Mary Zolkowski, une étudiante américaine âgée de 21 ans, avait menti en déclarant avoir été violée par un homme noir.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.media
D’après des statistiques du Réseau National contre l’abus sexuel, le viol et l’inceste (RAINN), sur 1000 violeurs aux Etats-Unis, seuls 4 sont incarcérés.
L’un des plus gros problèmes conduisant à ces statistiques effrayantes est le fait que les plaignantes (et des plaignants) ne sont souvent pas crues par les policiers à qui ils s’adressent ou ont peur de l’être. C’est précisément pour cette raison que le message d’accueil du site du RAINN est « We believe you » (lit. Nous vous croyons).
Avec l’affaire Weinstein et l’émergence du mouvement #MeToo qui l’a suivi, les médias ont largement accompagné relayé les accusations de viol à l’encontre de personnalités, parfois au détriment pour certains observateurs, de la présomption d’innocence de certaines célébrités.
Cette crédibilité progressivement accordée aux témoignages des accusatrices entre toutefois en conflit avec la popularisation d’un autre phénomène, qui lui non plus, n’a plus de raison d’être tu.
Le phénomène de l’invention des agresseurs (notamment sexuels) noirs, gagne en visibilité, notamment depuis l’aveu de la ‘fausse victime’ d’Emmet Till.
Alors d’accord, il n’a pas du tout la visibilité de #MeToo, mais il passe régulièrement le radar des faits divers dans certains médias, notamment afros, comme Nofi.
L’affaire Mary Zolkowski
Un nouveau de ces cas de figure est celui de Mary Zolkowski, une étudiante américaine qui en février 2017 avait prétendu avoir été violée par un homme noir sur le campus de son université, le Delta College, dans le Michigan.
Cinq jours plus tard, une impressionnante vague de soutien envers Mary Zolkowski avait envahi le campus sous la forme d’environ 1500 post-it marqués de l’inscription ‘I believe her’ (=’Je la crois’).
Ce soutien s’est progressivement révélé inutile, puisque Mary Zolkowski, qui avait entre temps changé de version à deux reprises -contraignant au passage deux hommes à être interrogés par la police- a reconnu avoir tout inventé. Condamnée à 45 jours de prison après avoir plaidé coupable, elle s’est aussi vue ordonner d’effectuer un test de santé mentale.
Il est lieu de se demander, à l’appui de cet exemple, si cette popularisation du phénomène des faux agresseurs noirs ne constituera pas dans une certaine mesure un frein, à la crédibilisation de la parole des victimes d’agressions sexuelles.
Mon avis est que non. La presse accompagnant #MeToo est le plus souvent de gauche. Le fait que ces affaires de fausses accusations de viol touchent des Noirs suggère que la presse conservatrice n’ s’y attardera pas, sans quoi elle tombera sur ce qui relève également de quelque chose qu’elle cherche à banaliser, à savoir l’importance des préjugés anti-noirs.
https://nofi.fr/2016/10/usa-femme-reconnait-invente-quatre-violeurs-noirs/31277