. Le premier est un policier militaire à la retraite, tireur d’élite, Ronie Lessa, 48 ans. Le second est un ancien policier révoqué de la police militaire, Elcio Vieira de Queiroz (46 ans).
D’une part Ronie Lessa est accusé d’être l’auteur des coups de feu qui ont tué Marielle et Anderson. D’autre part, Elcio Vieira de Queiroz serait le conducteur de la voiture d’où les balles sont parties. Le bureau du procureur général accuse les deux hommes d’homicide volontaire mais aussi de tentative de meurtre de la conseillère parlementaire Fernanda Chaves, qui se trouvait également dans la voiture avec Marielle et le chauffeur.
« Les enquêtes ont conclu, sur la base de diverses preuves, que Lessa est l’auteur des crimes […] et des tirs […] avec la participation d’Elcio, qui a conduit [le véhicule] utilisé pour l’exécution », a déclaré le parquet dans un communiqué. Ses services ont précisé que « l’assassinat [avait] été méticuleusement planifié pendant les trois mois ayant précédé le crime ».
Les deux policiers semblent avoir le bras long. Ronie Lessa vivait dans la même résidence que Jair Bolsonaro jusqu’à ce qu’il devienne président.
Néanmoins, l’enquête n’a pas révélé qui sont les commanditaires de cet assassinat politique. De nombreuses manifestations étaient prévues dans tout le pays mais également au niveau mondial le jeudi 14 mars 2019. L’occasion pour que la mobilisation massive qui avait soulevé, l’année dernière, tout le pays indigné par son assassinat reprenne, pour exiger l’arrestation de ceux qui ont ordonné sa mort et réclamer vérité et justice pour Marielle à travers une enquête et un procès indépendants du pouvoir corrompu.