Selon le rapport de l’African Institute of Remittances (AIR), les transferts de fonds de la diaspora africaine ont atteint 65 milliards de dollars en 2017. L’année dernière, le FMI avait estimé, au vu de la progression des montants transférés par la diaspora, que le total pourrait atteindre 34 milliards de dollars en 2017. C’était sans compter sur la forte solidarité diasporique qui a pratiquement doublé ses transferts en 2017. Ce montant représente plus du double de l’Aide publique au développement (APD) des bailleurs de l’Afrique, qui était de 29 milliards en 2017!
Top 5 des pays ayant reçu le plus de fonds de leur diaspora
- Nigeria: toujours en tête avec 22 milliards de dollars reçus en 2017
- Sénégal et Ghana: 2.2 milliards de dollars
- Kenya: 2 milliards de dollars
- Ouganda: 1.4 milliard de dollars
- Mali: 1 milliard de dollars
Outre les montants importants, ce sont les impacts réels au prorata du PIB (Produit intérieur brut) qui sont les plus édifiants. Ainsi, la manne financière des transferts d’argent en 2017 booste les considérablement les économies locales pour certains pays.
Top 10 des pays dont les fonds perçus s’élèvent à plus de 5% de leur PIB
- Liberia: 27.1% du PIB
- Comores: 21%
- Gambie: 20.8%
- Lesotho: 15.2%
- Sénégal: 13.9%
- Cap-Vert: 12.8%
- Togo: 8.4%
- Guinée-Bissau: 8%
- Mali: 6.9%
- Nigeria: 5.6%
Bien qu’impressionnants, ces transferts ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Le rapport de l’AIR stipule en effet que les 65 milliards versés en 2017 constituent les transferts formels, c’est-à-dire traçables par le fait qu’ils transitent par les banques et sociétés de transfert (Western Union ou Money Gram).
« Les données sur les flux de transferts de fonds, cependant, sont largement sous-estimées en raison, entre autres, de l’utilisation générale des canaux de transferts de fonds informels ou non réglementés et de la capacité de collecte de données relativement faible de nombreux pays d’Afrique »
D’autres moyens informels, donc non estimables, sont utilisés pour acheminer l’argent jusqu’aux familles du continent. Les convoyeurs privés ou simplement les personnes de confiance voyageant dans le pays d’origine, transportent également des fonds. Ils sont principalement destinés aux besoins de la vie quotidienne mais aussi de plus en plus à l’investissement économique et l’entrepreneuriat. Le rapport estime à 120 millions le nombre d’Africains bénéficiant de l’apport financier de la diaspora.
L’AIR a également souligné que les coûts de transferts de fonds vers l’Afrique sont les plus coûteux au monde. Si une baisse de 7% des coûts de transferts est projetée d’ici à 2019, elle est encore loin de l’objectif des 3% fixé par l’Union africaine à l’horizon 2030, dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD).
https://nofi.fr/2017/05/yvalanda-transfert-dargent-auguste-malanda/39071
Sources: