Pour 2019, le Ghana s’est doté d’un budget sans contrôle du FMI. Une année historique pour le gouvernement du président Nana Akufo-Addo, qui l’avait annoncé depuis son accession au pouvoir.
Une nouvelle ère de prospérité pour le Ghana
Le Ghana est enfin libéré de la tutelle mortifère du FMI. Dès la fin du programme triennal engageant le Ghana à l’Institution international, le président a fait part de son intention de s’émanciper de cette « aide » conditionnée.
«Une nouvelle ère de prospérité sans l’aide et la tutelle des bailleurs de fonds extérieurs», telle était la promesse du président ghanéen.
Car pour bénéficier du soutien du FMI, une liste d’injonctions est à suivre à la lettre, sous peine de sanctions. Ainsi, le ministre Kojo Oppong Nkrumah, a affirmé que ce budget apporterait «plus de soulagement, d’espoir et d’amélioration du niveau de vie des populations».
La nouvelle loi de finances élaborée par le régime de Nana Akufo-Addo, a décidé de prioriser l’économie. Grâce à une aide de 918 millions de dollars, le président ghanéen a lancé une stratégie de croissance qui se veut inclusive et créatrice d’emplois à l’horizon 2024.
Selon le président ghanéen, le programme intitulé :«Agenda pour l’emploi: créer la prospérité et l’égalité des chances pour tous» reflète «les nombreuses aspirations des citoyens à travers la planification, la prise de décision, la mise en œuvre, la mesure et l’évaluation des politiques, programmes et actions du gouvernement, dans toutes les régions, districts et secteurs du pays». Lors de la cérémonie officielle de présentation du document, le président Akufo-Addo a souligné que son gouvernement vise «à créer une nation optimiste, sûre d’elle et prospère par l’exploitation rationnelle et efficiente des ressources humaines et naturelles du pays, en instaurant une société démocratique, ouverte et juste, dans laquelle la confiance mutuelle et les opportunités économiques existent pour tous».
Tout, vraiment tout sauf le FMI…
Cependant, le choix d’émancipation économique de Nana Akufo-Addo n’est pas sans occasionner certaines critiques, notamment concernant le risque d’endettement pour le pays.
En effet, présenter un budget sans financement du FMI relève de l’exploit pour un pays africain. Néanmoins, le gouvernement ghanéen a du trouver une alternative de financement. Ainsi, un conclu avec la firme multinationale chinoise Sinohydro Corp prévoit de combler ce manque à gagner. C’est précisément les termes de cet accord qui prêtent à débat.
En cause, une enveloppe de 2 milliards de dollars que China’s Sinohydro Corp mettra à disposition du pays en échange de produits raffinés de bauxite. Or, le Ghana, qui dispose d’importants gisements de bauxite va construire une raffinerie dans les trois prochaines années.
Selon le ministre ghanéen des Finances, Ken Ofori-Atta, ces deux milliards serviront à financer des projets d’infrastructure qui contribueront à combler le déficit du pays. Du côté de l’opposition, cet accord risque au contraire d’alourdir une dette déjà préoccupante.
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