Emmanuel Macron s’en est pris, une fois de plus, à la fertilité des femmes africaines. Ces propos choquants ont poussé plusieurs mères de familles nombreuses à réagir sur Twitter avec humour.
Énième remarque d’Emmanuel Macron sur la natalité africaine
Le président français, Emmanuel Macron, fait face aux critiques de mères de familles nombreuses chez lui et à l’étranger. En cause, ses commentaires sur les femmes et la fécondité en Afrique.
Des centaines de femmes à travers le monde ont été choquées par le discours prononcé par Macron lors du sommet « Goalkeepers » de la Fondation Gates, à New York. Ce 26 septembre 2018, il déclarait que l’un des problèmes majeurs pour la population africaine le manque d’éducation. En effet, d’après son analyse, les femmes et les filles ne peuvent pas choisir d’avoir ou non des enfants car elles manquent d’éducation.
« l’un des principaux problèmes que nous rencontrons, c’est le fait que la fertilité [des femmes] ne soit pas choisie. Je dis souvent: présentez-moi une femme parfaitement éduquée qui aurait 7, 8 ou 9 enfants. » [1]
Depuis le 14 mai 2017, le président de la République française insiste sur le choix que doit représenter la parentalité. Ceci, en particulier dans les régions les plus pauvres d’Afrique. Néanmoins, beaucoup de mères du monde entier se sentant insultés par les mots choisis par Macron, ont utilisé le hashtag #postcardsforMacron sur les réseaux sociaux. Par ce geste, elles critiquent les propos de Macron et partagent des photos de leurs grandes familles.
https://twitter.com/ekigozi/status/1052566980383903745
Proud to be part of this amazing big family with notorious children sharing happiness and hope 👨👩👧👦 #PostcardsforMacron pic.twitter.com/vBnfFmwDNX
— 𝕋𝕙𝕚𝕟𝕠 𝕄𝕒𝕪𝕖𝕝𝕖™️ (@Genaromayeles) October 18, 2018
This is my response to Macron’s comment: “I always say: ‘Present me the woman who decided, being perfectly educated, to have seven, eight or nine children.’”
I'd love to see your #postcardsforMacron and your lovely families. pic.twitter.com/NMhzh9AGnb
— Chinelo F. Ujubuonu (@ChineloF) October 17, 2018
Le président français persiste et signe
Ce n’était pas la première fois que Macron se retrouvait dans l’eau chaude à cause de problèmes de fertilité. En juillet 2017, lors du G20 à Hambourg, il avait déjà suscité la controverse. Il avait alors suggéré que les femmes africaines qui avaient souvent « sept ou huit enfants » étaient un problème.
De plus, il avait expliqué lors d’une interview à RFI et France 24, que le « défi » des migrations naissait d’une « crise africaine« . Il poursuivra en déclarant :
« J’ai été un des premiers, je me suis fait attaquer partout, surtout en Europe, quand j’ai dit ça. […] Quand vous êtes un pays pauvre, où vous laissez la démographie galopante, où vous avez 7, 8 enfants par femme, vous ne sortez jamais de la pauvreté. Même quand vous avez un taux de croissance de 5 à 6 % vous n’arrivez jamais à en sortir. » [2]
Enfin, lors d’un voyage au Burkina Faso en novembre 2018, à Ouagadougou, il avait insinué que certaines femmes en Afrique n’avaient pas la liberté de décider de telles questions.
« Etes-vous sûr que c’est un choix de la fille ? » a-t-il demandé, ajoutant que la parentalité « doit être un choix, en particulier pour les jeunes filles« .
La natalité africaine: un faux débat
A quoi riment les saillies « néo-malthusianiste » [3] du président français ? S’échiner à nous parler de contrôle des naissances, ne relève-t-il pas de la mauvaise blague ? Lorsqu’il évoque la fécondité des africaines, s’inquiète-t-il réellement de leur sort et du développement du continent noir? Ou s’agit-il pour lui d’enrayer par tous les moyens la démographie galopante en Afrique ? A ceux qui, à l’instar de l’économiste britannique Thomas Malthus, craignent les effets dévastateurs du développement libre (et supposé exponentiel), de la population humaine, sachez que nous détenons la solution. Nous pourrions par exemple réduire considérablement la population européenne. N’est-ce pas le monde à l’envers, que ce soit ceux qui (pour le salut de l’Humanité), devraient voir leur population réduite de manière radicale tentent de nous faire penser le contraire ?
Pour l’essentiel, le prétendu problème de surpopulation mondiale n’est pas forcément une affaire de nombre d’habitants sur Terre. Il s’agit plutôt du nombre de personnes « avides » sur Terre. En effet, il existe une minorité de personnes qui consomment la grande majorité des ressources mondiales (suivez mon regard). Ces régions les plus pauvres d’Afrique dont parlait Emmanuel Macron, pourraient mieux manger si ces personnes avides ne mangeaient pas tout. Voilà notre avis. Ne serait-il pas plus logique, si l’on souhaite vraiment que tout le monde puisse manger, de se débarrasser des plus gourmands? De ceux qui consomment excessivement, de ceux qui prennent la nourriture dans la bouche des autres ?
Au final, nous sommes dans une situation cocasse où les états qui volent et prennent tout ce que le riche sous-sol africain peut contenir, sont les mêmes qui nous expliquent : « Vous êtes trop pauvres et trop bêtes pour avoir autant d’enfants« … Les familles nombreuses sont appréciées en Afrique de l’Ouest où elles constituent une richesse autant qu’un filet de sécurité pour les parents dans leurs vieux jours. C’est apparemment cela que le plus haut magistrat de France feint (à dessein) de ne pas comprendre.
La blague bidon d’Emmanuel Macron au sujet des « kwassa-kwassa »
Notes et références
[1] « La phrase de Macron qui agace les familles nombreuses américaines« , bfmtv.com, publié le 10 octobre 2018.
[2] « Macron sur France 24 – RFI : « Le sujet des migrations naît d’une crise africaine »« , france24.com, publié le 4 juillet 2018.
[3] Le néomalthusianisme est une actualisation de la doctrine de Thomas Malthus et de sa prise de conscience des ressources limitées de la Terre. Selon Malthus, la croissance démographique est beaucoup plus rapide que la croissance de la production alimentaire, ce qui nécessite une limitation de la natalité pour éviter les famines dues à la surpopulation. Les néomalthusiens font de cette limitation des naissances un droit et un devoir humains. wikipedia.org