L’influence française se maintient à travers la Francophonie et ses organes de propagation.
LA FRANCOPHONIE
Avec 300 millions de locuteurs, le français est la 5ème langue la plus parlée au monde.
En 2014, près de 55% des francophones étaient africains. En 2018, ils sont 59 %. Cela signifie qu’il y a plus de francophones en Afrique que partout ailleurs dans le monde, y compris en Europe. Les principales raisons de la progression de l’usage du français en Afrique relèvent de la démographie et de la scolarisation.
Il existe une multitude de structures associatives et diplomatiques qui œuvrent à la progression du français comme langue incontournable en Afrique. De l’enseignement à l’humanitaire en passant par la culture et la coopération, ces organes maintiennent et modernisent la présence française à travers des projets. En effet, présent dans de nombreux secteurs décisifs comme l’économie, la France, à travers la Francophonie, s’assure une place de choix en Afrique.
Au sein du gouvernement français, des milieux sociopolitiques et universitaires, l’inquiétude sur le sort de la langue française en tant que moyen d’influence politique, culturelle et de civilisation sur les pays du tiers monde, ainsi qu’en tant qu’instrument de communication internationale en général, prend de l’ampleur. Cela est également évident dans le domaine de l’économie et des relations commerciales. Paris voit les grandes orientations de ce progrès dans le renforcement de sa présence économique; dans la formation d’une sorte d’union culturelle et linguistique, ainsi que dans le développement de l’expansion culturelle française.[1]
L’ENSEIGNEMENT
Dans certains pays d’Afrique francophone, le français est la principale ou l’unique langue d’enseignement. C’est en effet le cas dans les systèmes éducatifs du Bénin, du Burkina Faso, de la République centrafricaine, des Comores, du Congo, de la République démocratique du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Guinée, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Ainsi, des pays comme la RDC représentent un poids considérable (19 millions d’élèves et étudiants scolarisés en français). De même pour le Cameroun (5 millions) et Madagascar (5 millions).
L’objectif de CampusFrance est d’accroître la popularité du système français d’enseignement supérieur français à l’étranger. [2]
LA CULTURE
L’Institut Français en Afrique (Tchad, Guinée, Côte d’Ivoire, Cameroun, Congo, Madagascar) à travers ses bureaux de représentation soutient la coopération décentralisée entre partenaires français et africains dans les domaines de la culture et de l’éducation. [3]
L’Institut français en Afrique porte différents projets culturels sur le continent.
Sénégal : Villa Saint-Louis Ndar. Ce lieu ouvrira au printemps 2019 et sera la première Villa de recherche et de création en Afrique subsaharienne.
Soudan : soutien aux jeunes artistes émergents
Tchad : soutien à la création en faveur de l’égalité de genre
Afrique du Sud : soutien à la jeune scène théâtrale et au dialogue des cultures
Togo : soutien aux artistes féminines contemporaines
Nombre de projets concernent les jeunes et les femmes, qui sont au cœur du développement du continent. En concentrant ainsi les projets sur ces deux groupes en expansion, la France s’assure une pérennité.
ÉCONOMIE/DÉVELOPPEMENT DURABLE
Depuis 2015, dix-huit des plus grosses coopératives agricoles françaises se concertent sur les enjeux du monde coopératif agricole et agro-alimentaire. Leur premier thème de réflexion a porté sur les relations de la Coopération agricole avec le continent africain. Là encore, il s’agit d’un sujet d’avenir car en Afrique, l’agriculture domine l’économie : elle représente un tiers du PIB régional et emploie deux tiers de la population active.
Par ailleurs, le développement durable, sujet favori en France, est également un bon prétexte de présence en Afrique. La France accompagne des projets d’infrastructures durables réduisant l’empreinte climatique et permettant à l’Afrique de respecter les objectifs fixés par l’accord de Paris selon le site gouvernemental. Le réchauffement climatique sera au centre du sommet Afrique-France prévu en 2020.
Dans cet objectif, plusieurs partenariats ont été conclus entre des pays africains et la France.
Mali : développement de l’éclairage public à Mopti
Afrique du Sud : Unité de dessalement solaire à Hessequa
Côte d’Ivoire : financement et construction du métro d’Abidjan
Ghana : Soutien à l’émancipation des femmes face au changement climatique
Ouganda : soutien à l’éclairage public à Kampala
« C’est pour cela que je veux que l’Afrique soit un lieu d’innovations radicales, de financement de ces innovations radicales dans la lutte contre le réchauffement climatique(…) » avait déclaré Emmanuel Macron, dans son discours de Ouagadougou, le 27 novembre 2017.
POLITIQUE/COOPÉRATION
Le président français Emmanuel Macron a annoncé d’une augmentation de l’aide publique au développement, à hauteur d’un milliard d’euros, pour 2019. L’aide de l’AFD (Agence française de Développement) va passer de 500 millions d’euros à plus de 1,5 milliard.
Pour rappel: L’Agence française de développement est une institution financière publique qui met en œuvre les politiques définies par le gouvernement français. Il travaille à lutter contre la pauvreté et à promouvoir le développement durable. Cette institution opère dans tous les pays africains, où elle finance et soutient des projets visant à améliorer la qualité de vie de la population locale, contribue à la croissance économique et à la protection de l’environnement. Les pays d’Afrique subsaharienne («Afrique noire») sont une priorité pour la diffusion des activités de l’organisation. [4]
Dans une interview accordée à nos confrères de Challenges, le Directeur général de l’AFD affirme que « le continent est destinataire de plus de 50% des financements de l’AFD : 5,2 milliards sur 10 milliards en 2017 ». Il ajoute que « l’AFD est l’instrument pour mettre en œuvre cette volonté [du président français ndlr], apporter des preuves de sa justesse et contribuer à donner une image plus précise et opérationnelle des défis communs à l’Afrique et à l’Europe ».
Ainsi, une multitude de projets de sont financés par les fonds de cette institution. Parmi eux, le Digital Lab, une plate-forme d’appui à l’innovation, disposera dès 2019 d’un fonds de 65 millions d’euros afin d’accompagner les jeunes africains.[5] Mais elle finance aussi une dizaines d’autres domaines (eau, climat, santé, éducation…), et ce, dans 44 pays africains.[6]
Sources:
[1] https://www.francophonie.org/-Qu-est-ce-que-la-Francophonie-72-.html
[2] https://www.campusfrance.org/fr/les-activites-de-campus-france-en-afrique
[3] http://www.institutfrancais.com/fr/faites-notre-connaissance-0
[4] https://www.afd.fr/fr/lagence-francaise-de-developpement
[6] https://www.afd.fr/fr/page-region-pays/afrique