Selon l’Organisation mondiale de la santé, le risque de propagation du virus Ebola depuis le Congo est désormais « très élevé », après la découverte de deux cas confirmés près de la frontière ougandaise.
RDC : le risque de propagation d’Ebola est maintenant « très élevé »
L’épidémie de fièvre hémorragique dans le nord-est de la République Démocratique du Congo est désormais plus importante que la précédente dans le nord-ouest du pays. Elle est plus difficile à contenir, en raison d’une population dense et hautement mobile. Aussi, la menace rebelle est tellement grave que certains agents de santé déclarent opérer sur zone. Une attaque meurtrière à Beni, au cœur des efforts de confinement du virus Ebola, a forcé les travaux à être suspendus deux jours plus tôt dans la semaine [1]. Cela a conduit le chef des urgences de l’OMS, Peter Salama, à avertir que l’insécurité, la défiance publique face aux vaccinations et les craintes des responsables politiques avant les élections de décembre, pourraient créer une « tempête parfaite » [2].
Au vendredi 28 septembre 2018, l’épidémie faisait 124 cas d’Ebola confirmés, dont 71 décès. L’épidémie précédente dans la province de l’Equateur au Congo, déclarée plus d’une semaine avant l’annonce de l’actuelle, comptait 54 cas confirmés, dont 33 décès. C’est la première fois qu’une épidémie d’Ebola éclate dans cette partie du Congo, affectant les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Les agents de santé ont dû lutter contre diverses rumeurs et craintes concernant la maladie, qui se propage par les fluides corporels des personnes infectées, y compris les morts [3].
Certains patients ont quitté les établissements de santé pour chercher une protection de remplacement, a indiqué l’OMS dans un communiqué jeudi 27 septembre 2018. Une personne infectée a emménagé dans une « zone rouge » où la sécurité est médiocre et les efforts de riposte face à Ebola sont « extrêmement difficiles, voire impossibles« .
La difficulté de confinement
Le virus s’est déplacé près de la frontière ougandaise après qu’une femme ayant participé à l’inhumation des victimes d’Ebola ait refusé une vaccination à Beni et a disparu, ont indiqué des responsables locaux. Elle est décédée le 20 septembre dans un hôpital de Tshomia sur le lac Albert, qui sépare les deux pays. Le deuxième cas d’Ebola confirmé à Tshomia était le partenaire de la femme, a indiqué l’OMS. L’agence des réfugiés des Etats-Unis a déclaré vendredi être « gravement préoccupée » par la sécurité des civils au Nord-Kivu, qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées au Congo, soit plus d’un million de personnes.
En août, environ 13 000 personnes ont fui leur foyer dans la seule région de Beni en raison de l’insécurité, a déclaré l’agence pour les réfugiés. Quelque 200 réfugiés du Congo arrivent chaque jour en Ouganda, une « fraction infime » du flux quotidien de commerçants et d’autres entre les pays, a-t-il ajouté.
« Bien que des progrès substantiels aient été réalisés, la situation est précaire« , a déclaré l’OMS sur les efforts globaux de confinement du virus Ebola. Il continue de recommander des restrictions de voyage. L’Ouganda, qui a connu cinq épidémies d’Ebola depuis 2000, annonce être prêt à commencer les vaccinations si nécessaire.
Le ministère de la Santé au Congo, qui fait face à sa 10ème épidémie, affirme que plus de 12 000 personnes ont été vaccinées jusqu’à présent.
Notes et références
[1] « Ebola en RDC : un risque national et régional « très élevé » de propagation selon l’OMS« , lequotidiendumedecin.fr, publié le 1er octobre 2018.
[2] « WHO extremely concerned about Ebola ‘perfect storm’ in Congo« , reuters.com, publié le 25 septembre 2018.