Musique et sexualité: comment les notes nous mettent dans tous nos états

Il y a de ces musiques qui nous émoustillent, nous rendent tout chose ou complètement dépravés. Mais comment expliquer ce phénomène et le lien de causalité entre libido et solfège ? La réponse est biologique et si certains accords nous donnent des pensées coquines, la science a la réponse. Vous n’écouterez plus Barry White, Jodeci ou Ciara de la même façon !

La musique accompagne une grande partie des moments de notre vie. Pour les mélomanes, multipliez ça par…TOUS les moments de la vie. De différents registres, avec différents accords, voix, mélodies…Il y en a pour tous les goût et toutes les humeurs. Si chacune peut nous motiver à sa manière, les slows et autres morceaux au tempo langoureux ont le pouvoir de déclencher nos instincts  primaires et d’amplifier spectaculairement notre libido.

Ban mwen Mizik

Souvenez-vous des douces vibrations qui font frémir tout votre corps lorsqu’une personne vous parle d’une voix suave et profonde ! Avec la musique, c’est à peu près pareil. D’abord, lorsque vous vous mettez en condition et sélectionnez un Redbone de Childish Gambino ou un So Anxious de Ginuwine, vous êtes seule avec votre imagination. C’est la meilleure façon d’apprécier la musique, sans image, juste vous et vos fantasmes, sans aucune limite. Les voix et les accords vous pénètrent et, étrangement, le séduisant partenaire qui partage ce moment d’intimité ressent la même chose.  Cela s’explique de façon rationnelle. En effet, notre cerveau réagit de la même façon à l’écoute de musiques qui nous plaisent qu’il le fait lors d’un rapport sexuel. Des études ont été produites sur la relation entre musique et stimulation sexuelle. Quelques sexologues admettent se servir de la musique pour tenter de ressouder les couples ou les aider à pimenter leur vie sexuelle. En 2014, la photographe et agent de renom du label Universal, Sophie Bramly, avait produit le documentaire Sex and music, diffusé sur Arte. Elle y abordait également ce sujet longtemps tabou.

Crédit photo: Everyday Health

Les hormones du désir

Parmi les besoins vitaux, on retrouve boire et manger bien sûr, mais aussi avoir des rapports sexuels. Ces besoins sont essentiellement régis par la dopamine. Ce neurotransmetteur alerte le cerveau en lui envoyant chimiquement les informations. Pour faire simple, c’est la dopamine qui dit à votre ciboulot que vous êtes en manque de nourriture, d’eau…de sexe. La dopamine administre également les désirs, les sensations, les comportements, l’humeur (et ses changements), la libido, les plaisirs. En somme, c’est une hormone extrêmement importante pour l’équilibre de l’organisme. Elle active ce qu’on appelle « le circuit de récompense », qui vous met dans une situation d’attente enthousiaste. Augmentant de façon plus importante chez les garçons que chez les filles, au moment crucial de la puberté, elle peut être stimulée par des facteurs extérieurs tels que les jeux vidéos, les drogues dures et la musique ! Cette hormone est également sollicitée pour l’apprentissage, la mémoire, la curiosité, la prise de décision, la notion de Bien et de mal et le fonctionnement de deux organes vitaux: le coeur et les reins. Parce que la stimulation à outrance de la dopamine influence notre façon d’appréhender les choses, on a tendance  à la rendre la rend souvent responsable des comportements à risques, des troubles comportementaux et des addictions.

A l’écoute de la voix anormalement sensuelle de Trey Songs sur le beat de Love Faces, un autre transmetteur est activé: la mélatonine. Vulgairement appelée « hormone du sommeil », cette hormone est stimulée par l’obscurité. Sécrétée par la glande pinéale, c’est elle qui dit à votre cerveau qu’il est temps pour le corps de se reposer. C’est pourquoi la lumière l’inhibe et c’est grâce à elle que votre corps est persuadé qu’il faut dormir dès que la lumière baisse intensivement ou quand vous vous retrouvez dans le noir complet. La nuit est connue pour être le moment des amants n’est-ce pas ? Aussi, selon que vous dormez seul(e) ou en bonne compagnie, la mélatonine, alliée à la dopamine, toutes deux déclenchées par la musique sensuelle que vous avez choisie (Sex me de R.Kelly par exemple) vous donnera sommeil ou…envie de faire des galipettes.

La musique comme langage sensuel depuis la nuit des temps

En Afrique, la musique est une expression du génie de la nature. Chaque son produit par elle est une musique et celle des hommes une équation qui mêle cosmogonie, spiritualité et mysticisme. Chaque moment de la vie étant rythmé par celle-ci, l’art de la séduction, qui entraîne inexorablement les plaisirs charnels l’a également toujours été. En ce domaine la danse est une arme redoutable. Lorsque bien plus tard,  dans les années 1920, les Noirs américains déstructurent la construction stricte de la musique classique pour créer le jazz, c’est la tempête qui s’abat sur l’Amérique puritaine. Souvenez-vous de Bubbles d’Herbie Hanckock…

Au début des années 1950, le scandale reprend de plus belle lorsque le Rok’n Roll se démocratise. L’avènement du génie Jimmi Hendricks met littéralement le feu aux poudres. En termes de sensualité, on se souviendra notamment du It’s my own fault sur lequel il est accompagné de BB.King. Le monde a toujours pu observer les effets des notes sur les comportements humains, ce qui explique que certaines musiques furent proscrites, de peur d’entraîner la dépravation des « innocentes » jeunes filles. Et ce, sur tous les continents. C’est un peu comme si l’écoute de « I’ll make love to you » de boys II men ou de Sexual Healing de Marvin Gay équivalait à une séance intense de plaisir solitaire. Ce dernier en paya d’ailleurs le prix fort lorsque son père pasteur décida de mettre fin à ce qu’il considérait être de la débauche.

Ces musiques qui nous rendent « Wild for the night » !

Que dire alors de la rumba, du zouk ou du kizomba ! Aborder l’aspect scientifique de la musique nous donne un prétexte pour se faire une petite playlist coquine:

Fally Ipupa, Oragsy, album « Droit chemin » (2006):

Nichol’s feat Marisa, Vini, album « Hot » (2004):

https://www.youtube.com/watch?v=VZiQIOQ4bVk

Ciara, Body Party, album « Ciara » (2013):

Jodeci, Freak’N you, album « The show » (1995):

Barry White, Just the way you are, album « The man » (1978):

R.Kelly, Ignition, album « Chocolate Factory » (2003):

https://www.youtube.com/watch?v=-MJYZLjc8JQ

Jeremih, Birthday Sex, album « Jeremih » (2009):

A vous de compléter….

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https://nofi.fr/2018/03/playlist-old-school-us-10-sons-a-lancienne-quon-ecoutera-10-ans/50327

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