Un touriste américain a péri sous les flèches d’une tribu autochtone vieille de 60 000 ans, vivant coupée du monde sur une île de l’archipel indien d’Andaman-et-Nicobar.
Une tribu coupée du monde
Située dans le golfe du Bengale, l’île de North Sentinel abrite une population d’environ 250 individus, appelés les Sentinelles. La tribu vit totalement coupée du monde extérieur et ne veut pas avoir de contact avec le reste du monde. Ce sont les descendants d’une ancienne tribu datant du Néolithique qui vivent sur cette île depuis 60 000 ans. Leurs conditions n’ont pas changé depuis plusieurs milliers d’années selon les experts.
North Sentinel dépend des îles Andaman et Nicobar, un archipel proche des côtes birmanes, administrativement rattaché à l’Inde depuis la colonisation britannique. Le mode de vie des habitants n’a pas changé depuis 60 000 ans. Cette tribu descendrait des premières populations humaines à être parties d’Afrique, selon l’ONG de protection des tribus autochtones Survival International. Ainsi, les autorités indiennes interdisent de se rendre à moins de cinq kilomètres de North Sentinel. D’abord pour préserver les habitants de l’île qui ont manifesté très clairement leur inimitié avec le monde extérieur, mais aussi parce que ceux qui ont tenté d’y accéder sont morts ou ont échappé de peu aux flèches des gardiens de l’île.
Un élément perturbateur
Alors que même l’Inde a capitulé devant la volonté du peuple des Sentinelles de n’entretenir aucune sorte de relation avec « le reste du monde », un homme, un touriste américain, a voulu braver l’interdit. Au final, cet aventurier d’un jour a péri sous les flèches des gardien de la tribu.
Il s’agissait de John Chau, un américain de 27 ans déterminé à entreprendre le périple sur l’île de North Sentinel. Le visiteur étranger avait payé des pêcheurs locaux pour l’emmener là où personne ne s’aventure plus. Sitôt le pied posé sur l’île, il a été encerclé et tué par des flèches le 16 novembre dernier.
« Il a été attaqué avec des flèches mais il a continué à marcher. Les pêcheurs ont vu les tribaux nouer une corde autour de son cou et traîner son corps », a affirmé une source policière. Les pêcheurs « ont pris peur et se sont enfuis mais ils sont revenus le matin suivant et ont trouvé son corps sur la plage », a-t-elle ajouté.
« Il avait essayé d’atteindre l’île Sentinel le 14 novembre mais n’y était pas parvenu. Deux jours après, il y est allé très préparé. Il a laissé l’embarcation à mi-chemin et a pris un canoë par lui-même jusqu’à l’île », décrivent encore les autorités.
La police indienne a ouvert une enquête pour meurtre. Sept pêcheurs ont été arrêtés en lien avec ce dossier. Selon la presse indienne, des pêcheurs ont prévenu un religieux de la principale ville de la région, Port Blair, qui a à son tour alerté la famille de la victime aux États-Unis.
Une tribu qui se préserve
Une histoire qui en dit long sur l’esprit d’ingérence de ce touriste américain. Le peuple des Sentinelles avait pourtant averti à maintes reprises tous ceux qui avaient voulu s’approcher de leurs terres. Ils ont compris que leur mode de vie, prétendûment archaïque, est une valeur sûre. Le monde tel qu’il est aujourd’hui ne les tente pas, et on les comprend.
De plus, vivant en autarcie depuis des milliers d’années, c’est non seulement leurs terres, leurs coutumes mais surtout leurs vies qui est en jeu. On se rappelle des nombreux peuples qui ont péri de maladies importées. Ainsi, pour sauver ce petit bout de terre où reposent leurs ancêtres, ils doivent avoir recours à la force, armés de leurs seules flèches pour défendre leur mode de vie millénaire.