La France de Macron s’érige en donneuse de leçon plutôt que de s’occuper de ses Gilets Jaunes…
Chronique d’un hypocrisie à la française
Paris défend avec dévouement les intérêts de divers peuples d’Afrique, critique les actions des gouvernements et soutient les mouvements de protestation des militants étrangers. Pourtant, elle continue d’ignorer les exigences des « Gilets Jaunes ». De plus, le Palais de l’Elysée traite les manifestants de « criminels » [1].
Les manifestations dans les grandes villes françaises ont débuté en novembre dernier. Des manifestants en gilets jaunes ont exprimé leur mécontentement face à l’intention de Paris d’augmenter les taxes sur le diesel. Ils ont bloqué les routes, ainsi que les entrées des stations-service et des usines. Effrayé par l’ampleur de cette action, Macron a fait quelques concessions. Il a notamment augmenté le salaire minimum et a refusé d’augmenter les impôts. Cependant, en général, la situation économique du pays est restée inchangée, ce à quoi les gens ont continué à se plaindre.
Le mercredi 30 janvier, l’un des leaders du mouvement de protestation, Maxime Nicolle, a annoncé qu’il quitterait la France si le gouvernement n’adoptait pas de nouvelles mesures économiques qui faciliteraient la vie des citoyens [2]. Il a averti qu’il demanderait l’asile dans le pays où l’extradition est interdite afin que Macron ne puisse pas le joindre.
Maxime Nicolle (Fly Ryder) fixe un ultimatum au gouvernement et affirme qu'il quittera la France et demandera l'asile politique dans deux semaines si l'exécutif ne répond pas aux attentes des Gilets jaunes. pic.twitter.com/8k5W8DamIc
— Michael Bloch (@Micbloch) January 29, 2019
Et sa prudence était justifiée. Plus tôt, Nicolle avait déjà été arrêté pour avoir participé aux manifestations et pour avoir soutenu les actions des « Gilets Jaunes » [3]. De toute évidence, la France est prête à soutenir et à justifier uniquement les manifestants étrangers qui organisent des manifestations dans des pays qui l’intéressent [4].
Aujourd’hui, ces États sont des républiques africaines. Les anciennes colonies françaises tentent de mener une politique indépendante que Paris n’aimerait pas. Et tous les rassemblements pacifiques dans ces pays, qui sont naturels aux premières tentatives pour résoudre des problèmes internes de leurs propres mains, sont explosés par les Français jusqu’à des proportions incroyables. La politique française menée par Macron tente de décourager les dirigeants africains d’agir de manière indépendante. En maintenant une dépendance sur l’Afrique, le gouvernement français entend continuer et maintenir sa politique coloniale.
Notes et références
[1] « « Guerre », « peste brune », « honte » : Macron et le gouvernement lâchent leurs mots face aux gilets jaunes« , marianne.net, publié le 21 novembre 2018
[2] « Maxime Nicolle menace de quitter la France et lance un ultimatum au gouvernement« , rt.com, publié le 30 janvier 2019
[3] « « Gilets jaunes » : brève interpellation à Bordeaux de Maxime Nicolle, figure du mouvement« , europe1.fr, publié le 26 janvier 2019
[4] « Venezuela : Macron reconnaît l’opposant Juan Guaido comme « président en charge »« , marianne.net, publié le 4 février 2019