La Côte d’Ivoire va remplacer entièrement ses vieux taxis polluants par des véhicules à énergie solaire dans la station balnéaire de Jacqueville. En attendant plus.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.media
Au début de l’année 2018, la Côte d’Ivoire interdisait l’importation de véhicules d’occasion vieux de plus de cinq ans. L’un des objectifs de cette décision, notamment motivée par des considérations environnementales, était de diminuer la pollution rampante dans les villes. Celle-ci est en effet largement due aux anciens véhicules d’importation. L’essence utilisée en Afrique contenant régulièrement du plomb et le gazole du soufre, les pots catalytiques, éléments du pot d’échappement destiné à rendre les gaz d’échappement inoffensifs pour l’environnement, ne peuvent jouer leur rôle.
Cette décision a selon plusieurs observateurs été adoptée de manière brusque et sans concertation avec les professionnels du secteur de l’achat et de la vente de véhicules d’occasion en Côte d’Ivoire. En juillet 2018, des manifestations ont critiqué la loi, peu après son application, pointant du doigt les suppressions d’emploi qu’elle allait causer, ainsi que les difficultés pour l’Ivoirien moyen à acquérir un véhicule à l’avenir.
Toujours en 2018, les autorités de la Côte d’Ivoire ont fait part d’une autre décision allant dans le sens de la limitation des véhicules importés à des fins environnementales. Il s’agit de la décision de remplacer tous les taxis de la ville balnéaire de Jacqueville au sud du pays par des véhicules à trois roues fonctionnant exclusivement à l’énergie solaire. Les véhicules en question sont manufacturés en Chine où ils ont été repérés par le promoteur du projet, l’Ivoirien Marc Togbe.
Ce choix, proposé avec succès par Marc Togbe au maire de Jacqueville Joachim Beugré devrait s’étendre aux villes septentrionales d’Odienné et de Korhogo, par le biais de Balla Konaté, un homme d’affaires associé à Togbé dans le projet à Jacqueville.
Cette mesure devrait faire moins de remous chez les Ivoiriens que l’interdiction d’importer des véhicules de plus de cinq ans dans l’ensemble du pays. En premier lieu, elle ne concerne que les taxis et les transports en commun. En cela, une course sera apparemment deux fois moins chère que pour les taxis à essence. D’un point de vue environnemental, ces véhicules auront évidemment un impact sur la pollution de la ville. Le soleil pourrait donc permettre à Jacqueville de devenir la ville-locomotive de l’écologie en Côte d’Ivoire. Un pied-de-nez à ces autres ressources des environs de Jacqueville qui, comme le rappelle l’AFP produisent la majorité du gaz et du pétrole du pays mais sans en profiter, à cause de son absence de raffineries.
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