Thomas Sankara à l’honneur au théâtre de Londres

« La montée et la chute d’un héros africain » est le titre de la pièce de théâtre écrite par le metteur en scène Ricky Dujany qui rend hommage à l’un des plus grands défenseurs de l’Afrique, Thomas Sankara.

« On peut tuer un homme mais pas ses idées », la célèbre devise du héros Burkinabè trouve échos au-delà des frontières de l’Afrique. Parmi les nombreux hommages dédiés à Thomas Sankara, une pièce jouée au théâtre de Londres immortalise également la mémoire du combattant. Écrite et mise en scène par le londonien Ricky Dujany, « La montée et la chute d’un héros africain » retrace la vie et la mort de l’ancien président du Burkina Faso (de 1983 à 1987). Inspirée de « Jules César » de Shakespeare, la pièce s’est déroulée au Cockpit Theatre de Londres, du 28 mars au 14 avril 2018.

Ike Chuks joue le rôle de Thomas Sankara dans la pièce « La montée et la chute d’un héros africain » de Ricky Dujany.

Le rôle de Thomas Sankara est interprété par Ike Chuks, un artiste afrobeat et hip-hop qui a remporté Britain’s Got Talent en 2009 avec le groupe de danse « Diversity ». Chuks a remporté le prix de l’IARA pour le meilleur artiste britannique de l’afrobeat de 2017 et cette pièce de théâtre marque ses débuts en tant qu’acteur. Interrogé par nos confrères de BBC Afrique, Ike Chucks a fait part du défi que représentait son rôle.

« J’ai tout lu sur ce qu’il a fait, comment il essayait de libérer son pays de la dette, comment il essayait de le libérer de la mentalité d’esclave, de l’impérialisme et du colonialisme.« 

Shereener Browne joue le rôle de Mariam Sankara, la femme de Thoamsa Sankara, dans la pièce « La montée et la chute d’un héros africain » de Ricky Dujany.

Quant au rôle Mariam Sankara, la femme de Thomas Sankara, il est joué par l’actrice londonienne Shereener Browne. A travers son personnage, c’est au féminisme de Thomas Sankara, que l’actrice rend hommage car le combat de l’ancien président intégrait indissociablement la lutte pour l’émancipation de la femme. C’est également au micro de BBC Afrique que l’actrice Shereener Browne affirme que « Thomas Sankara était un féministe. »

« Il pensait que les femmes étaient essentielles à la révolution et que son pays ne pourrait pas aller de l’avant sans elles, en tant que compagnons à part entière. »

Thomas Sankara

Dans son livre « L’émancipation des femmes et la libération de l’Afrique », publié à titre posthume, Thomas Sankara procède à un véritable plaidoyer dénonçant la marginalisation des femmes du continent. Il aspirait à élever l’Afrique et savait qu’il n’en serait rien sans la contribution de tous, les femmes compris. C’est avec courage et pertinence qu’il écrivait:

« Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles. Pour ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes les suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage à tous les pays, l’expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l’appareil de l’État et de la vie sociale au Burkina Faso ».

De gauche à droite: Yonka Awoni [Henry Zongo], Ike Chuks [Thomas Sankara], Chris Machari [Blaise Compaore], Clovis Kasanda [Jean Lingani/ Charles Taylor]. Crédit photo : Gova Media
La pièce de Ricky Dujany est une célébration au courage et à la vision panafricaine de Thomas Sankara. Le metteur en scène ne cache pas son admiration pour l’homme qui consacra sa vie à la libération de son peuple et qui fut assassiné le 15 octobre 1987, pour ses idées révolutionnaires.

« Je pense qu’il a été le plus grand président qui ait jamais honoré le sol de l’Afrique grâce à son combat réclamant et motivant son peuple dans la re-découverte « de l’africain » au plus profond de son âme, en opposition avec l’idéologie Occidentale envahissante de consumérisme. « L’Afrique aux Africains » était une de ses devises. Pour lui, l’impérialisme n’était pas juste un sac de riz ou un prêt d’argent, mais c’était aussi une mentalité voulant créer « des consommateurs standardisés », pas des êtres humains avec des traditions, une mémoire et le sens d’appartenance. »

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Sources:

Govamédia

The Cockpit

Love London love culture

BBC Afrique

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