Peut-être n’avez-vous jamais encore entendu parler de Franck Paris? Il est pourtant le conseiller Afrique qu’a choisi Emmanuel Macron après son élection à la présidence de la France. Alors, qui est Franck Paris, le nouveau « Monsieur Afrique » de l’Elysée?
Frank Paris est considéré comme un homme « discret » et « brillant » par ses proches collaborateurs. En 2017, âgé de 39 ans et munit d’un CV bien fournit en terme d’expérience diplomatique avec le continent, il est choisi comme conseiller Afrique du président Emmanuel Macron, nouvellement élu.
Un CV de technicien
Comme le président français, Franck Paris est un homme jeune et expérimenté, et comme le président, il a fait l’ENA (École nationale d’administration). D’ailleurs, ces deux hommes se connaissent bien puisqu’ils faisaient partie de la même promotion Senghor de 2004.
Le choix d’Emmanuel Macron s’est donc logiquement tourné vers un homme qu’il connaissait et qui a su, en toute discrétion, se faire un nom dans le monde opaque des Affaires étrangères. Entre 2001 et 2006, Franck Paris a intégré la direction Afrique et océan Indien (DAOI) du Quais d’Orsay en tant que rédacteur. Puis, entre 2008 et 2013, il est nommé conseiller des affaires africaines à l’Union Européenne pour le compte de la France. Il intègre ensuite le cabinet du Ministre de la Défense d’alors, Jean-Yves Le Drian et travaille sur l’Afrique australe et des Grands Lacs jusqu’en 2015.
Présent à tous les déplacements africains d’Emmanuel Macron, Franck Paris sait vraiment se faire discret. Il est pourtant au plus haut sommet de l’Etat concernant les relations Afrique-France mais ne fait pas parler de lui. Un « Monsieur Afrique » vraiment discret, une première!
Le renouveau des relations Afrique-France
Le président Emmanuel Macron s’est énormément exprimé sur sa volonté de rompre avec les relations délétères qu’entretenait l’Hexagone avec le continent. A l’époque de Jacques Foccart, l’homme le plus influent sur les questions africaines, de nombreux scandales ont éclaboussé la France. Sans conclure prématurément sur leurs effets à long termes, nous pouvons noté que l’actuel président a marqué cette rupture de plusieurs éléments. Premièrement, le conseiller Afrique Franck Paris ne dispose plus que d’une cellule composée de cinq personne, lui inclus, contrairement à la soixante de fonctionnaires sous Foccart. Un autre élément, et pas des moindre, la cellule Afrique n’a pas de budget qui lui est dédié. Ceci, du moins officiellement, limite les tentatives de corruption.
Par ailleurs, le président Macron a annoncé à plusieurs reprises qu’il souhaitait « changer l’image de l’Afrique en France ». Déplacements, réunions diplomatiques, aide bilatérale, les relations Afrique-France, bien que renouvelées, restent très régulières.
Le soft-power du gouvernement Macron
Autre élément de changement, la stratégie employée dans les affaires diplomatiques. Au lendemain du sommet avec les dirigeants africains du 28 août 2017 organisé par le président français, ce dernier a inauguré un « Conseil présidentiel pour l’Afrique ». Composé d’une diaspora hétéroclite issue de l’entrepreneuriat, du sport ou de la culture, ses membres sont, à l’image du président et de son conseiller Afrique, de jeunes cadres dynamiques de la société civile.
Ce conseil constitue « un outil de concertation et d’aide à la décision directement rattaché au président », affirme un communiqué de l’Elysée au moment de sa création.
A l’heure où les intérêts de la France sont menacés par la présence de plus en plus marquée des puissances que sont la Chine et les Etats-Unis, le « soft-power » de la France est le seul moyen pour préserver son influence. En effet, les chefs d’Etat africains sont de plus en plus sensibles à l’ingérence occidentale, et le passé tumultueux du continent avec l’ancien empire colonial assombrit davantage sa marge de manœuvre.
Franck Paris l’a bien compris. C’est en homme de l’ombre qu’il agit directement sur les affaires africaines. Que se soit sur le dossier G5-Sahel ou la crise en RDC, ses sorties médiatiques sont rares. Une précaution nécessaire tant les funestes comparaisons d’avec ses prédécesseurs se révèleraient nombreuses.
https://nofi.fr/2018/03/conference-afrique-ue-sur-limmigration-clandestine-et-le-trafic-humain/49891
Sources: