Burundi : l’Agence française de développement ou le néocolonialisme 2.0 ?

L’Agence française de développement s’est engagée à promouvoir l’éducation au Burundi. Chronique d’un néocolonialisme qui ne dit pas son nom.

L’Agence française de développement ou le néocolonialisme 2.0 ?

Le néocolonialisme, entendu comme une « politique impérialiste menée par une ancienne puissance coloniale vis-à-vis de son ancienne colonie » a encore de beaux jours devant lui. En effet, l’Agence française de développement (AFD), institution financière publique ayant pour but de diffuser l’idéologie française en matière de politique de développement, intervient désormais dans les affaires du Burundi, apprend-on dans un communiqué du gouvernement français [1]. Se présentant comme pourfendeuse de la pauvreté et championne du développement durable, l’AFD relance ses activités depuis le 14 novembre 2018 dans cette petite nation interlacustre.

A quoi sert l’AFD?

Il convient de noter que l’Afrique subsaharienne semble être le territoire de prédilection de la politique publique française de développement [2]. Ainsi, en 2015, l’Agence française de développement a investi pas moins de 3,1 milliards d’euros (soit 38 % du total de ses financements) sur la « Terre-Mère« . De manière classique, l’AFD se positionne dans de nombreux projets. Par exemple, elle peut promouvoir :

  • l’accès aux services essentiels,
  • la multiplication des des villes dites durables
  • la spoliation préservation des ressources naturelles du continent, crédité comme étant le « berceau de l’Humanité » [3].

Notons qu’outre l’Afrique, l’AFD est aussi présente en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique Latine, dans la Caraïbe et l’Outre-mer… C’est à dire à peu près partout où le sous-sol regorge de richesse (hasard ou réalité scientifique ?).

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Les projets de l’AFD en Afrique

Certaines sources parlent d’un financement de plus de 25 millions de dollars américains émanant du Partenariat mondial pour l’éducation [4]. De plus, l’AFD contribuera à hauteur de 4 millions d’euros dans ce secteur. Mais « à quoi sert vraiment cet argent? » me direz-vous. Et bien légalement à soutenir les priorités identifiées par le Plan transitoire de l’éducation. Dans ce même communiqué, cet organisme rappelle qu’il se serait impliqué dans des activités en faveurs de la jeunesse africaine, ces 10 dernières années. Depuis 40 ans, l’Agence française de développement a déjà déboursé la modique somme de 240 millions d’euros au Burundi. Cela représente environ 30% de projets d’infrastructures comme des aéroports, des ports ou des centrales. Toutefois, 20% de ce financement est automatiquement dévolu aux cultures commerciales comme le café et le thé, coton, etc.

Connaissant le long passif de la France en matière coloniale, il ne serait pas étonnant que cette dernière, sous couvert de lutte contre la pauvreté et de pseudo-développement durable intervienne dans les affaires du Burundi. Cette fois, il s’agirait d’une forme particulièrement nocive de néo-colonialisme à savoir une menace de taille contre l’éducation des enfants du pays.

Nous invitons notre lectorat à rester alerte quand à l’immixtion de la France dans l’éducation de la jeunesse burundaise. D’ailleurs, en matière de géopolitique néocoloniale, quoi de mieux que de s’en référer à l’initiateur de la Françafrique, le Général De Gaulle, héros national et figure tutélaire de la 5° République qui affirmait ceci :

« Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. » [5]

La Françafrique est mise en place à la demande du général De Gaulle par Jacques Foccart.

 

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Notes et références

[1] « L’Agence française de développement engagée à promouvoir l’éducation au Burundi« , iwacu-burundi.org, publié le 13 novembre 2018.

[2] « L’aide bilatérale de la France« , diplomatie.gouv.fr, publié en novelbre 2016.

[3] « Afrique subsaharienne : légère hausse des financements de l’AFD en 2014« , jeuneafrique.com, publié le 19 mars 2015.

[4] « L’Agence française de développement engagée à promouvoir l’éducation au Burundi« , iwacu-burundi.org, publié le 13 novembre 2018.

[5] « Écoutes : l’impérialisme 2.0 », Éric Walther, La Tribune (France), nº 55, publié le 5 juillet 2013.

 

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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