Le chef de l’Etat s’est rendu en Martinique jeudi 27 septembre, dans une ferme maraîchère de Morne-Rouge, au pied de la montagne Pelée. Il s’est exprimé sur le scandale sanitaire et environnemental du chlordécone.
Emmanuel Macron s’est exprimé sur la contamination à la chlordécone aux Antilles, lors de sa visite sur une exploitation agricole au Morne Rouge. En Martinique, le président a admis que la contamination était « le fruit d’un aveuglement collectif » qui engage l’Etat.
Du chlordécone pour les Antilles
Le chlordécone est interdit en France depuis 1990. Cependant, il a été autorisé et utilisé en Guadeloupe et en Martinique jusqu’en 1993. Il était employé pour lutter contre le charançon du bananier. Jusqu’à cette date, les planteurs ont continué de bénéficier d’une dérogation.
Les conséquences réelles sur les sols des Antilles et sur la population ont posé question à partir des années 2000. L’Agence de santé publique a publié des études montrant que « plus de 90 % de la population adulte » en Guadeloupe et en Martinique est contaminée par ce pesticide. L’eau des rivières, l’environnement marins des zones contaminées, mais aussi sur les poissons et les crustacés[1] contiennent ce produit toxique.
Des mesures politiques tant attendues
Emmanuel Macron a annoncé que ce pesticide très toxique va enfin être reconnu comme une maladie professionnelle.
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) devront rendre d’ici à mars 2019 un rapport détaillé. Celui-ci devant permettre de dire à partir de quel niveau d’exposition les ouvriers agricoles, qui furent employés dans les bananeraies, pourront être pris en charge et indemnisés. Ensuite, les partenaires sociaux devront s’accorder sur les modalités et notamment sur le niveau de cette prise en charge. M. Macron a également établi la responsabilité de l’Etat:
« La contamination à la chlordécone est un scandale environnemental, le fruit d’un aveuglement collectif qui engage la responsabilité conjointe de l’Etat, des élus locaux et des acteurs économiques(…) C’est le fruit d’une époque désormais révolue, (…) d’un aveuglement collectif. »
Sources: