Un jeune Ougandais remporte un prix d’excellence avec son test de dépistage du paludisme

Un jeune ingénieur ougandais a remporté un prix d’excellence pour le développement d’un dispositif capable de détecter le paludisme sans faire couler la moindre goutte de sang. 

Brian Gitta, un jeune ingénieur ougandais de 24 ans, a remporté vendredi 15 juin 2018 le Prix africain de l’innovation en génie. Il a ainsi empoché la bagatelle de 33 000$ (environ 28 523€) en inventant un test de dépistage pour le paludisme ne faisant appel à aucune prise de sang [1]. Fini donc les seringues et les échantillons de sang, puis qu’avec Matibabu (« traitement » en swahili), une application mobile développée par Brian Gitta et son équipe, il ne sera désormais plus nécessaire de piquer, pour le plus grand soulagement des bélonéphobes [2] .

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Ouganda: Le test du paludisme « Matibabu » remporte le Prix de l’Afrique 2018 à Londres

Lorsqu’une personne est infectée, le parasite du paludisme s’accapare une vacuole des globules rouges et la remodèle à sa convenance [3]. En fixant Matibabu sur le doigt d’un patient et en utilisant la lumière et le magnétisme, un faisceau de lumière rouge balaye alors le doigt afin de déceler des changements de couleur, de forme ainsi que la concentration des globules rouges dans le sang. Ce dispositif peu coûteux et réutilisable, ne nécessite en plus, aucune formation particulière puisque aucune prise de sang n’est nécessaire.

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Il suffit de la fixer sur le doigt et le tour est joué !

Le paludisme coûte à lui seul à l’Afrique 1,3% de son PIB, la plupart des enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque jour à cause de cette maladie infectieuse se trouvent en Afrique subsaharienne  [4]. Selon l’Unicef, la maladie frappe quelque 300 à 600 millions de personnes chaque année dans le monde. Le paludisme tue un enfant toutes les 30 secondes [5]. L’Afrique subsaharienne représente à elle seule 90% des 580 000 décès annuels dus au paludisme. La situation est alarmante !

Toutefois, les décès dus au paludisme en Afrique ont considérablement diminué. Il ont chuté de 66% depuis le début du siècle, grâce à une série d’actions telles que [6] :

  • La Distribution de moustiquaires traitées gratuitement
  • Le Financement accru pour l’achat de médicaments améliorés.

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Deux pays africains (le Maroc et l’Égypte) ont déjà été déclarés totalement exempts de paludisme et six autres (l’Afrique du Sud, l’eSwatini, le Botswana, les Comores, l’Algérie et le Cap-Vert) sont sur le point d’éradiquer la maladie d’ici 2020 [7].

Les scientifiques et ingénieurs africains ont été à la pointe des innovations et des découvertes afin de faire du paludisme de l’histoire ancienne.

  • En 2015, des scientifiques nigérians avaient déjà mis au point un dispositif permettant de tester l’urine d’un patient plutôt qu’un test sanguin pour déceler la trace du paludisme [8].
  • Des scientifiques de l’Université du Cap, en Afrique du Sud ont découvert un composé qui pourrait bloquer la transmission humaine du parasite du paludisme [9].
  • Au Burkina Faso, un savon anti-moustique fabriqué à partir d’herbes naturelles à faible coût a également été développé [10].

A Zanzibar, une équipe composée de locaux et d’étrangers utilise des drones dans le but de cartographier les zones de reproduction des moustiques et exploite ces données pour aider à l’utilisation efficace des larvicides pour les neutraliser une bonne fois pour toute [11]. Des prototypes d’un vaccin contre le paludisme seront également testés cette année dans trois pays [12].

Néanmoins, la lutte pour éradiquer le paludisme de la planète d’ici 2030, telle que définie dans le troisième objectif des ODD des Nations Unies, sera une tâche ardue, du fait de l’accroissement de la pharmaco-résistance du parasite grâce à l’omniprésence de médicaments contre le paludisme [13]…

VOUS AIMEREZ AUSSI :

https://nofi.fr/2017/11/haiti-lutte-contre-le-paludisme/45958

Notes et références

[1] « Un Ougandais remporte le premier prix d’innovation pour avoir conçu un test de paludisme sans prise de sang« , french.china.org.cn, publié le 16 juin 2016

[2] « Matibabu, l’application mobile qui traque le paludisme« , jeuneafrique.com, 24 octobre 2013

[3] « Qu’est-ce que le Paludisme », bischoff.free.fr

[4] « Le paludisme tue un enfant toutes les trente secondes en Afrique« , lemonde.fr, publié le 25 avril 2008

[5] « Malaria mortality among children under five is concentrated in sub-Saharan Africa« , data.unicef.org, mars 2018

[6] « D’importants progrès sur la voie de l’élimination du paludisme sont enregistrés« , who.int, publié le 9 décembre 2015

[7] « Six pays africains pourraient éradiquer le paludisme d’ici 2020« , jeuneafrique.com, publié le 25 avril 2016

[8] « Nigéria- UMT: Ce test Urinaire qui permet de diagnostiquer le Paludisme en 25 Minutes« , agoraafricaine.info, publié le 25 octobre 2016

[9] « Artemisia : une tisane contre le paludisme ?« , lemonde.fr, publié le 24 mars 2018

[10] « Burkina: un savon contre le paludisme« , sciencesetavenir.fr, publié le 16 décembre 2016

[11] « En Tanzanie, le combat contre la malaria passe par les drones« , numerama.com, publié le 27 novembre 2017

[13] « La santé et le bien-être: objectif 3 de développement durable« , who.int
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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