Burkina Faso: une cinquantaine de fillettes excisées sont à l’hôpital

Une cinquantaine de fillettes excisées ont été hospitalisées d’urgence dans différents hôpitaux du Burkina Faso.

Elles sont une cinquantaine de fillettes âgées de 4 à 5 ans à avoir souffert de mutilations. Admises dans différents hôpitaux du Burkina Faso, elles ont subi des excisions qui ont mal tourné dans la zone de Kaya à environ 100 kilomètres au Nord de Ouagadougou entre le 4 et le 6 septembre.

Cette pratique est pourtant interdite et pénalisée depuis 1986 au Burkina. Les autorités promettent d’appliquer la loi dans toute sa rigueur.

Une dizaine se trouve au centre hospitalier régional de Kaya et 38 ont été admises à l’hôpital Chiphra de Ouagadougou.

Après les premiers examens, Dr Dieudonné Ouedraogo Gynécologue obstétricien et médecin traitant, affirme avoir détecté des cas graves.

«La plupart d’entre elles ont subi une excision qui emporte le clitoris et les petites lèvres. Il est urgent pour nous de leur apporter des soins pour éviter que ces lésions s’infectent davantage. Si on ne fait rien, elles vont mal cicatriser et il y aura beaucoup de séquelles pour leur vie sexuelle et aussi pour leur vie de reproduction, notamment lors de l’accouchement»

Deux sexagénaires sont désignées comme présumées auteures. Elles ont été interpellées avec les parents des petites victimes.

Laurence Marshall Ilboudo, ministre de la femme de la solidarité nationale et de la famille, indique que le nombre de filles excisées dépasse la cinquantaine et que toutes n’ont pas été retrouvées. La ministre ne décolère pas:

«Nous avons l’impression que les gens ne nous prennent pas au sérieux. Nous allons saisir le procureur. Une plainte sera déposée. Il faut que les gens comprennent que l’excision est interdite et qu’elle est régie par des lois qui doivent être appliquées dans leur rigueur», a-t-elle réagi sur l’antenne de la BBC.

Au Burkina, comme dans d’autres pays africains comme le Nigeria ou la Gambie,  la pratique de l’excision est punie par la loi mais demeure pratiquée dans beaucoup de familles. Les auteurs et leurs complices risquent des peines d’emprisonnement de six mois à trois ans et une amende allant 150 000 à 900 000 francs selon le code pénal.

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