Les anciens champions du monde Cafu, Ronaldinho et Rivaldo ont publiquement annoncé leur soutien au candidat d’extrême droite Javier Bolsonaro pour le second tour de l’élection présidentielle brésilienne de 2018.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.media
Les anciens champions du monde de football, Cafu, Ronaldinho et Rivaldo sont manifestement des Afrodescendants.
Pour beaucoup d’observateurs étrangers, cette seule variable entre en conflit avec leur choix politique pour le second tour de l’élection présidentielle brésilienne, 2018.
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Ils y voteront pour Jair Bolsonaro, le candidat d’extrême droite donné favori face au candidat du Parti Travailliste, Fernando Haddad.
Bolsonaro, à 10 jours du scrutin, rassemblait 59% des intentions de vote contre 41% pour son rival Fernando Haddad. Bolsonaro, malgré son colistier amérindien Hanibal Mourão, tient régulièrement un discours particulièrement virulent à l’endroit de cette majorité largement défavorisée.
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Outre des propos insultants à l’endroit des Afro-descendants ‘tricheurs’ et des Amérindiens ‘indolents’, Bolsonaro est un opposant assumé de la discrimination positive et un farouche défenseur des actions et des exactions ‘collatérales’ de la police militaire dans les favelas de Rio.
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Les superstars Cafu, Ronaldinho ou Rivaldo sont probablement comme nombre de leurs compatriotes inquiets de l’insécurité rampante au Brésil depuis une décennie environ. Cette sécurité semble-t-il être pour eux prioritaire à celle de jeunes Noirs des favelas-comme ils l’étaient eux-mêmes durant leur enfance- pouvant être pris par erreur à partie par ces policiers. Peut-être pensent-ils incarner le principe fondamental de Bolsonaro qu’est la méritocratie, eux-mêmes qui se sont battus dans les contextes difficiles de favelas du sud du Brésil pour en sortir et devenir des superstars internationales et multimillionnaires…
A la différence près qu’ils y sont parvenus par le biais du football, qui reste l’un des seuls moyens d’ascension sociale pour les jeunes Afro-descendants des favelas. Il est en effet évident qu’un jeune Noir vivant dans des bidonvilles n’aura pas les mêmes priorités et les mêmes chances qu’un de ses compatriotes du même âge ayant accès à des cours particuliers.
En le négligeant, les grands footballeurs afro-descendants que sont Ronaldinho, Cafu et Rivaldo ne font que perpétuer à coup sûr le manque d’opportunités et les inégalités qui frappent les jeunes générations des quartiers dont ils sont issus.
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