Emmanuel Macron s’était engagé à fournir à la « Patrie des Hommes intègres » les documents d’archives dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste du Burkina Faso, Thomas Sankara. La justice burkinabè vient justement de recevoir un premier lot de documents d’archives…
La France transmet au Burkina des archives sur la mort de Sankara
Il s’agit de documents d’archives demandés par la justice l’an passé. Ces derniers ont été transmis aux autorités burkinabè le 9 novembre dernier. Parmi eux : des pièces et des auditions d’individus dans le cadre de la commission rogatoire internationale. Par ailleurs, un deuxième lot de documents devrait suivre dans les prochaines semaines. Dans un courrier, le juge d’instruction a déjà invité les avocats des différentes parties à les consulter. [1]
L’un des avocats de la famille Sankara salue le respect des engagements pris par le président français lors de sa visite à Ouagadougou. Selon lui, il s’agit d’une avancée significative qui aboutira, nous l’espérons, à la résolution de l’assassinat du président Thomas Sankara.
Rappel historique
Rappelons-nous, que le 15 octobre 1987, ce « Che Guevara africain » était tué par un groupe armé aux ordres de son ancien collègue, Blaise Compaoré. Pour Compaoré, Sankara mettait grandement en péril les relations serviles diplomatiques avec l’ancienne puissance coloniale, la France, et la Côte d’Ivoire voisine [2].
Le corps de Sankara sera démembré et rapidement enterré dans une tombe anonyme [3] tandis que sa veuve Mariam et ses deux enfants fuyaient la nation [4]. Ainsi, Compaoré annula immédiatement les nationalisations, renversa la quasi-totalité des politiques de Sankara, embrassa le Fonds monétaire international et la Banque mondiale pour apporter des fonds « désespérément nécessaires » à la restauration de l’économie « brisée » [5]. En somme, il rejeta finalement l’essentiel de l’héritage de Sankara. La « démocrature bananière » de Compaoré restera au pouvoir 27 ans durant, jusqu’à ce qu’elle ne soit renversée par les manifestations de la société civile burkinabè, en 2014.
Assassinat de Thomas Sankara : les rapports d’autopsie révélés
Notes et références
[1] « Mort de Thomas Sankara: la France transmet un premier lot d’archives au Burkina« , rfi.fr, publié le 11 décembre 2018.
[2] Mathieu Bonkoungou ~ « Burkina Faso salutes « Africa’s Che » Thomas Sankara« , reuters.com, publié le 17 octobre 2007.
[3] « Thomas Sankara: The Upright Man« , newsreel.org.
[4] « Canadian Council on International Law : Canadian Council on International Law« , web.archive.org, publié le 29 septembre 2007.
[5] Mason, Katrina and; Knight, James (2011). « Burkina Faso« , 2nd. The Globe Pequot Press Inc. p. 31.