Aimable Mutabazi fabrique des briques respectueuses de l’environnement à partir de verres recyclés. La technologie utilisée lui permet de les vendre à seulement 50% du prix habituel.
Par Sandro CAPO CHICHI de New African Cultures / nofi.media
De nombreuses briques utilisées dans la construction sont en grande partie constituées de ciment. La construction d’un bâtiment à base de briques nécessite généralement, pour assembler ces dernières, du mortier. Le composant principal de ce dernier est soit le ciment, soit la chaux. Or, le prix du ciment en Afrique est trois fois supérieur à la moyenne mondiale. La chaux quant à elle est répandue de manière très inéquitable sur le continent africain. A cause de l’absence d’infrastructures suffisantes, le transport de chaux d’une région à une autre du continent revient bien souvent trop cher.
Apporter une solution à ce problème de coût a été l’une des raisons qui ont conduit Aimé Mutabazi, un ingénieur rwandais, à fonder en 2018 Byiza Vuba (‘bien et vite’ en kinyarwanda).
Cette société de construction s’est fait pour marque de fabrique d’utiliser des déchets en verres pour fabriquer des briques avec une quantité de ciment nettement moindre et d’autres matériaux moins onéreux comme le sable.
Une machine utilisée par Byiza Vuba permet de les compresser et d’en faire des blocs compacts et très solides, parfaitement adaptés à la construction de bâtiments. Le problème du lien entre les briques n’est pas réglé par l’utilisation de mortier. Les briques fabriquées par Byiza Vuba sont des briques à emboîtement. Comme leur nom l’indique, elles peuvent s’emboîter les unes avec les autres sans liant. Byiza Vuba les renforce en outre par l’utilisation de barres d’armatures, ce qui rend les bâtiments concernés résistants aux séismes éventuels.
Outre la réduction des coûts de fabrication à près de 50% rendue possible par la technologie utilisée par l’entreprise d’Aimable Mutabazi, cette dernière a également une évidente portée écologique. En premier lieu, elle permet d’éviter le maintien des déchets de verres qui ne sont souvent pas réutilisés ou recyclés. Byiza Vuba n’utilise pas de feu pour cuire les briques, comme c’est souvent le cas en Afrique où des arbres sont malheureusement abattus, conduisant à la déforestation.
Une autre touche d’originalité des briques créées par Mutabazi concerne leur couleur. En plus de sauver l’environnement des Rwandais et des autres Africains, ce jeune entrepreneur pourrait lui donner un visage plus égayant.
PS : Si ça rend les maisons africaines aussi jolies qu’en Nubie, on est clairement preneurs:
https://nofi.fr/2015/01/voute-nubienne-architecture